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Liban - Crise

Salamé, chez Aoun, se veut rassurant

La présidence dément avoir préconisé la démission du cabinet.

Le chef de l’État recevant le gouverneur de la BDL. Photo Dalati et Nohra

Le président Michel Aoun a reçu hier au palais de Baabda le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, avec qui il a évoqué la situation monétaire du pays et l’action de la BDL, au lendemain de manifestations dénonçant la crise économique et financière, qui ont dégénéré.

Au cours de cette réunion, le gouverneur a confirmé que la banque centrale publiera aujourd’hui la circulaire qu’il avait annoncée une semaine plus tôt, afin de mettre en place un mécanisme réglementant le financement des importations de blé, de médicaments et de carburant, qui sont réglés en devise.

S’exprimant à la fin de la réunion, le gouverneur a précisé que le mécanisme consisterait à constituer des « provisions » en dollar au taux officiel pour permettre aux banques de « sécuriser » le financement de ces importations. Le gouverneur a ajouté que toutes les autres modalités du mécanisme, qui devrait « alléger la pression sur le dollar », notamment dans les bureaux de change, seront communiquées aujourd’hui.

La BDL « répond aux besoins en devises étrangères des secteurs privé et public et continuera à le faire conformément aux taux fixes annoncés, sans aucun changement », a encore affirmé M. Salamé.

La réunion entre le chef de l’État et le gouverneur de la banque centrale intervient dans un contexte tendu lié à la dégradation de la situation économique du pays, combinée à un resserrement de la circulation de dollars sur le marché local, où le billet vert cohabite avec la livre libanaise. Le taux de change entre les deux monnaies est fixé par la BDL, depuis 1997, à 1 507,5 livres pour un dollar.Si officiellement la BDL et le secteur bancaire rejettent le scénario d’une « crise du dollar », les retraits de billets verts à travers les distributeurs automatiques comme les guichets ont été fortement limités ces derniers jours, tandis que le prix demandé par les cambistes et, depuis peu, même par certains commerçants a récemment dépassé le seuil des 1 600 livres. Cette situation a provoqué la grogne de certains professionnels, comme les distributeurs de carburant ou les minotiers – qui payent leurs marchandises en dollar mais encaissent tout ou partie de leurs recettes en livres.Dimanche, des centaines de Libanais, excédés par les difficultés économiques et l’inanité des politiques gouvernementales, avaient manifesté sur l’ensemble du territoire. La plupart des manifestants exprimaient des revendications à caractère social, mais certains n’ont pas hésité à réclamer « la chute du régime ». Le mouvement de contestation avait été marqué par des débordements, entre échauffourées avec les forces de l’ordre et fermeture de routes avec des pneus enflammés, créant des embouteillages inextricables.

Démenti

Recevant par la suite une délégation de l’American Task Force, le président Aoun a loué les mesures économiques prises pour résoudre la crise. « Le Liban a pris de nombreuses mesures économiques comme le vote d’un budget d’austérité pour l’année en cours et l’année suivante, la mise en place d’impôts sur les produits importés, la lutte contre la corruption et la mise en place de réformes dans plusieurs secteurs », a déclaré le chef de l’État à la délégation. « Ce que nous faisons aujourd’hui, personne jusqu’ici n’avait osé le faire », a-t-il assuré.Peu après la réunion entre MM. Aoun et Salamé, le bureau de presse de la présidence a démenti les informations de presse qui citaient « des sources proches du palais de Baabda » et selon lesquelles la seule solution pour mettre un terme à la crise résidait dans la démission du cabinet.

« Ces affirmations sont erronées. Le chef de l’État a insisté à plusieurs reprises sur le rôle du gouvernement dans la période actuelle et sur la nécessité de le redynamiser », a souligné le bureau de presse dans un communiqué. La présidence a également démenti les rumeurs concernant des propos qu’auraient échangés le président Aoun et son homologue français, Emmanuel Macron, sur l’état des rapports entre le chef de l’État et le Premier ministre Saad Hariri.

Le président Michel Aoun a reçu hier au palais de Baabda le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, avec qui il a évoqué la situation monétaire du pays et l’action de la BDL, au lendemain de manifestations dénonçant la crise économique et financière, qui ont dégénéré.Au cours de cette réunion, le gouverneur a confirmé que la banque centrale publiera aujourd’hui la...

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