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Moyen Orient et Monde - Israël

Le bras de fer Netanyahu-Lieberman au cœur des législatives du 17 septembre

Les différents sondages donnent encore le même nombre de sièges au Likoud et au parti Bleu-Blanc et mettent en exergue une possible montée en puissance d’Israël Beiteinou.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Avigdor Lieberman en mai 2016. Photo d’archives AFP

Bis repetita ? Pour la seconde fois en moins de six mois, les électeurs israéliens sont appelés, le 17 septembre, à élire leurs députés, pour un résultat qui pourrait être très proche de celui du premier scrutin, selon les derniers sondages.

À l’issue du scrutin d’avril, le Likoud du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait obtenu le même nombre de sièges (35) que le parti Bleu-Blanc de son principal concurrent Benny Gantz. Le Likoud semblait néanmoins en position de force pour former un nouveau gouvernement grâce à son alliance avec les autres formations de droite. Au fil des semaines, « Bibi » n’avait toutefois pas pu transformer l’essai, en raison de l’impossibilité de concilier les exigences de ses alliés ultraorthodoxes avec celles du leader du parti Israël Beiteinou, Avigdor Lieberman.

Ce dernier se présente comme le fer de lance des laïcs face aux ultraorthodoxes, contestant notamment le fait que ceux-ci soient exemptés du service militaire obligatoire.

Ce bras de fer entre le Premier ministre et son ex-ministre de la Défense est le principal enjeu du scrutin de la semaine prochaine. « La vraie bataille se joue entre Netanyahu et Lieberman. Si les choses n’évoluent pas en faveur de Netanyahu, Gantz deviendra Premier ministre par défaut », écrivait ainsi le journaliste du Haaretz Anshel Pfeffer. Les différents sondages des chaînes israéliennes donnent encore le même nombre de sièges au Likoud et au parti Bleu-Blanc et mettent en exergue la possible montée en puissance d’Israël Beiteinou qui passerait de 8 à 11 sièges. Un sondage de I24 News indique par ailleurs que plus de la moitié des électeurs comptent voter de la même manière qu’en avril dernier.


(Lire aussi : Netanyahu joue sa survie politique, à une semaine des législatives)



Faiseur de roi

« Les électeurs israéliens se répartissent en quatre segments de taille plus ou moins similaires », explique à L’OLJ Julien Bauer, professeur de sciences politiques à l’Université du Québec à Montréal. « Un quart va au centre droit (le Likoud), un quart pour la coalition de centre gauche (Bleu-Blanc), un quart pour la droite et les partis religieux et un quart pour la gauche et les partis arabes », explique-t-il.

La scène politique penche très clairement à droite, ce qui fait que les partis arabes et de gauche sont dans l’impossibilité de former une coalition. De nouveau, la campagne se focalise sur la personnalité de Benjamin Netanyahu et ses déboires judiciaires, le Premier ministre étant la cible d’une enquête pour corruption, fraude et abus de confiance. C’est d’ailleurs là l’entrave principale à une coalition entre le Likoud et son adversaire modéré, le parti Bleu-Blanc.

« Ce que représente vraiment Bleu-Blanc, c’est la continuation de la politique de Netanyahu, mais sans ce dernier », estime Julien Bauer. Autrement dit, il s’agirait d’un changement de leader sans changement de politique. Si le chef du Likoud qualifie volontiers son adversaire de gauchiste, c’est davantage par opportunisme que par conviction idéologique. Entre les deux hommes, Avigdor Lieberman cherche à jouer le rôle de « faiseur de roi ». Cette figure de proue de la communauté israélienne russophone pourrait être en mesure de faire gagner ou de faire perdre M. Netanyahu. Une revanche pour un homme qui avait démissionné du précédent gouvernement suite au cessez-le-feu avec le Hamas en novembre 2018, accusant le Premier ministre de se montrer faible face au mouvement islamiste. Le départ du ministre de la Défense avait fragilisé la coalition et obligé le Premier ministre à convoquer des élections anticipées.


(Lire aussi : Drones en banlieue sud, carte électorale de Netanyahu)



Concession obligatoire

La bataille entre les deux hommes est en fait plus tactique qu’idéologique. « La différence entre Lieberman et Netanyahu concerne principalement la politique intérieure », souligne Peter Lintl, spécialiste de la politique israélienne, qui ajoute : « Lieberman veut protéger l’État de l’influence des partis religieux. Ce faisant, il gagne en pouvoir, y compris vis-à-vis de Netanyahu. »

Dans cette stratégie, on peut discerner une certaine volonté de revanche politique. « L’objectif de Lieberman est de drainer les votes laïcs des partis centristes et de s’imposer comme faiseur de roi », confirme Rachad Antonius, professeur de sociologie à l’Université du Québec, spécialisé dans la politique moyen-orientale.

Si M. Lieberman obtient un score important, il pourrait monnayer à prix fort son entrée dans une coalition menée par Benjamin Netanyahu. Ce dernier se retrouverait alors dans une position encore plus délicate, obligé de jouer les équilibristes entre ses différents alliés. De là à être de nouveau dans l’impossibilité de former un gouvernement ?

« Tant que chacun tient ses promesses, aucune majorité ne peut être formée. Cela dit, une troisième élection reste invraisemblable : il semble que quelqu’un – Netanyahu, Gantz ou Lieberman – doive lâcher prise. Partant, on peut imaginer les différentes issues possibles : Gantz accepte d’assurer l’immunité de Netanyahu vis-à-vis des procédures judiciaires qui le visent ; Netanyahu abandonne la course électorale et fait face à son procès ; Lieberman entre en coalition avec les orthodoxes et rompt avec son exigence d’un gouvernement séculier », résume Peter Lintl.



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Bis repetita ? Pour la seconde fois en moins de six mois, les électeurs israéliens sont appelés, le 17 septembre, à élire leurs députés, pour un résultat qui pourrait être très proche de celui du premier scrutin, selon les derniers sondages. À l’issue du scrutin d’avril, le Likoud du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait obtenu le même nombre de sièges (35) que le...

commentaires (2)

Ils sont tous la même m. Des sionistes

Eleni Caridopoulou

17 h 44, le 13 septembre 2019

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Commentaires (2)

  • Ils sont tous la même m. Des sionistes

    Eleni Caridopoulou

    17 h 44, le 13 septembre 2019

  • Dites, Monsieur Michel Aoun, les tunnels creusés par le Hezbollah, parti se prétendant libanais et représenté au gouvernement libanais...ces tunnels creusés à la frontière du Sud Liban en direction d'Israël...respectaient-ils la résolution 1701 ? Ou peut'être n'étiez-vous pas au courant ??? Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 32, le 10 septembre 2019

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