Alors qu'un début d'ouverture, dans la crise gouvernementale, semblait se profiler, la tension est remontée dans la rue, dans la nuit de mardi à mercredi, avec la coupure, par des manifestants, de plusieurs routes.
Quelques heures après l'annonce par le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, qu’il renonçait à se faire représenter au gouvernement si cela pouvait en garantir le succès, et celle du Premier ministre sortant Saad Hariri assurant qu’il ne participera pas au nouveau cabinet et qu’il soutient la candidature de Samir Khatib, vice-PDG du groupe Khatib & Alami, à sa propre succession, des manifestants sont descendus dans les rues et ont bloqué plusieurs axes.
Dans la nuit, des centaines de manifestants étaient rassemblés sur le Ring, appelant à la chute du gouvernement et criant "Révolution !". Des insultes contre Gebran Bassil étaient également entendues, ainsi que des messages de rejet d'une éventuelle désignation de Samir Khatib. Peu avant deux heures du matin, les forces de l'ordre ont dispersé les manifestants à coup de grenades lacrymogènes.La dernière fois que des manifestants avaient bloqué le Ring, dans la nuit du 24 au 25 novembre, des jeunes du quartier voisin de Khandak el-Ghamik, où les partis Amal et Hezbollah sont très représentés et où l'opinion est majoritairement hostile au mouvement de protestation populaire né le 17 octobre, avaient attaqué les manifestants. De violents accrochages entre les deux parties avaient eu lieu pendant plusieurs heures.
Des manifestants se sont également rassemblés en fin de soirée devant le domicile de Samir Khatib dans le quartier beyrouthin de Manara, pour protester contre l'éventuelle désignation du vice-PDG du groupe Khatib & Alami pour le poste de Premier ministre.
Au rond-point Chevrolet, la route était également bloquée avec des pneus brûlés. La route de Khaldé, au sud de Beyrouth, a également été coupée par des protestataires. A Jounieh, des manifestants ont bloqué la route intérieure, au niveau du stade Fouad Chehab.
Dans la Békaa, des routes ont été coupées notamment à Marj, Talaabaya, Chtaura, Douar el-Ksara. La route de Palma à Tripoli, a également été coupée. Des appels ont en outre été lancés pour la coupure de routes, dès mercredi matin, à travers la Békaa.
Sur différents groupes Whatsapp, medium de communication privilégié entre protestataires, l'on menaçait également d'une escalade des actions, en signe de rejet de ce qui ressemble à l'ébauche d'un accord sur la formation d'un cabinet techno-politique, alors que les manifestants réclament la formation d'un gouvernement d'experts indépendants.
LES TENTATIVES DE FORMER UN GOUVERNEMENT TECHNO-POLITIQUE VONT SE HEURTER A LA RUE QUI ELLE RECLAME UN GOUVERNEMENT DE TECHNOCRATES INDEPENDANTS. LES TENSIONS VONT MONTER BIEN SUR.
08 h 57, le 04 décembre 2019