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En 2019, quatre fois plus de migrants ont tenté de traverser la Manche par la mer

 Ces "tentatives" ont concerné 2.358 personnes - secourues puis ramenées sur les côtes françaises ou britanniques - contre 586 en 2018.

Un bateau à bord duquel se trouvaient des migrants qui essayaient de travers la Manche. Photo diffusée le 30 décembre 2019 par la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM). AFP PHOTO / SNSM

Près de 2.500 migrants tentant de traverser la Manche pour rejoindre la Grande-Bretagne ont été secourus en mer en France en 2019, soit quatre fois plus que l'an dernier, selon un bilan des autorités, qui précisent que quatre migrants ont perdu la vie lors de ces traversées périlleuses.

Au total, 261 "cas de traversées" ou "tentatives de traversées" par la mer ont été recensées cette année par les autorités françaises et britanniques, effectuées essentiellement par de petites embarcations pneumatiques souvent surchargées, a indiqué mardi à l'AFP la préfecture de la Manche et de la mer du Nord.

Ces tentatives de traversées se font majoritairement depuis cette zone du nord de la France car il s'agit de l'endroit le plus étroit entre la Grande-Bretagne et l'Europe continentale. Ces "tentatives" ont concerné 2.358 personnes - secourues puis ramenées sur les côtes françaises ou britanniques - contre 586 en 2018.

Un précédent décompte communiqué mi-décembre faisait état de 2.521 migrants ayant tenté cette traversée, mais incluait des personnes interceptées à terre, par exemple sur des plages du Pas-de-Calais (nord de la France).

Mardi encore, une embarcation légère a été signalée "en difficulté" vers 07H00, puis localisée par un patrouilleur de la douane française à environ 11 km au nord de Dunkerque. Les six hommes à bord, dont "certains en hypothermie", ont été conduits au port de Calais (Pas-de-Calais), pris en charge par les pompiers puis par la police aux frontières.

Les autorités françaises avaient déjà porté assistance à une cinquantaine de migrants depuis dimanche matin, lors de plusieurs opérations de secours. Le 26 décembre, 71 migrants avaient cette fois été interceptés au petit matin, dans un épais brouillard, répartis sur cinq embarcations parties la même nuit des côtes françaises.

Depuis la fin 2018, ces traversées ne cessent de se multiplier dans la Manche, malgré les mises en garde répétées des autorités soulignant le danger lié à la densité du trafic, aux forts courants et à la faible température de l'eau. Au moins quatre migrants sont déjà décédés.


(Lire aussi : Erdogan menace l'Europe d'un nouvel afflux de migrants)

"Des départs simultanés"

La première à périr dans ces eaux a vraisemblablement été Mitra M., Iranienne de 31 ans, titulaire d'un master de psychologie, qui avait embarqué le 9 août sur un bateau pneumatique aux côtés de 19 migrants irakiens et iraniens, dont sept mineurs.

Le 23 août, un Irakien a lui été retrouvé mort au large de Zeebruges (Belgique) après avoir tenté une traversée à la nage tandis que deux autres hommes, également irakiens, ont été retrouvés décédés sur une plage au Touquet (France) mi-octobre.

"Ces traversées continuent parce que certains réussissent à passer et, surtout, parce qu'elles sont très rentables pour les passeurs !", déplore François Guennoc, vice-président de l'association l'Auberge des migrants, qui constate "un phénomène nouveau: de plus en plus de départs simultanés", soit plusieurs bateaux la même nuit, "visant à disperser les efforts des autorités qui surveillent la côte".

Alors que "chaque migrant paye peut-être 2.000 euros (...) avec trois ou quatre passagers, les passeurs remboursent l'achat du canot pneumatique. Et ils n'hésitent pas à les entasser à douze, quinze ou vingt dessus", a-t-il regretté.

Malgré les évacuations régulières des camps de fortune de migrants dans la région, dont deux importantes qui avaient concerné plusieurs centaines de personnes ces dernières semaines, plus d'un millier de migrants vivent toujours "dans des tentes, dehors ou dans des hangars" dans la zone, essentiellement dans les villes de Calais et Grande-Synthe (Nord), selon les associations.

"Certains n'ont ni matelas de sol, ni sacs de couchage. On n'a pas assez de tentes et pas assez de couvertures à donner, ils vivent dehors sans douches et sans toilettes", déplore Claire Millot, bénévole pour l'association Salam à Grande-Synthe. "C'est incompréhensible qu'on laisse des gens comme ça, c'est une volonté politique mais qui est tellement inhumaine en Europe au XXIe siècle", commente-t-elle.


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