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Économie - Prêts subventionnés

Accusés d’enrichissement illicite, Mikati et Bank Audi se défendent

L’ancien Premier ministre, Nagib Mikati, est visé par une demande de poursuite de la procureure Ghada Aoun. Photo d’archives Sharif Karim/Reuters

Alors que le pays traverse une importante crise économique et sociale qui a poussé des milliers de Libanais dans la rue ces derniers jours, la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, a relancé hier la polémique concernant l’octroi de prêts subventionnés au logement à certains politiciens locaux fortunés, dont l’ancien Premier ministre et actuel député de Tripoli, Nagib Mikati.

Mme Aoun a en effet présenté hier une demande au premier juge d’instruction de Beyrouth de poursuivre M. Mikati, son fils Maher et son neveu Azmi (le fils de Taha Mikati, frère de Nagib), ainsi que la Bank Audi pour délit d’« enrichissement illicite ». Selon elle, les membres de la famille Mikati ont enfreint l’article 1 de la loi sur l’enrichissement illicite (n°154 du 25 novembre 1999), qui interdit aux fonctionnaires d’utiliser l’argent de l’État pour améliorer « la valeur d’un bien immobilier ». Mme Aoun reproche en outre à Bank Audi d’avoir « enfreint la clause sur les réserves des banques dans le mécanisme de subvention mis en place par la décision n° 7835 du 6 février 2001 émise par la Banque du Liban (circulaire n°84).

Les parties visées ont rapidement réagi à la décision de la procureure. Bank Audi a nié toute implication dans une opération d’enrichissement illégal, tandis que le conseiller de Nagib Mikati a assuré de la conformité des prêts octroyés, notamment vis-à-vis des règles de la BDL. Lors d’une conférence de presse, le député a de son côté martelé que la polémique avait été ravivée pour des motifs politiques. « Le message est transmis : on en a assez de moi car je défends le poste de Premier ministre », a-t-il notamment déclaré. Interrogé par le quotidien an-Nahar, le juge Ghassan Oueidate a, lui, soulevé un vice de procédure en indiquant que la demande de Mme Aoun aurait d’abord dû être envoyée au parquet général.

En 2018, Salem Zahran, un journaliste proche du Hezbollah, avait accusé M. Mikati d’avoir bénéficié de neuf prêts subventionnés d’une valeur totale de 14 millions de dollars entre 2010 et 2013, à travers plusieurs sociétés. Ces prêts avaient servi à financer l’acquisition d’immeubles qui avaient ensuite été revendus avec une marge importante. L’affaire en était finalement restée là, le mécanisme de subventions utilisé pour ces opérations – et permettant aux banques de mobiliser une partie de leurs propres réserves obligatoires pour financer les transactions – étant particulièrement souple aux niveaux des conditions d’application. La fortune de Nagib Mikati s’élève à 2,5 milliards de dollars, selon Forbes.

M.A.

Alors que le pays traverse une importante crise économique et sociale qui a poussé des milliers de Libanais dans la rue ces derniers jours, la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, a relancé hier la polémique concernant l’octroi de prêts subventionnés au logement à certains politiciens locaux fortunés, dont l’ancien Premier ministre et actuel...

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On ne prête qu'aux riches, c'est bien connu!

TrucMuche

12 h 16, le 03 novembre 2019

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Commentaires (1)

  • On ne prête qu'aux riches, c'est bien connu!

    TrucMuche

    12 h 16, le 03 novembre 2019

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