Solidarité à la veille des fêtes

L’hôtel Bossa Nova à Beyrouth accueille depuis le vendredi 20 décembre et jusqu’au dimanche 22 décembre inclus, un Salon de Noël réunissant 45 producteurs, designers et artistes libanais dans le but de soutenir des initiatives locales à la veille des fêtes de fin d’année, en cette période de crise économique et alors qu’une grande partie de la population libanaise s’engouffre dans la pauvreté.

Le Salon propose ateliers et activités de groupe pour les enfants et les adultes. On y compte, entre autres, des activités de lecture, une projection de films ou encore des tutoriels d’origamis.

Un lieu de dépôt pour les dons de vêtements et de jouets est mis à disposition des associations afin qu’elles puissent les redistribuer aux personnes nécessiteuses.

Parmi toutes les initiatives locales présentes, on retrouve « Khayt el-Zaman » (ou « Le temps brodé »), né du travail artisanal de deux ateliers, l’un de broderie à Beyrouth, l’autre de tapisserie à Ersal, village de la Békaa, au nord-est du pays.

Porté par deux marraines, Isabelle Hélou et Dominique Eddé, le projet avait déjà été mis à l’honneur l’an passé, dans le cadre d’une très belle exposition qui s’est tenue à la maison Dagher, dans le quartier de Gemmayzé à Beyrouth.

Les brodeuses et les licières qu’engage cette initiative viennent d’horizons divers. Certaines ont été confrontées au fanatisme religieux en Irak, en Syrie ou même à Ersal, dans ce village que l’État islamique avait infiltré entre 2014 et 2017, semant la terreur parmi ses habitants. D’autres ont connu les bombardements du régime syrien. Toutes connaissent la précarité aujourd’hui au Liban.

L’initiative Khayt el-Zaman leur a permis de redynamiser leur artisanat et d’y faire entrer une partie d’elles-mêmes, de coudre leurs rêves et leurs cauchemars, de mettre sur le tapis leurs mémoires.

Cette année, la collection de tapis tissés est axée autour du thème de la fenêtre et intègre la perspective.

Khayt el-Zaman propose également divers objets dont des sacs en lin, des pochettes en cuir et satin brodés, ou encore des sets de table.

Tous les bénéfices engendrés reviendront entièrement aux femmes, licières et brodeuses de Beyrouth et Ersal.

Hôtel Bossa Nova, Sin el-Fil, Beyrouth.