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À La Une - défense

La Maison Blanche a gelé une aide militaire au Liban, confirme un ex-ambassadeur à Beyrouth

Une décision prise avant l’actuelle crise politique née de la démission du Premier ministre Saad Hariri, sous la pression des manifestations anti-corruption.

Le sous-secrétaire d’Etat américain pour les Affaires politiques David Hale à l'issue d'une conférence de presse, lundi 14 janvier 2019, à Beyrouth. REUTERS/Mohamed Azakir

La Maison Blanche a gelé depuis l'été dernier une aide militaire au Liban, sans fournir de raison au reste de l'administration américaine, a confirmé un haut responsable du département d'Etat.

Interrogé à huis clos le 6 novembre par la commission parlementaire qui a engagé une procédure de destitution contre Donald Trump, le numéro trois de la diplomatie américaine et ancien ambassadeur des Etats-Unis au Liban, David Hale, est revenu sur les conditions dans lesquelles il a appris, au tout début de l'été, qu'une aide militaire à l'Ukraine avait été suspendue par la présidence américaine - un sujet au coeur des soupçons des démocrates.

"Le paquet d'aide au Liban avait aussi été suspendu de la même manière", a-t-il déclaré, selon la retranscription de l'audition rendue publique lundi soir. "Selon des informations qui me sont parvenues à partir de fin juin, un gel avait été décidé sur l'assistance à l'Ukraine et sur l'assistance militaire au Liban, sans explication", a ajouté le sous-secrétaire d'Etat pour les affaires politiques.

S'agissant du Liban, "le gel n'a toujours pas été levé", a-t-il dit le 6 novembre. Il a ajouté n'avoir reçu aucune justification, ni formelle ni informelle, évoquant seulement "des divergences d'opinions" au sein de la direction de la Maison Blanche chargée du Budget. Il a également fait état d'un "différend au sujet de l'efficacité de l'aide", mais le reste de sa réponse est caviardé dans la transcription.

L'administration Trump est déterminée à exercer une "pression maximale" sur l'Iran. Au Liban, cela se traduit notamment par un soutien à l'armée libanaise pour tenter d'isoler le Hezbollah, allié de Téhéran et considéré par Washington comme une organisation terroriste, mais qui siège au sein du gouvernement à Beyrouth.

Le gel de l'aide a été décidé avant l’actuelle crise politique née de la démission du Premier ministre Saad Hariri, un allié des Occidentaux, sous la pression des manifestations anti-corruption.

Deux élus démocrates, dans une récente lettre à la Maison Blanche, ont rapporté que ce "gel inexpliqué" concernait 105 millions de dollars d'aide au Liban déjà approuvée par le Congrès américain, comprenant des véhicules militaires, des armes et des munitions. Une armée libanaise "plus efficace est clairement dans l'intérêt des Etats-Unis et du Liban", ont écrit Eliot Engel, président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, et Ted Deutch, à la tête de sa sous-commission pour le Moyen-Orient. Ils ont souligné les "menaces imminentes" auxquelles est confronté Beyrouth, d'une "résurgence" des groupes jihadistes Etat islamique et el-Qaëda à un Hezbollah "toujours plus fort".

Une dépêche de l'agence Reuters publiée le 31 octobre dernier, soit deux jours après la démission du Premier ministre Saad Hariri sous la pression de la rue, cite deux officiels américains déclarant que l'administration Trump a suspendu une aide militaire de 105 millions de dollars. Quelques jours plus tard, un responsable du département d’Etat indiquait à la chaîne al-Hurra que les Etats-Unis n’ont retardé aucune dépense et aucun achat d’équipement militaire américain pour l’armée libanaise.

Depuis 2006, le gouvernement américain a fourni au Liban plus de 1,7 milliard de dollars d’assistance en matière de sécurité.




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