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Campus - DISTINCTION

Comment transformer la boue en or

Sacrée « Femme francophone entrepreneure 2019 » au Moyen-Orient, Rosabelle Chédid travaille sur le développement de la start-up écologique C Green.

Sacrée « Femme francophone entrepreneure 2019 » au Moyen-Orient, Rosabelle Chédid bénéficie d’un encadrement de six mois assuré par Berytech pour lui permettre de transformer son projet en entreprise viable. Photo Joseph Tannons

Rosabelle Chédid propose, via sa start-up C Green, de transformer la boue d’épuration, actuellement dangereusement déversée au Liban au hasard, en engrais naturel. C’est pour cette raison qu’elle a reçu, en septembre dernier, le prix du jury « Femme francophone entrepreneure », une compétition organisée par l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) et, en décembre 2019, le prix du jury de la compétition HULT Prize à l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK).

Persuadée de l’importance de mettre la recherche en laboratoire au service d’un projet utile pour la population locale, Rosabelle Chédid, qui prépare depuis septembre 2017 sa thèse en sciences et technologie, option immuno-oncologie, à l’USEK, a décidé de se lancer, avec deux autres chercheurs de son collège doctoral, dans un projet entrepreneurial permettant de remédier à un problème de taille au pays du Cèdre. C’est auprès de Danny Romanos, doctorant chercheur en agriculture à l’USEK et ingénieur expert en sol et engrais de compost, et de Georges Jalkh, doctorant chercheur en affaires et enseignant à l’USEK, respectivement fondateur et cofondateur de C Green, que la jeune chercheuse s’investit au quotidien pour développer ce projet écologique auquel elle croit. « C Green est une start-up destinée à assurer le traitement de l’un des déchets les plus dangereux du Liban : la boue d’épuration, qui est actuellement déversée dans l’eau et le sol au hasard, afin de la transformer en un engrais organique 100 % local et des pots biodégradables en utilisant un processus spécial pour le traitement et en suivant les lignes directives de la FAO de 2010. Les boues traitées seront ensuite utilisées dans l’agriculture et le landscaping », explique Rosabelle Chédid. Après avoir suivi, à l’USEK, un séminaire de 45 heures sur la recherche et l’entrepreneuriat, les jeunes doctorants ont l’idée « de développer un projet de start-up à partir du sujet de thèse de Danny Romanos », précise la jeune femme qui, depuis avril 2018, est chargée des opérations de C Green.

Pour concrétiser ce projet, l’équipe a commencé son travail en septembre 2017. « Cela a débuté par une phase de recherche suivie d’un travail de développement et de contrôle qualité afin que C Green ait un brevet national. Notre équipe a lancé des négociations avec des investisseurs et des ONG internationales, travaillant dans le secteur de l’eau et de l’hygiène (WASH), pour leur vendre notre technologie. Nous recherchons actuellement des collaborateurs/investisseurs pour importer les machines dont nous avons besoin et commencer la production nationale », raconte Rosabelle Chédid.



(Pour mémoire : C Green et Mushtik, deux projets verts, remportent le prix FFE 2019)



Une jeune femme puissante
Grâce au prix « Femme francophone entrepreneure 2019 » financé par l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), Rosabelle Chédid a pu bénéficier d’une somme de 20 000 euros en plus d’un encadrement de six mois assuré par Berytech pour lui permettre de transformer son projet en entreprise viable. « J’ai été encouragée par les membres de l’équipe C Green pour prendre part à cette compétition qui permet (depuis 2011, NDLR) l’autonomisation des femmes dans l’entrepreneuriat et qui met en lumière l’importance de leur rôle dans la recherche et l’entrepreneuriat », confie la doctorante. Dans le cadre de cette participation, la jeune chercheuse a été encadrée par des équipes de l’AUF Moyen-Orient et de Berytech en suivant notamment un coaching dispensé par le formateur Rabih Khoder, en ajustant son pitch et en se préparant, grâce à des répétitions, pour la finale qu’elle a remportée. Titulaire, en 2006, d’une licence en sciences de laboratoire de l’Université libanaise et, en 2015, d’un master en sciences de la vie et de la terre, option génétique, de l’USEK, la doctorante en immuno-oncologie a remporté, en 2018, la finale nationale du concours « Ma thèse en 180 secondes » (MT180). La jeune femme dynamique et altruiste a rejoint, en 2009, l’unité nationale du service d’entraînement en tant que formatrice des formateurs dans la Croix-Rouge libanaise au sein de laquelle elle est également chargée de la recherche et volontaire. Au quotidien, Rosabelle Chédid ne manque pas d’encourager les femmes à se montrer ambitieuses et audacieuses dans les domaines académique et professionnel. « Comme pour la recherche scientifique, nous devons parfois répéter les mêmes démarches avant d’atteindre nos objectifs, mais ce n’est pas une raison pour se décourager. Prenez l’initiative, continuez d’essayer et ne perdez pas de vue votre rêve », lance-t-elle enfin à l’intention des jeunes diplômées.



Rosabelle Chédid propose, via sa start-up C Green, de transformer la boue d’épuration, actuellement dangereusement déversée au Liban au hasard, en engrais naturel. C’est pour cette raison qu’elle a reçu, en septembre dernier, le prix du jury « Femme francophone entrepreneure », une compétition organisée par l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) et, en...

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