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À La Une - Liban

Affaire Mission de vie : le patriarcat maronite mandate une commission d'enquête

La commission épiscopale pour les médias salue le rôle de la communauté.

Le siège du patriarcat maronite à Bkerké. Photo d'archives Ani

Le patriarcat maronite a mis sur pied lundi une commission d'enquête chargée de faire la lumière sur la polémique entourant depuis plusieurs jours la communauté Mission de vie, accusée par la justice de mauvais traitements envers des enfants dont elle a la charge et de trafic d'enfants. Cette commission est composée de l'évêque Peter Karam et du prêtre Charbel Obeid. Ils ont été chargés de rédiger un rapport sur les accusations lancées contre "Mission de vie". 

Plus tôt dans la journée, la commission épiscopale pour les médias, relevant de l'Eglise maronite, avait condamné les attaques contre les institutions ecclésiastiques, saluant le rôle de la communauté Mission de vie. "La commission condamne les attaques systématiques contre les institutions ecclésiastiques et leur crédibilité, et salue le rôle humanitaire de la communauté Mission de vie dans les domaines spirituel et social", indique un communiqué publié à l'issue d'une réunion, appelant les médias à ne pas "hâter leur jugement" sur cette affaire.

L'affaire avait éclaté vendredi soir quand, en vertu d’une démarche d’exception qui permet au juge d’exécuter un jugement sans en notifier l’accusé, une patrouille des Forces de sécurité intérieure avait été envoyée au couvent de Mission de vie à Antélias, accompagnée de deux assistantes sociales. Maltraitance d’enfant, agression sexuelle sur mineur, nourriture avariée, rasage de crâne étaient mis en avant par la juge pour prononcer son jugement. En vertu de celui-ci, les forces de sécurité avaient ordre de transférer 12 jeunes pensionnaires de Mission de vie vers d’autres associations. Dix d’entre eux avaient été remis à la patrouille, mais la supérieure du couvent avait refusé de remettre aux assistantes sociales deux nourrissons, invoquant une décision du tribunal religieux maronite qui en confiait la garde à sa communauté.

Indifférentes à ce conflit de compétence et sur ordre de Nazek Khatib, avocate générale auprès de la cour d’appel du Mont-Liban, les FSI avaient alors fait usage de la force et arrêté la supérieure du couvent et une autre religieuse qui avaient été emmenées manu militari dans une jeep et conduites menottées au poste de gendarmerie d’Antélias. Les deux religieuses n’en étaient sorties que vers 4 heures du matin, sur ordre de la juge Ghada Aoun, procureure générale du Mont-Liban, réveillée en pleine nuit sur insistance d’un groupe de manifestants qui s’étaient attroupés devant le poste, indignés par la manière dont les deux religieuses avaient été traitées.

La communauté Mission de vie et l’Église maronite ont répondu hier, au cours d'une conférence de presse, aux accusations dont l'association, qui a vingt ans d’existence, fait l’objet dans un jugement prononcé par Joëlle Abou Haïdar, juge d’enfants de Baabda.


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commentaires (3)

PAS DE COMMISSION D,ENQUETE. LA JUSTICE DOIT S,EN OCCUPER.

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 37, le 10 décembre 2019

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Commentaires (3)

  • PAS DE COMMISSION D,ENQUETE. LA JUSTICE DOIT S,EN OCCUPER.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 37, le 10 décembre 2019

  • Au secours, la commission épiscopale pour les médias, la même qui avait appelé à l'interdiction du concert de Mashrou Leila, salue le travail de la communauté Mission de vie alors même que la justice a rendu un verdict condamnant les agissements notés au sein de cette communauté. Nous parlons bien dans cette affaire de présomption de pédophilie et de violences sur mineurs. Non, ce n'est pas par des déclarations pareilles qu'on défend l'Eglise. Je suis maronite, pratiquante, et je suis révoltée quand je lis de tels propos. L'Eglise s'efforce sous la houlette de François de mettre un terme à de tels comportements criminels et voilà que la "commission épiscopale pour les médias" salue le travail d'une communauté soupçonnée d'avoir laissé libre cours à des actes de pédophilie et d'agressions contre des mineurs. Avant même que la justice statue à nouveau sur cette affaire!

    Marionet

    19 h 18, le 09 décembre 2019

  • "Deux religieuses emmenées manu militari dans une jeep et conduites menottées au poste de gendarmerie." Cela s'est passé au Liban et non en Libye ou au Yemen ou autre pays de la Côte des Pirates. Tandis que les pilleurs de l'argent public, les corrompus et les agents e l'étranger sont au pouvoir. Dégagez tous, du plus haut au plus bas de l'échelle !

    Un Libanais

    18 h 48, le 09 décembre 2019

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