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Santé - Allergies

Changement climatique, une menace pour la santé globale

Les maladies respiratoires sont exacerbées, notamment durant les orages et en période de pollinisation.

Durant la saison de pollinisation, les crises d’asthme et de rhinite allergique sont exacerbées. Photo Bigstock

Les études soulignant l’impact du changement climatique sur les allergies respiratoires sont légion, même si une relation de cause à effet n’a pas encore pu être démontrée. Et ce qui inquiète les spécialistes c’est la prévalence sans cesse croissante, à l’échelle mondiale, de ces maladies, au nombre desquelles la rhinite et l’asthme.

« Outre la pollution, ce sont les changements environnementaux et climatiques qui sont responsables de la hausse de ces maladies respiratoires », explique Gennaro D’Amato, président du comité de l’aérobiologie, du changement climatique, la biodiversité et l’allergie à l’Organisation mondiale de l’allergie. En cause, des concentrations de plus en plus élevées de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, notamment le dioxyde de carbone, « ce qui provoque de longues et sévères vagues de chaleur, une variabilité des températures, une augmentation de la pollution de l’air, des incendies de forêts, des sécheresses et des inondations », déplore le Dr D’Amato. « Autant de facteurs qui constituent des risques pour la santé respiratoire », ajoute-t-il à L’Orient-Le Jour en marge du congrès de l’Organisation mondiale de l’allergie et de la Société libanaise d’allergie et d’immunologie, dont les travaux ont été tenus à Beyrouth.

« Le changement climatique représente une menace pour la santé globale, insiste encore le Dr D’Amato. Il a des effets sur la pollinisation et les moisissures, ce qui augmente, en plus de l’asthme et de la rhinite, les manifestations allergiques. » L’expert explique ainsi que les études ont souligné une corrélation entre la pollution de l’air et l’asthme, les polluants atmosphériques ayant été associés à des crises asthmatiques. « Par ailleurs, de nombreuses études ont montré une exacerbation de la maladie, des absences scolaires et des hospitalisations d’enfants asthmatiques vivant à proximité du trafic routier », ajoute-t-il. Il cite dans ce cadre le projet Aphekom, mené par soixante scientifiques sur 39 millions de personnes dans vingt-cinq villes européennes. Selon ce travail, « l’exposition aux routes à forte circulation représentait 14 % de l’ensemble des cas d’asthme signalés », constate-t-il. Il souligne que si ce facteur n’était pas pris en compte, « seuls 2 % des symptômes asthmatiques signalés dans le cadre de l’étude étaient attribuables à la pollution de l’air ».



(Lire aussi : Préserver la santé dans un contexte de réchauffement planétaire)



Toujours selon cette étude, la pollution de l’air intérieure, notamment la fumée de cigarettes, représentait l’un des risques les plus importants des maladies respiratoires. Et le Dr D’Amato d’insister : « Plusieurs études ont montré qu’une réduction de la pollution de l’air entraîne une réduction des épisodes d’asthme, mais aussi de l’incidence de la maladie. »

Les orages augmentent aussi les épisodes d’asthme. « On pense à tort qu’ils nettoient l’atmosphère, constate l’expert. Ce n’est pas vrai. Les études ont montré que durant la saison de pollinisation principalement, les orages contribuent à l’exacerbation des crises d’asthme chez les personnes allergiques aux pollens. Ils causent en fait une rupture des pollens qui libèrent leurs allergènes cytoplasmiques. Ce sont des microparticules de 2 à 3 microns capables de pénétrer dans les voies respiratoires et induire par conséquent des effets sévères. Il est conseillé aux personnes allergiques au pollen de rester à la maison en une journée orageuse durant la saison de pollinisation. Si elles sont dans la rue, il faudrait qu’elles se couvrent le nez et la bouche. »

Et de conclure : « Si les États n’œuvrent pas à réduire le taux du CO2 dans l’atmosphère, les maladies allergiques vont continuer à augmenter. D’ailleurs, l’Organisation mondiale de la santé a, à maintes reprises, tiré la sonnette d’alarme dans ce sens. Une action rapide doit être entreprise. »

Les études soulignant l’impact du changement climatique sur les allergies respiratoires sont légion, même si une relation de cause à effet n’a pas encore pu être démontrée. Et ce qui inquiète les spécialistes c’est la prévalence sans cesse croissante, à l’échelle mondiale, de ces maladies, au nombre desquelles la rhinite et l’asthme. « Outre la pollution, ce sont les...

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