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À La Une - Liban

Du centre-ville au domicile de Diab, une marche pour un "dernier avertissement"

"Si un gouvernement composé à 100% d’indépendants n’est pas formé d’ici jeudi à 17h, Hassane Diab devra se récuser et nous entrerons dans une nouvelle phase de la révolution".

Des centaines de manifestants sous le domicile du Premier ministre désigné Hassane Diab à Tallet el-Khayat, dans la capitale libanaise, le 14 janvier 2020. AFP / ANWAR AMRO

Des centaines de manifestants sont partis mardi en fin d'après-midi du centre-ville de Beyrouth vers la maison du Premier ministre désigné, Hassane Diab, dans une "marche du dernier avertissement" et ont donné un délai de 48h à l'ancien ministre de l'Éducation pour former un gouvernement de technocrates indépendants. Cette procession a été organisée au 90e jour du mouvement de révolte des Libanais contre la classe dirigeante et alors que les contestataires ont lancé le matin "la semaine de la colère", bloquant plusieurs axes routiers à travers le pays.

Dans une atmosphère bon enfant, les contestataires, dont de nombreuses femmes et des étudiants, sont notamment passés via la voie du "Ring", entourant le centre-ville de Beyrouth, où la route était fermée depuis le début de la journée par des pneus enflammés. Ils se sont brièvement arrêtés à ce point avant de reprendre leur route.



Un délai de 48 heures
Pendant toute la marche, des manifestants ont joué du tambour et brandi des drapeaux libanais, scandant les slogans de la révolution.

"Nous sommes dégoûtés, nous n'en pouvons plus ! Les dirigeants ont usé le peuple jusqu'à la corde", lance une manifestante d'une cinquantaine d'années à notre journaliste sur place, Acil Tabbara. Elle estime que "le chemin sera long mais nous finirons par arriver aux résultats escomptés". 

Sous le domicile de Hassane Diab, dans le quartier de Tallet el-Khayat, les contestataires ont sommé le Premier ministre désigné de "dégager", estimant qu'il "ment" et qu'il n'est pas indépendant. Peu après, une mise en garde est lancée au micro par un manifestant : "Si un gouvernement composé à 100% d’indépendants n’est pas formé d’ici jeudi à 17h, Hassane Diab devra se récuser et nous entrerons dans une nouvelle phase de la révolution".

"Nous refusons que Hassane Diab devienne notre Premier ministre", affirme Hoda, qui accuse les responsables politiques "de jouer, s'amuser et vouloir gagner du temps, alors que le pays va vers l'effondrement". "Ils nous ont volés, pillés et nous ont mené à la ruine et ils osent encore marchander leurs quotes-parts parce que tout ce qui les intéressent, ce sont leurs postes", s'offusque-t-elle. Et d'assurer que les protestataires resteront mobilisés "jusqu'à leur dernier souffle". "Nous allons faire trembler leurs trônes à tous, l'un après l'autre", lance-t-elle.

Pour Ali, présent au rassemblement, "nous sommes là pour dire à Diab que nous sommes tous contre lui". "Il a prouvé qu'il n'était pas à la hauteur et ne pouvait pas former un gouvernement tel que le veut le peuple", ajoute le jeune universitaire. Et d'insister : "Nous voulons un cabinet qui corresponde à nos exigences et pas à celles des autorités, et il faut que ce gouvernement soit formé avant que l’État ne fasse faillite".

Depuis la démission fin octobre du Premier ministre Saad Hariri, son gouvernement chargé des affaires courantes est accusé d'inertie. Et malgré la désignation le 19 décembre de Hassane Diab, ce dernier n'a toujours pas formé son équipe ministérielle. Si la rue réclame un cabinet composé exclusivement de technocrates indépendants, les principaux partis politiques poursuivent les tractations visant à préserver leur représentation.

Le soulèvement, lancé le 17 octobre, réclame le départ d'une classe dirigeante accusée de corruption et d'incompétence. La situation économique, déjà précaire avant le début de la contestation, s'est encore détériorée sur fond de restrictions concernant les retraits bancaires et une monnaie nationale qui a perdu près de la moitié de sa valeur sur le marché parallèle, entraînant une hausse des prix.


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Des centaines de manifestants sont partis mardi en fin d'après-midi du centre-ville de Beyrouth vers la maison du Premier ministre désigné, Hassane Diab, dans une "marche du dernier avertissement" et ont donné un délai de 48h à l'ancien ministre de l'Éducation pour former un gouvernement de technocrates indépendants. Cette procession a été organisée au 90e jour du mouvement...

commentaires (2)

LE PAUVRE... IL N,A QU,A JETER L,EPONGE !

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 52, le 14 janvier 2020

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Commentaires (2)

  • LE PAUVRE... IL N,A QU,A JETER L,EPONGE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 52, le 14 janvier 2020

  • En effet il est grand temps pour former un gouvernement pour calmer la rue et sauver encore le pays .

    Antoine Sabbagha

    18 h 55, le 14 janvier 2020

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