Les protagonistes ont souligné l’importance du maintien de la « stabilité politique et sécuritaire et de la réactivation du travail gouvernemental et parlementaire, ainsi que la réactivation des instances de contrôle et la résistance contre la corruption », selon le texte, qui s’est attardé sur le volet économique. Les deux hommes se sont mis d’accord pour « assurer la stabilité économique en déployant tous les moyens nécessaires à cet effet », insistant sur la « nécessité d’augmenter les rentrées de l’État, de voter le budget de 2020 avec des réformes drastiques et de passer d’une économie de rente à une économie productive », selon le parti chiite. Les deux dirigeants ont également souligné « l’importance de réduire le déficit dans la balance des paiements ».
(Pour mémoire : Bassil : La détresse économique doit être l'occasion de corriger le tir)
Les deux parties se sont en outre entendues sur « la nécessité de trouver une solution au problème des déplacés » syriens, au moment où le pays accueille plus d’un million de réfugiés ayant fui la Syrie depuis le début du conflit en 2011. Du côté du CPL, on reprend la teneur du communiqué du Hezbollah, sans plus. Selon une source proche de Gebran Bassil, l’entretien a porté sur deux points principaux : le redressement économique et la question des réfugiés.Selon une source politique indépendante informée de la situation au Liban et en Syrie, la volonté américaine d’entamer un dialogue avec les Iraniens est avérée. La rencontre Nasrallah-Bassil annoncerait dans ce cadre une nouvelle feuille de route pour le Hezbollah visant à optimiser la position iranienne aux négociations. Le CPL en serait un facilitateur, selon la source, qui estime qu’« il s’agirait pour le parti chiite, qui a la mainmise sur le Liban, de faire contrepoids aux sanctions américaines, en flirtant avec la stabilité du pays, ou encore en jouant la carte de la menace d’expulsion des réfugiés syriens vers l’Europe ».
(Lire aussi : Le débat tant redouté sur l’article 95 repoussé à la fin novembre)
La seconde lecture, fournie par un indépendant proche du 14 Mars, n’écarte pas la possibilité d’un dialogue irano-américain, mais met en garde contre les lectures distillées dans les médias proches du 8 Mars qui donnent l’avantage à Téhéran sur Washington dans le choix du timing du dialogue. Selon cet indépendant, le terrain d’un tel dialogue n’est pas prêt.
Le parti chiite et son allié chrétien n’auraient d’ailleurs pas les moyens de faire pression sur l’Europe à travers le dossier des réfugiés syriens, du moins pas tant que la Turquie n’a pas été sur cette voie, indique un expert du dossier ayant requis l’anonymat. Le dossier des réfugiés syriens aurait à ce stade la même visée pour le 8 Mars de faire pression sur le Premier ministre pour une normalisation officielle des relations du Liban avec Damas. La réouverture du point de passage frontalier de Boukamal entre la Syrie et l’Irak, fin septembre, ravive le débat qui a d’ailleurs ressurgi en Conseil des ministres jeudi dernier.
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commentaires (8)
Mr. Bassil se prepare pour etre le prochain président de la République ( Libanaise Iranienne ou syrienne ) ?
Eleni Caridopoulou
18 h 36, le 12 octobre 2019