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Moyen Orient et Monde

Trois maires prokurdes démis de leurs fonctions pour « terrorisme »

Accusés d’activités « terroristes », trois maires prokurdes élus dans d’importantes villes du sud-est de la Turquie ont été démis de leurs fonctions moins de cinq mois après leur élection, un nouveau coup dur porté à l’opposition.

Les maires HDP (Parti démocratique des peuples) de Diyarbakir, Adnan Selçuk Mizrakli, de Mardin, Ahmet Türk, et de Van, Bedia Özgökçe Ertan, tous trois élus le 31 mars, ont été démis de leur mandat dans la nuit de dimanche à lundi.

Leurs trois villes comptent respectivement plus de 820 000, 130 000 et 470 000 habitants. Selon un communiqué diffusé par le ministère de l’Intérieur, ils sont tous trois poursuivis dans plusieurs affaires, notamment pour « appartenance à une organisation terroriste » et « propagande terroriste ». Le ministère dit avoir reçu des plaintes selon lesquelles les trois maires ont « orienté les moyens de la mairie pour soutenir l’organisation terroriste, plutôt que pour couvrir les besoins locaux des citoyens ».

Accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d’être lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée « terroriste » par Ankara et ses alliés occidentaux, le HDP a fait l’objet depuis 2016 d’une forte répression, avec l’arrestation de ses coprésidents et d’élus. Au total, sur les 102 municipalités remportées par des maires prokurdes aux précédentes élections municipales en 2014, 95 avaient été remplacés par des administrateurs nommés par le gouvernement. Et avant le scrutin de mars, M. Erdogan avait menacé d’avoir à nouveau recours à ce procédé. Mais le HDP accuse le gouvernement de s’en prendre à lui en raison de son opposition virulente au président Erdogan.

« Tant que la volonté du peuple ne sera pas prise en compte, aucun système établi par ceux qui ont été nommés (par le gouvernement) ne sera légitime aux yeux du peuple », a dénoncé M. Mizrakli devant la mairie de Diyarbakir, placée sous haute surveillance. M. Mizrakli a été élu à Diyarbakir, la « capitale » du Sud-Est à majorité kurde du pays, avec 63 % des voix, M. Türk à Mardin avec 56 % des voix et Mme Ertan à Van avec 54 % des voix. Tous trois ont pour l’heure été remplacés par les gouverneurs de leurs provinces respectives, nommés par le gouvernement, selon le ministère de l’Intérieur. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies pour manifester devant la mairie de Diyarbakir, mais ont été dispersées par des canons à eau.

Accusés d’activités « terroristes », trois maires prokurdes élus dans d’importantes villes du sud-est de la Turquie ont été démis de leurs fonctions moins de cinq mois après leur élection, un nouveau coup dur porté à l’opposition.Les maires HDP (Parti démocratique des peuples) de Diyarbakir, Adnan Selçuk Mizrakli, de Mardin, Ahmet Türk, et de Van, Bedia Özgökçe...

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