L’Association des banques du Liban (ABL) a qualifié de « fausses » les informations relayées ces derniers jours par plusieurs médias et sites d’information en ligne indiquant que plusieurs établissements bancaires libanais – trois ou quatre – étaient sur le point d’être sanctionnées par les autorités américaines.
Les banques citées – et dont L’Orient-Le Jour a décidé de ne pas relayer les noms – sont toutes des établissements de petite ou moyenne taille en termes de dépôts – généralement inférieurs à 1 milliard de dollars.Les rumeurs les concernant avaient commencé à circuler dès l’annonce de la décision des autorités américaines, le 29 août, de sanctionner la petite banque libanaise Jammal Trust Bank (JTB), accusée d’avoir fourni des services financiers au conseil exécutif du Hezbollah et à la Fondation des martyrs, basée en Iran. Elles avaient été rejetées par l’ABL dès le lendemain de l’annonce de sanctions.
La direction de JTB – établissement qui n’était pourtant pas réputé proche du Hezbollah – a annoncé son intention de faire appel de la décision de l’OFAC (organisme de contrôle financier, dépendant du département du Trésor des États-Unis, NDLR). Mais la banque ne peut désormais plus effectuer de transactions en dollars et a été placée sous la tutelle de la Banque du Liban qui s’occupe de gérer ses transactions en cours. Son dossier a d’ailleurs été au centre d’au moins deux réunions pilotées par la BDL la semaine dernière, dont une avec l’ABL, de laquelle aucune information n’a officiellement filtré.
Évaluation de Fitch répercutée
Les rumeurs concernant de possibles sanctions visant d’autres banques libanaises s’inscrivent dans un contexte de tensions entre le Hezbollah et Israël, qui ont démarré fin août après que deux drones appartenant à l’État hébreu eurent été neutralisés ou détruits dans la banlieue sud de Beyrouth. L’administration américaine a de son côté augmenté la pression sur le parti chiite. Il y a une semaine, le président Donald Trump a signé un décret qui actualise et renforce les sanctions pour lutter contre le terrorisme, ajoutant quatre responsables du Hezbollah dans sa liste noire.
L’ABL a de son côté continué d’assurer que le secteur bancaire libanais, qui n’est pas considéré comme un mauvais élève à l’étranger en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, n’était pas sous la menace de nouvelles sanctions. Le secteur digère par ailleurs la dégradation de la note souveraine du pays par Fitch Ratings le 23 août (d’un cran à « CCC » sans perspective) qui a été répercutée ce week-end sur les deux banques que l’agence de notation américaine observe (Bank Audi et Bank Byblos). Une opération qui suit généralement l’ajustement d’une évaluation de la note souveraine et qui n’est pas liée à de nouveaux développements.
commentaires (3)
Avec les transactions en dollars devenues super rares au Liban on sent que les sanctions de l’administration américaine contre les armes et blanchiemnt commencent à porter leurs fruits
Antoine Sabbagha
17 h 36, le 17 septembre 2019