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À La Une - Liban

Les stations-service rouvrent après des contacts avec le ministère de l'Energie

"Nous ne voulons pas qu'il y ait une effusion de sang à cause de nous. Nous sommes tous les fils du Liban. En raison des circonstances sur les routes du pays, et par respect pour la dignité des Libanais, nous avons décidé de suspendre notre grève (...)", annonce Samy Brax.

Attroupement devant une station-service au Liban, le 29 novembre 2019, lors d'une grève. Photo Nabil Ismail

Après une grève de 48h qui avait paralysé le pays et provoqué des scènes de chaos sur les routes, les stations-service ont rouvert leurs portes aux automobilistes samedi, suite à des contacts avec le ministère de l'Energie, afin de pallier une crise provoquée par la fluctuation du taux de change de la livre libanaise qui impacte les acteurs du secteur.

De longues files de véhicules se sont formées samedi matin, dès la réouverture des stations. La suspension de la grève a été annoncée tard en soirée, hier, par le président du syndicat des propriétaires de stations-service, Samy Brax.

"Nous ne voulons pas qu'il y ait une effusion de sang à cause de nous. Nous sommes tous les fils du Liban. En raison des circonstances sur les routes du pays, et par respect pour la dignité des Libanais, nous avons décidé de suspendre notre grève dès cette nuit (vendredi), et de reprendre les livraisons de carburant dès demain. Et nous allons convoquer à une réunion des syndicats et propriétaires de stations-service lundi afin de régler ce problème de manière définitive. C'est suite au sérieux dont a fait preuve la ministre (sortante de l'Energie, Nada Boustani), que nous avons pris cette décision", a expliqué M. Brax, lors d'un appel téléphonique avec la chaîne LBCI, tard vendredi soir.

La teneur des contacts entre les acteurs du secteur et le ministère de l'Energie n'est toujours pas claire. 

Réagissant à la suspension de la grève, lors d'un entretien accordé samedi à la chaîne LBCI, Nada Boustani a pour sa part remercié les acteurs du secteur des carburants et salué "leur initiative positive tout en supportant les coûts supplémentaires, notamment la perte de 10% du marché", en allusion à la volonté de l'Etat d'importer du carburant à hauteur de 10% de la demande locale. Interrogée sur la teneur de l'accord avec le secteur du carburant, la ministre sortante s'est bornée à dire que les différents acteurs de ce secteur ont accepté de se répartir les coûts engendrés par les 15% du montant qu'ils doivent encore payer en dollars malgré la forte dévaluation de la livre, sachant que la Banque du Liban avait accepté de couvrir les 85% restant, dans le cadre d'un mécanisme précis. Elle a enfin rappelé que l'ouverture des plis des appels d'offre pour l'importation de carburant aura lieu lundi, espérant que "les résultats soient positifs".  

Nada Boustani a en outre démenti hier, dans un communiqué, vouloir importer du carburant de Syrie. "Des informations circulent sur les réseaux sociaux et les sites d'information, selon lesquelles la ministre de l'Energie entreprend des contacts avec la Syrie afin d'importer du carburant et compte se rendre à Damas en compagnie du ministre d'Etat (sortant) pour les Affaires de la présidence (Salim Jreissati). Nada Boustani dément en bloc ces rumeurs, et estime qu'il s'agit là d'une campagne de pression contre les efforts de la ministre pour importer de l'essence sur base des appels d'offres transparents qui servent les intérêts de l'Etat libanais".

Les acteurs du secteur des carburants avaient entamé une grève ouverte jeudi qui avait été largement respectée à travers tout le territoire, provoquant la panique des automobilistes et créant des files monstres devant le stations-service qui desservaient encore les clients. Des blocages de route et des rassemblements de Libanais en colère ont également été enregistrés vendredi en diverses régions du pays.

Alors que le Liban est en crise et que des manifestations inédites contre le pouvoir se poursuivent depuis le 17 octobre, les distributeurs de carburant se plaignent des répercussions de la baisse de la quantité de dollars circulant sur le marché et des restrictions récemment mises en place par les banques sur leurs activités. Ils réclament soit que la Banque du Liban modifie son mécanisme, mis en place début octobre pour permettre à plusieurs filières stratégiques de débloquer des dollars pour payer le carburant distribué, un dispositif qu’ils jugent coûteux et trop contraignant, soit que la ministre autorise une hausse des prix de l’essence.

Si le taux officiel de la livre libanaise par rapport au dollar est fixé à 1507.5 LL, et entre 1515 et 1517 au sein des banques, le taux parallèle pratiqué dans les bureaux de change oscillait samedi entre 2000 et 2050 LL.


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commentaires (1)

PARLEZ et CLARIFIEZ au PEUPLE,Etat sortant!! ça nettoie alors les rumeurs.

Marie Claude

10 h 14, le 30 novembre 2019

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Commentaires (1)

  • PARLEZ et CLARIFIEZ au PEUPLE,Etat sortant!! ça nettoie alors les rumeurs.

    Marie Claude

    10 h 14, le 30 novembre 2019

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