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À La Une - Syrie

Les forces du régime syrien en passe de conquérir Maarret al-Naaman

La deuxième ville de la province d'Idleb se trouve sur l'autoroute M5 que Bachar el-Assad cherche à sécuriser car elle relie Alep à Damas.

Des convois de déplacés sortant de Maarret al-Naaman, le 28 janvier 2020. AFP / Omar HAJ KADOUR

Les forces du régime syrien ont conquis mardi de vastes secteurs de la ville stratégique de Maarret al-Naaman, presque vidée de ses habitants, après des semaines de bombardements sur une région du nord-ouest de la Syrie dominée par des groupes jihadistes et rebelles. Deuxième ville de la province d'Idleb, Maarret al-Naaman se trouve sur l'autoroute M5 que le régime de Bachar el-Assad cherche à sécuriser car elle relie Alep, grande ville du nord de la Syrie, à la capitale Damas. Appuyé par l'aviation de son allié russe, le pouvoir se dit déterminé à reconquérir toute la province d'Idleb, dernière grande région tenue par des groupes jihadistes et rebelles.

"Des unités de l'armée ont libéré la plupart des quartiers" de Maarret al-Naaman et des opérations de ratissage y sont en cours, a annoncé l'agence de presse officielle Sana. Elle a publié une courte vidéo montrant des soldats avançant avec précaution dans une rue déserte bordée de bâtisses à moitié écroulées, tirant parfois des coups de feu.

De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a annoncé que "les forces du régime ont conquis plus de la moitié de la ville". Des "affrontements" se poursuivent même si la "plupart" des rebelles et des jihadistes ont quitté la ville, selon le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane.

Les combats en cours depuis plusieurs semaines ont provoqué un vaste exode et mardi encore, un correspondant de l'AFP dans le nord de la province a vu des déplacés en provenance de zones situées près de Maarret al-Naaman. Camions et minibus chargés d'affaires se suivaient pare-choc contre pare-choc. Ces civils emportent avec eux des tapis de jute, des matelas en mousse, des frigidaires ou des chaises en plastique. Sur ces montagnes d'affaires sommairement empilées sur les plateformes des camions, des hommes, des femmes et des enfants étaient juchés en équilibre. Échappant au pouvoir central depuis 2012, Maarret al-Naaman comptait il y a encore quelques mois environ 150.000 habitants. Mais après des semaines de bombardements meurtriers, elle est aujourd'hui quasi-déserte, selon l'ONG.



(Lire aussi : À Idleb, les gens veulent « juste être traités comme des êtres humains »)



"Énorme drame humanitaire"
Ce sont les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham, l'ex-branche syrienne d'el-Qaëda, qui dominent la région d'Idleb et des territoires adjacents dans les provinces d'Alep, Hama et Lattaquié. Ces zones sont aussi occupées par d'autres groupuscules jihadistes et des rebelles affaiblis.

La Turquie, qui soutient certains rebelles et a déployé des troupes à Idleb, voit d'un mauvais œil la progression du régime. Elle a averti mardi qu'elle riposterait "sans hésitation" à toute "tentative de menacer" ses postes d'observation. L'OSDH avait indiqué qu'avec l'avancée des forces gouvernementales ces derniers jours au sud de Maarret al-Naaman, un poste d'observation des soldats turcs se retrouvait encerclé, le troisième dans la province dans cette situation. Le ministère turc de la Défense a aussi accusé Damas de violer un cessez-le-feu censé être en vigueur depuis le 12 janvier "en continuant à tuer des civils innocents" et de provoquer "un énorme drame humanitaire".




"Pas de routes sûres"
Les combats des derniers jours ont visé également Saraqeb, située directement sur l'autoroute M5, mais aussi un secteur de l'ouest de la province d'Alep traversé par cette route, selon l'OSDH.

Depuis début décembre, 358.000 personnes ont été déplacées par les violences, en grande majorité des femmes et des enfants, dans le nord-ouest de la Syrie, selon l'ONU.

"Il n'y a pas de routes sûres et les gens sont obligés d'entreprendre des périples dangereux dans des conditions hivernales cruelles", a mis en garde lundi une responsable du Comité international de secours (IRC), Misty Buswell.

Ces derniers mois, le régime a mené plusieurs opérations militaires pour grignoter des pans de territoires à Idleb et ses environs, malgré des trêves finalement restées lettre morte. S'il parvenait à reconquérir cette région, le régime aurait repris le contrôle de la quasi totalité du pays, hormis les zones tenues par les Kurdes ou par les forces turques et des supplétifs syriens dans le nord.

Le conflit en Syrie, déclenché en mars 2011 avec la répression de manifestations prodémocratie par Damas, a fait plus de 380.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.



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