Rechercher
Rechercher

Liban - Vie animale

L’ONG BETA inaugurera bientôt un nouveau refuge pour les animaux maltraités

L’association Beirut Ethical Treatment for Animals (BETA) se bat depuis 2006 pour donner un abri aux animaux maltraités et / ou abandonnés. L’ONG ouvrira un nouveau refuge d’ici à quelques mois, ayant reçu un avis d’expulsion en septembre 2018 à Beit Méry, là où se trouve l’actuel refuge pour chiens depuis la création de l’organisme.

Les membres de BETA accompagnés de leurs protégés, quelque 800 chiens recueillis depuis la création de l’ONG en 2006. Photo prise par Diane Villemin

Le projet de nouveau refuge pour les chiens recueillis par l’ONG Beirut Ethical Treatment for Animals (BETA) est le fruit de six années de conception et de discussions pour l’obtention d’un permis de construire qui a finalement été accordé à BETA il y a quelques mois. En plus de dédier la majeure partie de son temps à ses amis à quatre pattes, Helena Hesayne, membre du conseil d’administration de BETA, a une formation d’architecte et c’est elle-même qui a dessiné les plans du nouveau refuge.

L’avis d’expulsion en 2018 avait été prononcé notamment suite aux plaintes récurrentes des habitants de la région. Ainsi, le nouveau terrain d’une superficie de 15 000 m2 sera situé sur les collines à l’extérieur de Beyrouth, un terrain agricole à l’écart des habitations. Mieux équipé et doté de panneaux solaires, le nouveau refuge sera respectueux de l’environnement, adapté aux intempéries et au bien-être des animaux. Le nouveau local sera non seulement plus spacieux mais protégera aussi les chiens du froid et de la pluie en hiver et des fortes chaleurs en été, ce que l’actuel refuge ne peut garantir.

Chaque bungalow comprendra dix boxes dans lesquels seront logés deux à trois chiens au maximum. Ces bungalows seront dotés d’un espace de jeux pour les chiens. En ce qui concerne les chiens seniors, ils seront placés dans des boxes distincts au sein desquels ils pourront être à l’abri du bruit et de la sollicitation des chiens les plus turbulents. Les dépenses pour la construction de ce bâtiment sont estimées à 640 000 dollars.

Les dons sur lesquels BETA repose ses espoirs s’élèvent pour l’instant à 10 000 dollars seulement sur les 640 000 dollars nécessaires et l’ONG est déjà submergée par les coûts des visites hebdomadaires chez le vétérinaire qu’elle assume et de la quinzaine de sacs de croquettes de 20 kilogrammes quotidiens. Les dépenses de l’ONG s’élèvent en moyenne à 1 500 dollars par semaine entre les stérilisations et les opérations plus ou moins importantes. En ce qui concerne les dépenses en croquettes, ce sont environ 15 000 dollars par mois qui sont nécessaires, sans prendre en compte les régimes alimentaires spéciaux pour les chiens souffrant de maladies cutanées ou rénales, à titre d’exemple.

Pour ce qui est des dépenses alimentaires des 150 chats, logés dans un autre refuge séparé de celui des chiens, elles s’élèvent à 3 500 dollars environ par mois. Au total, ce sont 45 000 dollars dépensés en moyenne par mois si l’on rajoute à cela les frais d’électricité, de vermifuges et les salaires versés aux travailleurs présents à plein temps. Toutefois, les dons ne recouvrent qu’un quart des dépenses mensuelles, le reste étant assuré par les bénévoles de BETA.

Bien que le refuge organise régulièrement des événements dans le but de récolter les fonds nécessaires aux achats relatifs aux besoins vitaux des animaux, BETA manque de manière cruciale de donateurs. Le 5 septembre, BETA organisera le dîner de gala annuel.



(Pour mémoire : Une chouette effraie libérée par les « Green Southerners »)


Une situation alarmante
« Encore une autre portée sauvée de justesse d’un élevage qui les maltraitait… », explique Helena Hesayne tout en caressant les cinq chiens qui logent dans l’un des boxes du refuge. Début juin, c’est la petite chienne Sage qui avait été retrouvée attachée, pataugeant dans de l’eau sale et victime de tirs. Elle a tristement succombé à ses blessures. Malheureusement, Sage n’est pas une exception. Si la grande majorité des chiens au refuge sont aujourd’hui en bonne santé, espiègles et équilibrés, c’est grâce aux bons soins des volontaires de l’ONG BETA, anges gardiens de ces animaux rescapés des bouches de l’enfer. La plupart des chiens n’ont pas trouvé de famille d’adoption depuis leur arrivée en 2006 et auront ainsi passé leur existence dans un refuge. « Le problème majeur est que l’on reçoit environ 150 appels par jour tandis qu’il y a de moins en moins de demandes d’adoption », poursuit Mme Hesayne. Depuis le début de l’été, seulement vingt familles se sont manifestées pour une adoption, dont quinze qui se trouvent à l’étranger. Parmi les familles libanaises, deux d’entre elles ont ramené le chiot au bout de quelques jours en se plaignant du fait qu’il n’était pas propre. « Les animaux sont considérés comme des objets ici au Liban et non comme des êtres vivants », déplore Helena Hesayne.

Une bonne moitié des chiens au refuge ont un œil en moins ou se déplacent sur trois pattes du fait qu’ils ont été renversés ou ont été la cible de tirs. Toutefois, depuis la loi de 2016 relative à la maltraitance animale, le gouvernement se montre plus intransigeant à l’encontre de la maltraitance animale, des trafiquants et des tenants d’animaleries en désaccord avec les normes internationales. Néanmoins, la situation devient préoccupante si ce n’est urgente et BETA manque de donateurs afin d’améliorer la situation de ces animaux.


Lire aussi
Animals Lebanon : un combat de chaque jour


Pour mémoire
Un chien torturé à mort à Tripoli, le mohafez se mobilise

Une vingtaine de chats empoisonnés dans le port de Jounieh, accuse une activiste

Le projet de nouveau refuge pour les chiens recueillis par l’ONG Beirut Ethical Treatment for Animals (BETA) est le fruit de six années de conception et de discussions pour l’obtention d’un permis de construire qui a finalement été accordé à BETA il y a quelques mois. En plus de dédier la majeure partie de son temps à ses amis à quatre pattes, Helena Hesayne, membre du conseil...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut