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Moyen Orient et Monde - Portrait

Ayelet Shaked, la laïque de droite radicale qui fédère les religieux

Ayelet Shaked, ex-ministre de la Justice israélienne, prend un selfie avec des jeunes à Jérusalem dans le cadre de sa campagne électorale. AFP/Menahem Kahana

Cheveux noirs, regard bleu déterminé et sens de la mise en scène : Ayelet Shaked, ex-ministre de la Justice israélienne, s’est imposée en sept ans comme la figure de la droite nationaliste, et est aujourd’hui à la tête d’une coalition réunissant religieux et laïcs.

Ministre de la Justice sous le précédent gouvernement de Benjamin Netanyahu, le plus à droite de l’histoire du pays, Mme Shaked, 43 ans, s’est fait connaître notamment en attaquant la Cour suprême israélienne pour ses décisions défavorables à la droite sur la colonisation ou l’immigration illégale. Avec la coalition Yamina (« À droite » en hébreu), qui, comme son nom l’indique, se positionne à la droite du Likoud, le parti de M. Netanyahu, cette ingénieure de formation espère obtenir plus de dix sièges lors des élections du 17 septembre. Elle espère aussi être plus chanceuse que lors du précédent scrutin, en avril dernier, où sa liste Nouvelle droite n’avait pas réussi à entrer au Parlement.

Née à Tel-Aviv d’un père d’origine irakienne et d’une mère née en Palestine avant la création de l’État hébreu, Ayelet Shaked débute sa carrière politique en 2006 comme chef du cabinet de Benjamin Netanyahu, à l’époque chef de l’opposition. Deux ans plus tard, elle démissionne et crée avec Naftali Bennett, son ancien collègue au gouvernement, My Israel, une ONG voulant promouvoir « les valeurs juives et sionistes ».

Inséparable de Naftali Bennett, ils forment un duo de choc pour les électeurs de la droite déçus par le Likoud de Benjamin Netanyahu. En 2012, elle remporte, à la surprise générale, la troisième place lors des primaires du parti religieux nationaliste Foyer juif. Puis vient la consécration : en 2015, elle entre dans le gouvernement de M. Netanyahu. Figure désormais incontournable de la droite nationaliste, elle devient la coqueluche des religieux, alors même qu’elle est laïque. « Je suis le pont entre les juifs religieux et laïques », réaffirmait encore récemment l’intéressée.

Aujourd’hui à la tête d’une coalition regroupant trois formations de droite dure dont deux religieuses, elle a obtenu le soutien de rabbins influents qui voient en elle la meilleure avocate de leurs intérêts.

Opposée à la création d’un État palestinien et partisane de l’annexion de la « zone C », qui représente 60 % de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, Ayelet Shaked est qualifiée de « fasciste » par ses détracteurs qui l’accusent de mettre en danger la démocratie.

L’égérie de la nouvelle droite n’a pas peur de la provocation. Lors de la campagne pour les élections d’avril, elle s’est illustrée dans un clip controversé dans lequel elle saisit un flacon de parfum sur lequel il est écrit

« fascisme » en anglais, avant d’en vaporiser voluptueusement sur elle. « Pour moi, ça a le parfum de la démocratie », dit-elle.

L’idée était de ridiculiser ses adversaires pour qui ses positions flirtent avec le fascisme, en affirmant qu’elles exprimaient au fond la quintessence de la démocratie. Libérale sur le plan économique, cette mère de deux enfants mariée à un pilote de l’armée de l’air a été désignée femme la plus influente d’Israël en 2017 et 2018 par le magazine Forbes. Et ambitionne de succéder un jour à son ancien patron, Benjamin Netanyahu.

Michael BLUM/AFP

Cheveux noirs, regard bleu déterminé et sens de la mise en scène : Ayelet Shaked, ex-ministre de la Justice israélienne, s’est imposée en sept ans comme la figure de la droite nationaliste, et est aujourd’hui à la tête d’une coalition réunissant religieux et laïcs.Ministre de la Justice sous le précédent gouvernement de Benjamin Netanyahu, le plus à droite de l’histoire...

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Tout compte fait, pour espérer remporter des élections en Israël, il faut être farouchement anti-paix...

NAUFAL SORAYA

07 h 08, le 12 septembre 2019

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Commentaires (1)

  • Tout compte fait, pour espérer remporter des élections en Israël, il faut être farouchement anti-paix...

    NAUFAL SORAYA

    07 h 08, le 12 septembre 2019

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