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À La Une - Liban

Un accident, sur l'autoroute menant au Liban-Sud, prend une tournure politico-confessionnelle

Le Hezbollah dénonce « un crime terroriste » ; Berry appelle l'armée à garder les routes ouvertes « afin de prévenir toute sédition ».

Des centaines de personnes rassemblées, lundi 25 novembre 2019, dans la banlieue sud de Beyrouth, pour dénoncer la mort de deux personnes dans un accident sur l'autoroute reliant Beyrouth au Liban-Sud, en raison, selon eux, du blocage des routes par les manifestants anti-gouvernement. Photo Ani

Dans le contexte actuel d’extrême tension, un accident de la route au cours duquel deux personnes ont péri sur l'autoroute reliant Beyrouth au Liban-Sud a pris une tournure confessionnelle, le Hezbollah le qualifiant de « crime terroriste ». Lundi soir, des centaines de personnes se sont rassemblées, brandissant des drapeaux du Hezbollah et du mouvement Amal, dans la banlieue-sud de Beyrouth, ainsi qu'à Nabatiyé et Tyr, au Liban-Sud, et à Baalbeck dans la Békaa, à la mémoire des victimes.

L’accident s’est produit à l’aube, sur l’autoroute de Jiyé, au niveau du croisement de Barja, lorsqu’une voiture circulant à vive allure a percuté des blocs installés par l’armée pour dévier la circulation vers l’ancienne route côtière, l’autoroute étant bloquée un peu plus loin par des manifestants. Selon des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, le véhicule a pris feu et deux de ses occupants ont péri carbonisé.

Selon l’Agence nationale d’information (ANI, officielle), la voiture « a percuté la séparation en béton sur l’autoroute » et deux occupants originaires du Liban-Sud ont péri. Il s’agit de Hussein Chalhoub et de Sanaa al-Jundi, sa belle-sœur. La fille de M. Chalhoub, Nour, qui était installée à l’arrière, a raconté depuis son lit d’hôpital à des chaînes locales comment son père et sa tante ont péri devant ses yeux.

Un manifestant de la région, Jamal Terro, interrogé par la chaîne NTV, a assuré que les contestataires qui coupaient la route étaient à plusieurs centaines de mètres du lieu où s’est produit l’accident et qu’ils n’en sont en aucun cas responsables. Il a ajouté que les manifestants ont accouru lorsqu’ils ont vu les flammes pour éteindre l’incendie, mais trop tard.

Dans un communiqué, le Hezbollah a pour sa part dénoncé « le crime épouvantable qui s’est produit ce matin sur l’autoroute de Jiyé », affirmant que les deux victimes ont trouvé la mort « en raison des attaques miliciennes menées par des groupes qui coupent les routes et terrorisent les citoyens innocents qui circulent ». « Cette attaque est dirigée contre tous les Libanais et menace la paix civile », ajoute le communiqué, qualifiant l’accident de « crime terroriste » et appelant à « punir les assaillants ».

De son côté, le président du Parlement, Nabih Berry, a dénoncé « ce qui s'est produit sur les routes du pays hier, que ce soit dans le centre-ville ou sur l'autoroute du Liban-Sud », dans une référence, outre à l'accident, aux attaques de ses partisans et de ceux du Hezbollah contre les manifestants sur le Ring dans la nuit de dimanche à lundi. Il a appelé « les forces de sécurité et l'armée à veiller à maintenir les routes ouvertes devant tous les Libanais, afin de prévenir toute sédition, tout en respectant le droit d'expression à condition qu'il ne porte pas atteinte à la paix civile ».


Les partisans du tandem chiite dans la rue

Sur le terrain, des centaines de personnes en colère se sont rassemblées à 18h30 dans la banlieue sud de Beyrouth, allumant des bougies à la mémoire des victimes de l'accident et brandissant des drapeaux du Hezbollah et du mouvement Amal. Selon les organisateurs, le rassemblement vise à dénoncer « les agissements de ceux qui coupent les routes », qui, selon eux, font des victimes « au nom de la révolution ». Des rassemblements similaires ont eu lieu à Nabatiyé, fief du tandem chiite au Liban-Sud, et à Baalbeck dans la Békaa.

