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Économie - Crise

Contraintes bancaires : le compte rendu de la réunion entre la BDL et des banques

L’entrée de l’Association des banques du Liban, à Beyrouth. Alkis Konstantidinis/Reuters

L’Association des banques du Liban (ABL) et le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, se sont réunis lundi pour discuter des principales mesures que le secteur envisage de mettre en œuvre dans la sillage de la réunion financière organisée par la présidence vendredi à Baabda, pour faire face à la crise économique et financière que traverse le pays. Les mesures ayant fait consensus seront en principe entérinées par des circulaires de la BDL « dans les prochains jours ».

Selon le compte rendu de cette réunion que L’Orient-Le Jour a pu consulter, les parties présentes à la réunion ont refusé de mettre en œuvre toute mesure « affectant les dépôts » bancaires. La proposition évoquée à Baabda et consistant à convertir 10 à 15 % des dépôts en devises en dépôts en livres a notamment été rejetée. L’ABL et la BDL ont en revanche convenu de se coordonner pour réduire « les intérêts sur les crédits », afin de « relancer l’économie », « injecter des liquidités dans le secteur bancaire » et « limiter l’augmentation des créances douteuses. »

Retraits en livres
L’ABL et la BDL ont également abordé la question des retraits d’espèces en livres, qui ont atteint en moyenne « 165 milliards de livres par jour sur les deux derniers mois » (110 millions de dollars au taux officiel de 1 507,5 livres). Le gouverneur a indiqué qu’il ne voyait « aucune raison » de limiter les retraits en livres et qu’une nouvelle émission de billets de banque devait être finalisée le 20 décembre. S’agissant enfin des limites de transferts à l’étranger mises en place par les banques depuis plusieurs semaines, la BDL s’est engagée à « faire une étude » préalable concernant les restrictions déjà mises en place avant d’aller plus loin.

La dégradation de la situation financière du pays cette année a poussé le secteur bancaire à mettre en place depuis la fin de l’été d’importantes restrictions informelles sur la palette de services habituellement accordés aux clients. Ces mesures, variant d’un établissement à l’autre, ont affecté les plafonds de retraits en devises et parfois en livres, les transferts à l’étranger ou encore le fonctionnement des cartes de crédit. À cette situation s’est ajoutée la baisse de la quantité de dollars circulant sur le marché local, pilotée par la BDL peu ou prou au même moment. La combinaison de ces restrictions a alimenté une crise de confiance vis-à-vis du secteur bancaire, qui s’est aggravée après que ces dernières ont fermé leurs portes pendant une vingtaine de jours ouvrables en marge des larges manifestations populaires contre les dirigeants politiques qui se poursuivent depuis 47 jours.

De plus, les mesures de contrôle de capitaux adoptées par les banques sont en principe illégales tant qu’elles ne sont pas légitimées par le Parlement, ou sous certains conditions motivées par l’urgence de la situation, par la BDL. Certains établissements ont d’ailleurs déjà été visés par des procédures lancées par des clients souhaitant retirer ou transférer leurs fonds. Aucun jugement définitif dans un sens ou dans l’autre n’a toutefois encore été rendu public.



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