Rechercher
Rechercher

À La Une - Diplomatie

Un Canadien libéré par la Syrie grâce à une médiation libanaise

Selon le directeur de la Sûreté générale libanaise, Abbas Ibrahim, Kristian Lee Baxter avait été détenu l'année dernière pour avoir "enfreint la loi syrienne".

Le dirécteur de la Sûreté générale libanaise, Abbas Ibrahim, entouré du Canadien Kristian Lee Baxter et de l'ambassadrice du Canada au Liban, Emmanuelle Lamoureux, le 9 août 2019 à Beyrouth à l'issue d'une conférence de presse conjointe autour de la libération du citoyen canadien. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

Un ressortissant canadien détenu par l'Etat syrien depuis huit mois a été libéré vendredi à Beyrouth, grâce à une médiation libanaise pilotée par le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim.

En janvier, le gouvernement canadien avait confirmé la détention de Kristian Lee Baxter en Syrie, rappelle l'AFP. Celui-ci, un "aventurier" selon ses proches, s'était rendu dans le village de naissance de son beau-frère, contrôlé par le régime de Bachar el-Assad et situé près de la frontière libanaise. Selon les médias canadiens, l'homme de 44 ans, originaire de la Colombie-Britannique (ouest), n'avait plus donné de signe de vie depuis le 1er décembre.

Kristian Lee Baxter est apparu aux côté du général Ibrahim, ainsi que de l'ambassadrice canadienne, Emmanuelle Lamoureux, lors d'une conférence de presse conjointe tenue au siège de l'ambassade du Canada à Beyrouth.

Le mois dernier, le directeur de la SG avait obtenu la libération de Sam Goodwin, un touriste américain de 30 ans qui était détenu depuis deux mois en Syrie.

"Je veux remercier l'Etat syrien pour la libération de Sam Goodwin et Kristian Baxter. Loin de tout calcul (politique), ces libérations sont dans l'intérêt du Liban et placent le pays à nouveau sur la carte mondiale. Nous avons besoin de donner cette image-là", s'est félicité Abbas Ibrahim. Il s'est contenté de dire que M. Baxter avait été détenu pour avoir "enfreint la loi syrienne", et a dit ne pas pouvoir donner plus de détails sur les causes de sa détention. Abbas Ibrahim a précisé que l'initiative menée par l'Etat libanais avait été mise en place sur demande de l'ambassade du Canada au Liban.

"Je suis infiniment reconnaissant, merci pour avoir obtenu ma libération. Je pensais que j'allais rester à jamais en détention. Honnêtement, je ne savais pas si quelqu'un saurait que j'étais en vie", a pour sa part dit Kristian Lee Baxter, la gorge nouée et en larmes. 

Pour sa part, l'ambassadrice canadienne a remercié le général Ibrahim pour ses efforts, et a indiqué qu'il travaillait sur cette affaire depuis un moment. "En raison des lois sur la confidentialité au Canada, je ne peux pas commenter les détails de l'affaire", a-t-elle précisé.

La conférence de presse s'est ensuite terminée, Kristian Lee Baxter étant trop ému pour pouvoir répondre aux questions.


(Pour mémoire : Un touriste américain libéré par la Syrie, après deux mois de détention, grâce à une médiation libanaise)


Membre de la coalition internationale antijihadiste menée par les États-Unis, le Canada a coupé les ponts diplomatiques avec Damas depuis le début du conflit syrien en 2011. Depuis cette année-là, Ottawa conseille à ses ressortissants d'éviter tout voyage en Syrie en raison du conflit qui a fait plus de 370.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

Le général Ibrahim entretient de bonnes relations avec le régime syrien, et coordonne les retours volontaires en Syrie, agréés par Damas, de réfugiés installés au Liban.

Lors de son intervention, Abbas Ibrahim a en outre indiqué qu'il suivait encore les dossiers de Samir Kassab et les évêques Boulos Yazigi et Youhanna Ibrahim, mais qu'il ne pouvait livrer aucune information à ce sujet. Samir Kassab, caméraman libanais travaillant pour la chaîne britannique Sky News Arabia, basée à Abou Dhabi, a disparu près d’Alep le 21 octobre 2013, probablement kidnappé par des éléments armés jihadistes. Les deux évêques ont également été portés disparus cette même année, et leur sort demeure incertain.

Plusieurs ressortissants étrangers, notamment américains, sont encore portés disparus en Syrie, alors que la guerre civile ravage ce pays depuis 2011. Parmi ces ressortissants américains figurent le journaliste Austin Tice, enlevé en août 2012 par des hommes armés non identifiés après un reportage au sud de Damas.

En décembre dernier, les parents d’Austin Tice avaient affirmé, lors d’un passage à Beyrouth, être "très encouragés" par les efforts de l'administration de Donald Trump et par les récentes informations concernant leur fils. Le lieu de détention du journaliste Austin Tice, âgé de 31 ans lors de son rapt en août 2012 près de Damas, reste inconnu à ce jour, de même que l'identité de ses ravisseurs dans le pays en guerre. Mais l'envoyé spécial des Etats-Unis chargé des Affaires liées aux otages, Robert O'Brien, avait affirmé en novembre que tout portait à croire qu'il était toujours en vie et détenu en Syrie.


Pour mémoire

À Beyrouth, les parents d’Austin Tice, détenu en Syrie, disent espérer beaucoup de Washington

Un ressortissant canadien détenu par l'Etat syrien depuis huit mois a été libéré vendredi à Beyrouth, grâce à une médiation libanaise pilotée par le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim. En janvier, le gouvernement canadien avait confirmé la détention de Kristian Lee Baxter en Syrie, rappelle l'AFP. Celui-ci, un "aventurier" selon ses proches, s'était rendu dans le...

commentaires (3)

ET LA MEDIATION LIBANAISE POUR LES DETENUS LIBANAIS EN SYRIE... A QUAND ?

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 11, le 12 août 2019

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • ET LA MEDIATION LIBANAISE POUR LES DETENUS LIBANAIS EN SYRIE... A QUAND ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 11, le 12 août 2019

  • Et les libanais detenus en SYRIE, qui cést qui va intervenir pour les liberer?

    IMB a SPO

    17 h 15, le 11 août 2019

  • Mais à la base sur quel accusation ce canadien fut arrêter ?!

    Bery tus

    18 h 32, le 09 août 2019

Retour en haut