A Tyr, place al-Alam, des contestataires anti-gouvernement ont allumé des bougies et observé une minute de silence à la mémoire de Hussein Chalhoub et Sanaa al-Jundi. De leur côté, des partisans du Hezbollah et d'Amal se sont rassemblés devant la place al-Alam et incendié des tentes dressées par les protestataires. L'armée s'est interposée entre les deux groupes et a tiré en l'air dans une tentative de les disperser.

Des dizaines de personnes se sont en outre rassemblées en soirée à Saïda, dans le Sud, sur la place de la révolution du 17 octobre et ont brandi des photos des deux victimes de l'accident de Jiyé . Ils ont aussi éclairé des bougies pour leur rendre hommage. Mohammad qui vit en Algérie, confie à notre correspondant sur place Mountasser Abdallah, être venu au Liban « pour être aux côtés de ses frères et amis qui participent à la révolution », faisant part de sa volonté de rester parce qu'il y a « aujourd'hui un espoir de changement dans le pays ».


« Mener le pays au bord du précipice »

Le leader druze Walid Joumblatt a lui aussi réagi à l'accident, estimant que « couper les routes ne peut qu'aboutir à des problèmes et des tensions et faire des victimes ». « Je condamne ce qui s'est passé hier dans le centre-ville de Beyrouth et sur la route du Sud et je présente mes condoléances aux familles des victimes. il faut garder les routes ouvertes au citoyen qui se bat tous les jours pour assurer son gagne-pain », a écrit le chef du Parti socialiste progressiste sur son compte twitter.

« Nous dénonçons l'accident tragique survenu à Jiyé (...). Comme nous l'avons dit dès le premier jour, couper des routes fait des victimes et va mener le pays au bord du précipice », a écrit sur twitter le chef du Parti démocratique libanais, le député druze Talal Arslane, mettant en garde contre les affrontements qui pourraient mener à la discorde. « Les services de sécurité doivent assumer leurs responsabilités pour garantir la liberté des citoyens de se déplacer tout comme la liberté de s'exprimer et de manifester », a-t-il ajouté en présentant ses condoléances aux familles des victimes.

Le ministre d'État sortant pour les Déplacés, Ghassan Atallah (Courant patriotique libre), a lui aussi réagi.  « Qui est responsable du sang des deux martyrs tombés en raison de la fermeture des routes ?, a-t-il écrit sur son compte Twitter. Les forces de sécurité sont appelées à protéger la liberté de se déplacer ainsi que la liberté de manifester. La situation a atteint un stade dangereux, alors arrêtez d'utiliser les routes pour faire pression » sur les responsables politiques.



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commentaires (13)

Conclusion : C'est très simple : S'ABSTENIR DORÉNAVANT DE COUPER LES ROUTES ! MAIS LES SOURD SONT ENCORE NOMBREUX !

Chucri Abboud

22 h 57, le 25 novembre 2019

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Commentaires (13)

  • Conclusion : C'est très simple : S'ABSTENIR DORÉNAVANT DE COUPER LES ROUTES ! MAIS LES SOURD SONT ENCORE NOMBREUX !

    Chucri Abboud

    22 h 57, le 25 novembre 2019

  • DOMMAGE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 43, le 25 novembre 2019

  • Hezb go home , ye3ne go Iran

    Aboumatta

    20 h 33, le 25 novembre 2019

  • D'abord, toutes nos condoléances aux familles de ces personnes mortes dans un accident. Les croyants qu'ils sont, Berry et cie. Doivent savoir qu'un accident peut arriver et est arrivée malencontreusement à ses personnes et se dire qu'aucun cheveux ne tombe sans la volonté de Dieu. Donc il est indécent d'utiliser cet accident pour chauffer les esprits. La veille ils ont échoué au monot à faire tomber un des leurs pour faire la même scène et attaquer les citoyens agressés par ces derniers alors ils se jettent sur la première occasion pour profiter de quelques faibles d'esprit et semer la zizanie entre un peuple pour une fois uni contre eux tous Vous devriez avoir honte pour les victimes de cet accident et trouver un autre moyen de vous en sortir car l'heure est au recueil qui se doit après un drame pareil. Laisser leur famille le faire sans votre intervention. Ils ne vous ont rien demandé.

