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À La Une - Etats-Unis

Destituer Trump ? Une décision politique aux répercussions incertaines

Jamais un président n'a été destitué dans l'histoire américaine.

Combinaison de deux photos montrant la cheffe de la majorité démocrate à la Chambre des représentants US, Nancy Pelosi, et le président américain, Donald Trump. Photos AFP / Mandel NGAN AND SAUL LOEB

L'affaire ukrainienne a emporté les réserves des chefs démocrates qui ont décidé mardi d'initier une procédure de destitution contre Donald Trump, malgré les répercussions incertaines de cette démarche plus politique que juridique.


Quelle est la procédure ? 

La Constitution prévoit que le Congrès puisse destituer le président (ou le vice-président, ou des juges fédéraux...) en cas de "trahison, corruption ou autres crimes et délits majeurs".

La procédure se déroule en deux étapes. D'abord, la Chambre des représentants enquête et vote, à une majorité simple (218 voix sur 435), des articles de mise en accusation détaillant les faits reprochés au président: c'est ce qui s'appelle "impeachment" en anglais. En cas de mise en accusation, le Sénat, chambre haute du Congrès, procède au procès du président. Au terme des débats, les 100 sénateurs votent sur chaque article. Il faut une majorité de deux tiers pour condamner, auquel cas la destitution est automatique et sans appel. Autrement, le président est acquitté.


Quels sont les précédents ? 

Jamais un président n'a été destitué dans l'histoire américaine. 

Deux présidents ont été mis en accusation mais finalement acquitté : les démocrates Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton poursuivi pour "parjure" en 1998 dans le cadre de sa liaison avec la stagiaire de la Maison Blanche Monica Lewinsky. Le républicain Richard Nixon, en 1974, a préféré démissionner pour éviter une destitution certaine par le Congrès en raison du scandale du Watergate.



Quel est le rôle de la Justice ? 

Il est nul. Les décisions de destitution ne sont pas contrôlées par le pouvoir judiciaire, le Congrès est le seul juge. La justice ordinaire n'a pas non plus les moyens d'inculper un président en exercice. Cela "nuirait" au fonctionnement de la Maison Blanche a estimé le ministère de la Justice en 1973 et en 2000 dans des mémos qui font référence.



(Lire aussi : Séisme à Washington : les démocrates lancent une procédure de destitution contre Trump)


Quels sont les reproches contre Trump ? 

Plusieurs élus démocrates réclament depuis avril le lancement d'une procédure de destitution contre Donald Trump sur la base des conclusions de l'enquête sur les ingérences russes dans la campagne présidentielle de 2016. Après près de deux ans d'investigations, le procureur spécial Robert Mueller n'a pas trouvé de preuve de collusion entre Moscou et l'équipe du candidat Trump. En revanche, il a relevé une série de pressions troublantes exercées sur son travail, qui pourraient relever de "l'entrave à la justice".

Les démocrates ont également ouvert des enquêtes parlementaires sur ses impôts, de possibles conflits d'intérêts liés à ses affaires, ou encore sur des sommes versées pour faire taire des maîtresses présumées.

Désormais, ils soupçonnent aussi le locataire de la Maison Blanche d'avoir abusé de ses pouvoirs pour nuire à l'ancien vice-président Joe Biden, le favori de la course à l'investiture démocrate pour la présidentielle de 2020. Ils se demandent s'il a bloqué une aide militaire destinée à l'Ukraine pour forcer Kiev à ouvrir une enquête pour corruption contre Joe Biden et son fils Hunter.

Mardi, la cheffe de la majorité démocrate à la Chambre des représentants a appelé à regrouper toutes ces enquêtes et à les inscrire formellement dans le cadre de la procédure de destitution.


(Pour mémoire : "Aucune pression" de Trump sur Zelensky, selon le chef de la diplomatie ukrainienne)



Pourquoi les démocrates ont-ils hésité ?

Nancy Pelosi s'était jusque là opposée à emprunter cette voie, par peur que la procédure de destitution monopolise le débat, au détriment des sujets de fond de la campagne présidentielle de 2020. Sachant qu'elle a peu de chances d'aboutir en raison de la majorité républicaine au Sénat, Mme Pelosi craignait aussi que l'exercice se retourne contre les démocrates et renforce les clivages partisans dans le pays.

Lors des élections générales de 2000, les républicains avaient été pénalisés par la virulence de la tentative d'impeachment de Bill Clinton.

Mardi, Donald Trump a dénoncé une "chasse aux sorcières de caniveau", mais estimé que l'action des démocrates aurait un effet "positif" sur sa campagne de réélection.



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commentaires (7)

Je suis un peu déçu par l'image de l'amérique que ces 2 photos sur cet article . Je m'attendais à une amérique jeune et progressiste . Tout fout le camp chez ces gens là !

FRIK-A-FRAK

12 h 49, le 25 septembre 2019

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Commentaires (7)

  • Je suis un peu déçu par l'image de l'amérique que ces 2 photos sur cet article . Je m'attendais à une amérique jeune et progressiste . Tout fout le camp chez ces gens là !

    FRIK-A-FRAK

    12 h 49, le 25 septembre 2019

  • Faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir abattu ! Irène Saïd

    Irene Said

    12 h 01, le 25 septembre 2019

  • Jamais un président n'a été destitué dans l'histoire américaine? D'accord , mais vous oubliez qu'une procédure d'impeachement a tellement d'impact qu'elle pourrait forcer un président à la dñemission : Ex Nixon !

    Chucri Abboud

    11 h 45, le 25 septembre 2019

  • Dans l'histoire de l'Humanité , il y a toujours eu des dindons de la farce , ou des cocus , ou encore ceux qu'on nomme de façon plus moderne les "idiots utiles" . Vous savez ceux qui croient encore aux slogans "prêt-à-l'emploi" , dits des slogans réchauffés pour des occasions de déprime totale . Comme par exemple , je verrai un ami qui a fauté et pour le défendre j'irai dire , oui mais laissons ça au ciel et à Dieu de le juger . Ou encore je verrai mes espoirs s'envoler en fumée , j'irai dire , oui mais moi je vis dans une société avec liberté d'expression démocratie droit des trucs à faire n'importe quoi etc... En bref, le truc facile qui coupe court le circuit du flux des neurones de la bêtise et de la stupidité vers l'intelligence .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 42, le 25 septembre 2019

  • LA DESTITUTION EST VOUEE A L,ECHEC. ET SI LE LUNATIQUE GWB A ETE REELU LE GAFFEUR LE SERA SANS AUCUN DOUTE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 17, le 25 septembre 2019

  • Après chitanyhou , boris le fou , voilà que le 3eme larron le clown trump-pète est menacé par un dégagement de ras le bol. Je souhaiterai que le clown au moins ne soit pas dégagé ; il sert les affaires de l'axe des résistants . C'est aussi peut être pour ça que s'étant rendu compte de leurs erreurs , les va-t'en-guerre usurpateurs paniquent pour avoir fait confiance à une bouffon pareil .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 06, le 25 septembre 2019

  • Quand l on voit que les USA sont a des annees lumieres des pays dictatoriaux tels que la Chine et la Russie qui revent de prendre sa place comme 1 ere puissance mondiale et qui n y parviendront jamais ,faute de democratie .

    HABIBI FRANCAIS

    11 h 02, le 25 septembre 2019

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