Le nouveau ministre libanais des Finances, Ghazi Wazni, a annoncé, dans des propos rapportés jeudi par la presse, que le Liban cherche à obtenir entre 4 à 5 milliards de dollars de prêts bonifiés pour financer l'achat de blé, de carburant et de médicaments.
"Cette injection permettra de couvrir les besoins du pays pendant un an et aidera également à réduire le cours du dollar américain", a-t-il déclaré au quotidien libanais anglophone Daily Star.
Le Liban, où plus du quart de la population vit sous le seuil de pauvreté et qui affiche une dette publique représentant 150% de son PIB, vit sa plus grave crise économique et financière depuis la guerre civile qui s’est muée depuis la fin de l’été en crise de liquidités, se matérialisant par une limitation drastique de la circulation du dollar.
Le taux de change livre/dollar est fixé par la BDL depuis 1997 (1507,5 livres pour un dollar). Mais les restrictions bancaires mises en place depuis la fin de l’été ont dopé le taux pratiqué par les changeurs. Pour faire face à cette crise, la BDL a mis en place en octobre un mécanisme qui assure à certains importateurs (blé, carburant, produits pharmaceutiques et matériel médical), et à certaines conditions, l’accès à des liquidités en dollars au taux officiel. Mais ce mécanisme a été très critiqué par les filières concernées.
Désigné avant Noël pour succéder à Saad Hariri - qui avait démissionné sous la pression de la rue -, le Premier ministre Hassane Diab a dévoilé mardi la composition de son gouvernement avec lequel il espère rétablir la confiance et obtenir des financements des donateurs internationaux. Lors d'une conférence à Paris en 2018, le Liban avait obtenu plus de 11 milliards de dollars de promesses de dons ou de prêts de la communauté internationale en contrepartie de promesses de réformes structurelles, mais faute d'avancée sur ce point, les fonds n'ont jamais été versés.
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Ils sont très amicaux avec ces pays sollicités pour combler le déficit provoqué par leur malhonnêteté et leur incompétence. Mais dès que ces mêmes pays leur demandent ils se froissent et crient à l’ingérence. Il va falloir vous débrouiller pour trouver les sommes qui manquent pour maintenir ce pays à flot. Ces pays en question vous ont orienté vers une sortie honorable et vous l’avez refusé en agissant selon les critères des iraniens et des syriens. Qu’importe qu’ils soient aussi fauchés que vous. Les nouvelles conditions des donateurs devraient être unanimes: le désarment du HB sinon pas pognon. Ça règlera le problème de tous
19 h 14, le 24 janvier 2020