    Sissi zayyat

    19 h 40, le 25 novembre 2019

  • j'invite les resistants a aller regarder la video diffusée par la Yasa. Voiture roule vite se prend une barriere. POINT BAR. Le communiqué du Hezeb est honteux. Propagande, acceuillie a bras ouvert par des aveugles.

    Toni Pantaloni

    19 h 36, le 25 novembre 2019

  • Les résistants, les résistants. Un terme au rabais utilisé à toutes les sauces. Mais ils résistent où? Contre qui? Et qui leur a demandé de résister? Quant à l'accident qui a coûté la vie à deux malheureux citoyens, j'ai souvent pris cette route du sud et j'étais effaré de voir à quelle vitesse et avec quelle inconscience les voitures roulent. Après, nos valeureux résistants, on leur a demandé et payé pour résister, alors qu'ils aillent résister.

    Citoyen

    19 h 18, le 25 novembre 2019

  • Une voiture qui roulait manifestement trop vite ou sans éclairage, qui n’a pu éviter les blocs de bétons posés par l’armée à plusieurs centaines de mètres des manifestants. Paix aux âmes des victimes, mais aucune raison de les appeler des martyrs ou d’en faire une confrontation politique. Si la route aurait été bloquée par un accident, un pneu ou une poubelle ou une personne en train de traverser en dehors de toute manifestation, le résultat aurait été malheureusement le même. Encore une fois paix aux âmes des victimes. Par contre les voyous qui avaient bloqué le centre ville et fermé le parlement pendant des années sont gonflés de bastonner les manifestants pacifiques, de brûler leurs tentes et d’exiger d’eux qu’ils ouvrent les routes....

    Bachir Karim

    18 h 50, le 25 novembre 2019

  • "crime épouvantable", "attaque dirigée", "crime terroriste", "attaque milicienne"... le service de communiquation du Hezbollah n'a rien de la communication, mais tout de la propagande...

    dimitri anid

    18 h 44, le 25 novembre 2019

  • Ils jouent sur l emotion. l'émotion (d'ailleurs très sélective) nous empêche de penser; elle peut même se traduire par un refus de penser

    Jack Gardner

    18 h 24, le 25 novembre 2019

  • C’est lamentable, ils essayent d’extirper une cause d’un malheureux accident de la route

    Jack Gardner

    17 h 56, le 25 novembre 2019

  • Tout est prétexte pour essayer de reprendre la main ...

    Zeidan

    17 h 55, le 25 novembre 2019

  • DANS CE CAS L’HYPOCRISIE QUI EN RESSORT DES DÉCLARATION DU HEZBOLLAH OU DE BERRY NOUS POUSSENT À DEMANDER ALORS DES COMPTES AUX TERRORISTES QUI HIER ONT TERRORISER LES MANIFESTANTS PACIFIQUES ... QUE CES PERSONNES AUTSNT QU’ILS SONT SOIENT POURSUIVIS POUR ATTAQUES CONTRE D’AUTRE LIBANAIS JE SUIS CONTRE L’APPELLATION DE TERRORISTES LE HEZBOLLAH ... mais À LA. VUE D’HIER SANS QU’AUCUNE DÉNONCIATION N’EST ÉTÉ ENREGISTRER DE LEUR PART PROUVE QUE SOIT IS ÉTAIENT D’ACCORDS SOIT ILS N’ONT P’US LE CONTRÔLE SUR LEUR BASE

    Bery tus

    17 h 51, le 25 novembre 2019

  • Les résistants n'ont encore rien montré et il ne faudrait pas que les résistants se fâchent SÉRIEUSEMENT.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 36, le 25 novembre 2019

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