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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Ankara : Toute description de la situation comme étant « Turcs contre Kurdes » est malveillante et fausse

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavuşoglu. Fatih Aktas/AFP/Turkish Foreign Ministry

Suite à l’offensive d’Ankara en Syrie, l’ambassade de Turquie à Beyrouth nous a adressé le texte d’une déclaration du ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, justifiant l’intervention de son pays dans le Nord syrien. Nous en publions ci-après des extraits. « Il est consternant de voir que l’opération militaire de la Turquie dans le nord-est de la Syrie est présentée par les médias américains comme une attaque contre les Kurdes, affaiblissant la lutte contre les restes de Daech et nuisant à la crédibilité des États-Unis envers leurs alliés. Je suis contraint de rétablir les faits parce que l’alliance de soixante-sept ans de la Turquie avec les États-Unis au sein de l’OTAN n’est ni temporaire, ni tactique, ni transactionnelle.

« La Turquie a lancé l’opération afin d’assurer sa sécurité nationale en éliminant le danger posé par les terroristes le long de ses régions frontalières. Cette opération libérera les Syriens qui y vivent sous la tyrannie des organisations terroristes et éliminera la menace qui pèse sur l’intégrité territoriale et l’unité politique de la Syrie. Ces deux développements faciliteraient le retour en sécurité et volontaire des Syriens déplacés.

« La Turquie n’a jamais accepté un corridor géré par un groupe terroriste à sa frontière. Nous avons proposé à plusieurs reprises la création d’une zone de sécurité, y compris à l’Assemblée générale des Nations unies. Nous avons demandé aux États-Unis de cesser de fournir un appui matériel aux terroristes.

« Mais la bureaucratie de sécurité des États-Unis n’a pas pu se désengager du groupe, connu sous le nom de PYD/YPG. Ce sont même des responsables américains, dont un secrétaire à la Défense, qui ont admis que le PYD/YPG, formant le noyau des Forces démocratiques syriennes, est inséparable du Parti des travailleurs du Kurdistan, ou le PKK, en Turquie, reconnu comme une organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et l’OTAN (…).

« Le PYD/YPG peut se présenter au monde comme le groupe qui a combattu Daech, mais il pratique aussi la contrebande des explosifs pour le compte du PKK en creusant des tunnels vers le territoire turc. Nous avons même trouvé certains de leurs membres conduisant les prisonniers de Daech vers la Turquie. Et en novembre 2017, la BBC a établi un rapport sur une entente cachée en vertu de laquelle les Forces démocratiques syriennes ont organisé le transport et permis à des centaines de terroristes de Daech de s’échapper, pendant l’opération de la coalition pour libérer la ville de Raqqa.

« Nous avons dû agir. Plusieurs voix se sont inquiétées de la sécurité de la population kurde en Syrie. Je tiens à répéter et à souligner que la Turquie ne lutte pas contre les Kurdes. Notre combat se fait contre les terroristes. Toute description de la situation comme étant “Turcs contre Kurdes” est malveillante et fausse. Les Kurdes ne sont pas nos ennemis.

« Notre cible est la terreur menée par le Parti des travailleurs du Kurdistan et le PYD/YPG, qui ont recruté des enfants soldats, intimidé des dissidents, modifié la démographie et forcé la conscription dans les zones sous leur contrôle (…).

« Avant de procéder à cette opération, nous avons pris toutes les mesures afin de minimiser les risques pour les civils et de prévenir une crise humanitaire. Au cours des dernières années, la Turquie a fourni un abri à un grand nombre de réfugiés du nord-est de la Syrie, y compris les Arabes, les Kurdes et les Turkmènes.

« La plupart d’entre eux, notamment plus de 300 000 Kurdes, ont été chassés de chez eux par les terroristes. Nous leur avons offert sécurité, abri et moyens de subsistance en Turquie. Nous avons partagé notre pain et les avantages de nos services publics. La Turquie est le pays qui dépense le plus d’argent pour l’aide humanitaire dans le monde et accueille le plus grand nombre de réfugiés dans le monde entier (…).

« Comparez les opérations précédentes de la Turquie à la destruction de Raqqa par la coalition et vous verrez comment nous gérons avec soin les opérations antiterroristes. Les leçons tirées de ces opérations nous aideront à l’améliorer encore cette fois-ci (…).

« Les Syriens veulent rentrer chez eux maintenant. Ils ont plus qu’assez souffert. Nous prenons l’initiative afin d’aider à créer les conditions pacifiques nécessaires pour le retour de millions de réfugiés au pays. Contrairement aux malentendus qui prévalent, notre opération aidera à traiter la dimension humanitaire du problème, contribuera à préserver l’unité du pays et à renforcer le processus politique. »


Suite à l’offensive d’Ankara en Syrie, l’ambassade de Turquie à Beyrouth nous a adressé le texte d’une déclaration du ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, justifiant l’intervention de son pays dans le Nord syrien. Nous en publions ci-après des extraits. « Il est consternant de voir que l’opération militaire de la Turquie dans le nord-est de la Syrie...

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