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Campus - TÉMOIGNAGES

Étudier en étant mère, c’est possible !

Retourner à la faculté est un défi qu’ont choisi de relever de nombreuses épouses, mères et employées qui, par le biais des études supérieures, ont décidé d’aller au bout de leurs ambitions.

Rayane Chebbo Abou Haka.

Elles viennent de milieux différents, elles n’ont pas le même âge ni le même vécu mais toutes sont fières d’endosser à nouveau ou pour la première fois le costume d’étudiante. Pour trouver un emploi, évoluer professionnellement, réaliser un rêve ou simplement gagner en confiance, elles se sont embarquées dans le tourbillon de la vie étudiante. Confrontées parfois au jugement de la société, ces Libanaises ont redoublé d’efforts pour atteindre leurs objectifs et rester motivées.


Un virage radical
Si les aléas de la vie l’ont empêchée de suivre des études supérieures avant de se marier, Liliane Rady Khoury, qui a dû entrer dans la vie active assez jeune, a attendu pendant des années avant de s’autoriser à s’inscrire à l’université… en même temps que son aînée ! « J’ai longtemps hésité, mes enfants ne pensaient pas que je sauterais le pas. Mais aujourd’hui, ils en sont aussi fiers que moi », confie l’étudiante inscrite en 2e année de journalisme à la faculté d’information de l’Université libanaise (UL). « Je suis heureuse de faire le trajet, chaque matin, avec ma fille étudiante pour me rendre à l’université », s’enthousiasme cette mère de trois enfants qui assiste régulièrement à ses cours.

La première année d’études a été un peu difficile pour Liliane qui a dû s’habituer à un emploi de temps chargé et tisser des liens au sein du campus. « Les jeunes étudiants se montraient d’abord surpris d’apprendre qu’à mon âge, j’avais décidé de m’inscrire en licence, mais j’ai su me rapprocher d’eux comme je le fais naturellement avec mes enfants », confie-t-elle. L’étudiante studieuse et dynamique remarque que sa maturité lui permet d’apprécier davantage ses cours et de se montrer plus appliquée que les autres étudiants qui, note-t-elle, « ont parfois tendance à se disperser, s’absenter et attendre le dernier moment pour préparer leurs projets. » Pamela Tannous Zgheib a également vécu des hauts et des bas l’année dernière lorsqu’elle a accouché de son premier enfant alors qu’elle était étudiante en 3e année à l’UL. Obtenir sa licence en journalisme a été un défi de taille pour cette jeune maman qui a prouvé à son entourage qu’à force de détermination, elle pouvait atteindre ses objectifs. « De nombreux étudiants pensaient qu’avec mes nouvelles responsabilités d’épouse et de mère, j’allais abandonner ma formation ou rater mes examens », se souvient Pamela qui, tout au long d’une année éprouvante, n’a pas baissé les bras. Deux semaines après avoir mis au monde son enfant, la jeune femme a repris le chemin de la faculté pour assister aux cours qui la passionnent. « Si j’ai pu m’y rendre 5 jours par semaine et avoir de bons résultats, c’est grâce au soutien sans faille de ma famille, et en particulier ma mère et mon époux qui m’ont aidée à réaliser mon rêve », livre, avec émotion, la jeune femme fière de son parcours.



Organiser son quotidien
Wafa’ al-Charif et Randa al-Hajj Yahya, jeunes mamans au moment de leur inscription au CLN de l’USJ, ont misé sur l’organisation de leur quotidien pour pouvoir concilier entre études et vie familiale. Si toutes les deux ont obtenu une licence en lettres françaises cet été, c’est grâce aux nombreux efforts déployés durant trois ans. « Étudiante, maman d’un petit garçon et enseignante à mi-temps, j’ai dû, à cause de mon emploi de temps chargé, engager une aide à domicile », raconte Wafa’ qui, une fois de retour chez elle, s’occupait de son enfant et préparait des plats pour le lendemain avant de pouvoir étudier le soir. « Toutes ces responsabilités me préoccupaient : à l’université, il m’arrivait trop souvent de penser à ma famille et à ce qui se passait à la maison pendant mon absence et, au travail, je songeais à la journée que j’allais passer à l’université », ajoute-t-elle.

La famille a toujours été la priorité de Randa qui est femme au foyer. « En devenant étudiante, mon quotidien est très vite devenu chargé : en plus de devoir m’occuper de mes deux filles, de leur éducation et des tâches ménagères, je devais me rendre à l’université et présenter des examens. Deux heures de route me séparaient de mon campus, alors j’ai appris à bien organiser mon quotidien en fonction des priorités », précise Randa. Investies dans leurs études, ces deux jeunes femmes s’estiment chanceuses d’être bien entourées et de bénéficier du soutien d’une famille aimante.



Les études, une source d’épanouissement
Mariée depuis 13 ans, Rayane Chebbo Abou Haka était déjà mère quand elle a commencé à suivre des études de littérature française à l’Université islamique du Liban (IUL). Enseignante à temps plein et maman de deux enfants, elle est actuellement doctorante en lettres françaises à l’EDSHS de l’USJ. « Je pense, note-t-elle, qu’étudier en étant parent nous permet d’avancer dans la vie en ayant un nouvel objectif plutôt que de se contenter de ce que l’on possède. » L’ambitieuse jeune femme mentionne qu’elle doit parfois justifier son désir de faire de la recherche devant des personnes de son entourage qui ne comprennent pas toujours son choix. « Je fais tous ces efforts dans le but de rendre ma vie et celle de mes enfants meilleures. Mon fils et ma fille sont ma source de motivation et je souhaite prouver, par le biais de mon parcours, qu’il faut surmonter les difficultés de la vie pour réaliser ses rêves », poursuit Rayane.

Farida Gezzini Najiya, mère de jumeaux âgés de 6 ans, a elle aussi souhaité retourner à l’université pour suivre un master professionnel de didactique de la langue française universitaire (DIFLU), à la faculté de pédagogie de l’UL. « Je dispose de peu de temps libre et, avec les exigences familiales et mon travail d’enseignante, je n’ai actuellement presque pas de vie sociale. Malgré ces difficultés, j’ai le désir de je poursuivre mes études parce que apprendre m’apporte une satisfaction personnelle », souligne-t-elle.

Bien que retourner sur les bancs de la faculté ait été un véritable challenge pour toutes ces femmes, celles-ci mentionnent que le fait de suivre des études qui les passionnent leur procure une joie indispensable à leur équilibre personnel, leur permet de faire des rencontres intéressantes et de progresser enfin dans le monde du travail.



Elles viennent de milieux différents, elles n’ont pas le même âge ni le même vécu mais toutes sont fières d’endosser à nouveau ou pour la première fois le costume d’étudiante. Pour trouver un emploi, évoluer professionnellement, réaliser un rêve ou simplement gagner en confiance, elles se sont embarquées dans le tourbillon de la vie étudiante. Confrontées parfois au jugement...

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