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Un procureur réclame de la prison pour le président d'Amnesty en Turquie

Photo d'illustration AFP

Un procureur turc a requis mercredi des peines de prison pour plusieurs défenseurs des droits humains, dont le président de la branche locale d'Amnesty International, jugés pour "terrorisme" dans un procès décrié par les ONG.

Un procureur d'Istanbul a demandé la condamnation pour "appartenance à une organisation terroriste" de Taner Kiliç, président honoraire d'Amnesty International en Turquie incarcéré en juin 2017, puis remis en liberté conditionnelle en août 2018, a indiqué l'ONG sur Twitter. Ce chef d'accusation est passible de 15 ans d'emprisonnement. Accusé par les autorités turques d'appartenir au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau du putsch manqué de l'été 2016, M. Kiliç comparaissait avec 10 autres défenseurs des droits humains, dont une ancienne directrice d'Amnesty. Le procureur a requis des condamnations pour "aide à un groupe terroriste sans appartenance" contre cinq des dix accusés jugés aux côtés de M. Kiliç, et demandé l'acquittement des cinq autres, parmi lesquels un Allemand et un Suédois, ont également indiqué des médias turcs.

Dans un communiqué, Amnesty a dénoncé "un procès pour +terrorisme+ absurde", demandant à ce que son président honoraire soit acquitté. Devant les juges, l'avocat de M. Kiliç a affirmé qu'il n'y avait "aucun élément dans le dossier" étayant les accusations à l'encontre de son client.

La pièce principale du dossier d'accusation est l'utilisation par Taner Kiliç de la messagerie ByLock, une application de communication cryptée utilisée par les partisans de Gülen, selon Ankara. Un rapport de police a néanmoins révélé l'année dernière que M. Kiliç ne possédait pas cette application sur son téléphone.

Les juges ont fixé la prochaine audience du procès au 19 février 2020.

Pour nombre d'ONG, ce procès illustre le durcissement des autorités turques contre la société civile dans un contexte plus large d'érosion des libertés depuis le putsch manqué en 2016.

Après la mise en échec du coup de force militaire, le gouvernement turc a lancé des purges massives qui ont conduit à l'incarcération de dizaines de milliers de personnes, dont des journalistes critiques et des acteurs de la société civile.

Un procureur turc a requis mercredi des peines de prison pour plusieurs défenseurs des droits humains, dont le président de la branche locale d'Amnesty International, jugés pour "terrorisme" dans un procès décrié par les ONG.
Un procureur d'Istanbul a demandé la condamnation pour "appartenance à une organisation terroriste" de Taner Kiliç, président honoraire d'Amnesty International en...