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Liban - Conférence

Quels sont les obstacles qui entravent la mise en place d’une chasse durable ?

Des chasseurs étaient invités à débattre, hier, à l’USEK. Volodymyr Tverdokhlib/Bigstock

Essayer de comprendre ce qui entrave encore la mise en place d’une chasse durable, quelques années seulement après le début de l’application de la loi, était l’objectif d’une conférence organisée hier par le comité vert de l’Université Saint-Esprit de Kaslik. Mais pour cela, le comité a choisi de donner la parole à des chasseurs qui se veulent responsables, afin qu’ils présentent leurs recommandations et leurs doléances, en vue de récolter des réponses, notamment du ministre de l’Environnement Fady Jreissati et d’autres.

Parmi les doléances présentées par les chasseurs, plusieurs avaient trait à des règlements administratifs comme la baisse des frais de permis, des amendements à la loi pour allonger la liste des espèces susceptibles d’être chassées ou encore le nombre de proies autorisées par sortie de chasse. Beaucoup ont remis en cause la représentation des chasseurs au sein du Haut Conseil de la chasse, bien qu’ils y soient représentés en pratique.


(Pour mémoire : Fermeture de la saison de la chasse vendredi : près de 12 000 permis accordés)


Mais leurs préoccupations, selon leurs dires, concernent aussi l’amélioration de la pratique de ce sport dans le respect de la nature : certains ont dénoncé l’application aléatoire de la loi, beaucoup ont soulevé les catastrophes résultant de certaines mauvaises pratiques comme la chasse avec un filet (qui piège un grand nombre d’oiseaux, en général à des fins de consommation), se demandant pourquoi la vente d’oiseaux dans les supermarchés et les restaurants est si peu réglementée. D’autres encore ont dénoncé les risques de la chasse de nuit, un véritable fléau puisqu’elle piège les oiseaux à un moment où ils sont vulnérables, etc. La question de l’application lacunaire de la loi a donc été abordée durant cette conférence, notamment par des responsables de réserves naturelles qui notent un comportement inchangé sur le terrain. Un point sur lequel est revenu le colonel Jihad Saliba, des Forces de sécurité intérieure. Celui-ci a noté « des progrès » dans les mesures prises, soulignant que des amendes très importantes sont imposées aux contrevenants, et que tout chasseur illégal peut être dénoncé sur le site des FSI, même s’il est militaire. Lara Semaha, responsable de ce dossier au ministère de l’Environnement, a invoqué la loi et la question de l’équilibre écologique pour expliquer pourquoi modifier les conditions de chasse (concernant les espèces et le nombre de proies autorisées) n’est pas possible.


(Pour mémoire : « Avec des contrôles et des sanctions, la chasse illégale pourrait diminuer progressivement au Liban »)


Dans l’absolu, la question du nombre très limité de permis accordés aux chasseurs a également été abordée lors des discussions. Le ministre Jreissati a confirmé que ce nombre est passé de 16 000 dans les années précédentes à 12 000 cette année, alors que le nombre de chasseurs est estimé à plus de 200 000. Selon lui, ce n’est pas le coût du permis qui découragerait les chasseurs, estimant qu’il s’agit là plutôt d’une question de non-respect des lois et appelant les chasseurs à revenir à l’essence de ce sport et en rétablir la bonne réputation, ternie actuellement. Le ministre a notamment insisté sur la nécessité de s’en tenir aux espèces autorisées, et d’épargner en particulier les oiseaux migrateurs qui sont totalement interdits de chasse et valent au Liban des plaintes internationales. Il a dit privilégier le dialogue et ne pas reculer face au défi de réglementer le secteur. Enfin, M. Jreissati a longuement évoqué la pollution résultant de millions de douilles en plastique abandonnées dans la nature, ouvrant le débat sur les moyens d’éviter ce désastre écologique.


Pour mémoire

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Essayer de comprendre ce qui entrave encore la mise en place d’une chasse durable, quelques années seulement après le début de l’application de la loi, était l’objectif d’une conférence organisée hier par le comité vert de l’Université Saint-Esprit de Kaslik. Mais pour cela, le comité a choisi de donner la parole à des chasseurs qui se veulent responsables, afin...

commentaires (4)

FALLAIT DIRE D,UNE CHASSE VIABLE.

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 21, le 24 août 2019

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Commentaires (4)

  • FALLAIT DIRE D,UNE CHASSE VIABLE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 21, le 24 août 2019

  • Il faudra absolument préserver les moineaux en interdisant ce fameux mets aux "3assafir" , comme on empêche le commerce de l'ivoire ou des fourrures .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 45, le 24 août 2019

  • LA MENTALITE ET LE M,ENFOUTISME DES CHASSEURS LIBANAIS QUI NE RESPECTENT NI LOIS NI OISEAUX ET ANIMAUX ET NI NATURE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 53, le 24 août 2019

  • Le principal problème est (comme pour le code de la route) que les forces de l'ordre se désintéressent complètement de l'application de la loi. Un jour rencontrant une de mes connaissances un fusil à l'épaule à une période où la chasse était interdite, je lui demande en lui montrant son arme: "Ce n'est pas interdit, ça?". Il me répond: "Je ne sais pas. Je suis passé devant les gendarmes et ils ne m'ont rien dit" Quand je raconte cette histoire, on me fait l'inévitable réponse: "Tu es au Liban!" Quand donc les libanais cesseront-ils de prendre leur parti d'un état de non-droit?

    Yves Prevost

    06 h 51, le 24 août 2019

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