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Naufrage de l'Estonia : 25 ans après, des rescapés réclament une enquête indépendante



Des bougies allumées sous les noms des victimes lors d'une cérémonie en leur hommage, à l'occasion de la 25e commémoration du naufrage du navire MS Estonia 803 dans la mer Baltique. Tallinn, le 28 septembre 2019. Photo REUTERS/Ints Kalnins

Des rescapés du naufrage du ferry Estonia en 1994 en mer Baltique, dans lequel 852 personnes avaient péri, ont réclamé une enquête indépendante samedi au cours de cérémonies marquant le 25e anniversaire de la pire catastrophe maritime civile en Europe.

Sous une pluie battante, la princesse héritière Victoria de Suède a déposé une gerbe devant le monument érigé en mémoire des victimes dans un jardin du souvenir. Le Premier ministre Stefan Löfven s'est ensuite recueilli au pied de la stèle. "La catastrophe de l'Estonia a ébranlé notre pays (...). Chacun de nous connaît le deuil et l'absence", a-t-il déclaré en présence de nombreux proches et rescapés.

Le ferry avait sombré dans la nuit du 28 septembre 1994, en pleine tempête, alors qu'il devait rallier Tallinn, la capitale estonienne à Stockholm, en Suède. Sur les 989 passagers et membres d'équipage, 852 ont péri, dont 501 Suédois et 285 Estoniens. 137 rescapés ont pu être sortis des eaux glacées. Parmi eux, Kent Härstedt, ancien député, a mis en cause les autorités tout en dénonçant "les théories conspirationnistes" qui fleurissent pour expliquer l'accident. "Le temps de la justice est venu (...). Il n'y a pas eu d'enquête internationale indépendante, personne n'a eu à assumer ses responsabilités", a-t-il déploré devant les personnalités assistant à la cérémonie.

Côté estonien, le président Kersti Kaljulaid a déposé une gerbe devant un monument consacré aux victimes, sans faire de discours. Le Premier ministre Juri Ratas a assisté à une cérémonie à Voru, dans le sud du pays.

Un tribunal de Tallinn saisi par des familles suédoises doit décider fin octobre de rouvrir ou non une enquête sur le naufrage.

Aimeri Lassik, une Estonienne de 61 ans qui a perdu sa belle-sœur de 23 dans dans la catastrophe, appelle de ses vœux de nouvelles investigations. "Je veux que cette enquête aboutisse", a-t-elle déclaré à l'AFP en marge de la cérémonie organisée dans la capitale estonienne en présence de centaines de personnes. Elle dit aussi souhaiter le retour des corps des victimes aux familles. "Cela nous apporterait un peu de paix".

Malgré les demandes des survivants et des familles, l'épave repose toujours au fond de la mer Baltique, un "cimetière marin" sanctuarisé par un accord entre la Suède, l'Estonie et la Finlande, et seuls 94 corps ont été récupérés.

En 1997, une commission d'enquête suédo-finno-estonienne avait conclu à une déficience et à une mauvaise conception du système de verrouillage de la porte d'étrave du navire, ayant permis à l'eau de s'engouffrer sur le pont réservé aux voitures. Plus de 800 rescapés et proches des disparus ont été indemnisés par l'armateur pour leur préjudice matériel, à hauteur de 130 millions d'euros via un fonds de compensation. Saisie il y a vingt ans pour évaluer le préjudice moral, la justice française a rejeté fin juillet 2019 les demandes d'indemnisations de rescapés et proches de victimes, qui avaient assigné le constructeur allemand Meyer-Werft et le certificateur français du navire, Bureau Veritas.

Des rescapés du naufrage du ferry Estonia en 1994 en mer Baltique, dans lequel 852 personnes avaient péri, ont réclamé une enquête indépendante samedi au cours de cérémonies marquant le 25e anniversaire de la pire catastrophe maritime civile en Europe.Sous une pluie battante, la princesse héritière Victoria de Suède a déposé une gerbe devant le monument érigé en mémoire des...