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Liban - Entrepreneuriat féminin

C Green et Mushtik, deux projets verts, remportent le prix FFE 2019

Le jury a départagé les vainqueurs parmi cinq finalistes retenues sur les 54 candidatures enregistrées pour participer au concours.

Les lauréates Rayanne Beayno (Mushtik) et Rosabelle Chedid (C Green). Photo Joëlle Riachi

L’édition 2019 du prix Femme francophone entrepreneure (FFE), qui récompense chaque année depuis 2012 le meilleur projet d’entreprise parmi plusieurs dizaines lancés par des femmes venues de tout le pays, a rendu son verdict hier devant une centaine de personnes environ, réunies au campus de l’Université Saint-Joseph (USJ), à Beyrouth. L’événement était parrainé par la ministre d’État pour l’Insertion sociale et économique de la jeunesse et des femmes, Violette Khairallah Safadi.

Le jury, composé cette année de Christine Francis (coach et mentor VIVITI), Zakie Karam (cofondatrice et directrice DON Telecom), Stéphanie Hanna (fondatrice Essmak et lauréate FFE en 2015) et le représentant des partenaires Constantin Salameh (consultant exécutif en investissement Berytech), a porté cette année son dévolu sur deux projets « verts » ou axés sur la transition écologique.

La première start-up, C Green, propose une solution pour transformer la boue résultant de l’épuration de l’eau, en engrais naturel. Fondée par Rosabelle Chedid, la société fait par ailleurs partie des douze projets retenus pour la finale d’un autre concours, le prix Entrepreneur HEC, ouvert celui-ci à toutes les start-up créées par des Libanais, au Liban ou à l’étranger. La deuxième lauréate, Rayanne Beayno, a de son côté inventé un substitut biodégradable au polystyrène, baptisé Mushtik, fabriqué à partir de racines de champignon entre autres matières premières. Une innovation importante, puisque selon la jeune femme, seul « 1 % des 14 millions de tonnes de polystyrène produites dans le monde chaque année » est recyclé.

Incubation à Berytech

Les trois autres finalistes étaient : Rouba Khoury qui a lancé Pragma, une fintech qui propose d’automatiser l’ensemble des procédures dans les départements de gestion des risques des banques ; Marie-Elizabeth Ragi, qui a fondé Vitalip, un rouge à lèvres enrichi en vitamines B9, B12 et D ; et enfin Élise Sfeir qui a créé Fill’nForm, une plate-forme qui remplit et gère les formalités administratives automatiquement. Le jury a affirmé avoir départagé les vainqueurs en tenant compte des possibilités offertes par les projets pour le Liban.

Les deux gagnantes se partagent, à parts égales, un prix de 20 000 euros (21 885 dollars) financé par l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) et vont bénéficier d’une période d’incubation de six mois assurée par Berytech pour leur permettre de transformer leur projet en entreprise viable.

Organisé par l’AUF, Berytech, L’Orient-Le Jour et Le Commerce du Levant, avec le soutien de la Société générale de banque au Liban (SGBL), le prix FFE vise à valoriser le rôle des femmes libanaises dans l’entrepreneuriat, tout en promouvant la francophonie, et en offrant un support financier, technique et moral aux entrepreneuses. Les candidates qui souhaitaient y participer devaient être francophones et présenter un projet d’entreprise de moins de trois ans ou une idée innovante.

Sur les 54 candidates inscrites à cette édition 2019, pas moins de 30 ont passé le cap de la première sélection et ont pu participer à une session de formation de quatre jours en juillet, qui portait sur une introduction à la méthodologie Lean Canvas (une méthode de gestion de projet qui prépare le business plan), une étude de marché, le modèle financier et le business plan. Elles n’étaient plus que 10 après une seconde phase conclue le 30 août, ce qui leur a donné le droit de suivre une formation intensive leur permettant de perfectionner leur pitch.

Les cinq finalistes ont été identifiées, sur base de la qualité de leur stratégie de développement, par un premier jury composé de représentants des partenaires à l’origine du concours. Hier un second jury, composé cette fois-ci d’experts, a noté en direct les pitches des finalistes.


(Pour mémoire : Lancement de la 8e édition du concours « Femme francophone entrepreneure »)

Qualité des projets en hausse

La cérémonie a notamment été marquée par un échange entre Émilie Sueur, rédactrice en chef de L’Orient-Le Jour, et son invitée Lise Yaacoub, cofondatrice du Music Arts Design (MAD) au cours duquel cette dernière a abordé les défis auxquels font face les femmes entrepreneuses, notamment les difficultés à lever des fonds, ainsi que son expérience personnelle.

Les représentants des organisateurs et partenaires ont tous souligné le rôle important des femmes dans le monde du travail en général et de l’entrepreneuriat en particulier, notamment pour soutenir l’économie libanaise, tout en soulignant la nécessité de parvenir à une meilleure représentation des femmes dans les entreprises ainsi qu’à une égalité salariale entre hommes et femmes.

Dans son discours, la ministre d’État Violette Khairallah Safadi a souligné être ravie de parrainer cet évènement, qui s’inscrit « dans le rôle qui lui a été confié ». Elle a également regretté qu’un grand nombre de femmes préfèrent travailler seules « car les hommes n’acceptent pas d’être dirigés par des femmes, particulièrement dans la société patriarcale libanaise ». Le directeur régional de l’AUF au Moyen-Orient, Hervé Sabourin, a, lui, souligné dans son discours que « cette 8e édition (…) symbolise et célèbre l’engagement des femmes dans le défi de l’innovation, de la création et de l’entrepreneuriat, l’engagement des femmes francophones et plus encore celui des femmes francophones libanaises, comme l’atteste la qualité des projets proposés, mais aussi leur capacité à répondre pleinement aux besoins de l’écosystème local ».

De son côté, la responsable Communication institutionnelle à la SGBL, Joanna Baloglou, a affirmé que cet évènement s’inscrit dans la volonté de la banque de « promouvoir la diversité, de soutenir les femmes dans leur capacité à créer, innover et contribuer au développement économique du pays ». Le directeur exécutif de L’Orient-Le Jour et du Commerce du Levant, Michel Helou, ainsi que le PDG de Berytech, Maroun Chammas, ont tous les deux salué la qualité des projets en termes d’innovation, laquelle s’améliore, selon eux, d’année en année. La vice-recteure de l’Université Saint-Joseph (USJ), Dolla Karam Sarkis, a enfin déclaré que le concours FFE est essentiel alors que les femmes libanaises souffrent de discrimination, « vu qu’il existe une inégalité de la répartition des tâches ménagères dans la sphère privée et des inégalités salariales dans le monde professionnel ».



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