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Économie - Énergies renouvelables

Hermel : un projet de centrale solaire dans les tuyaux

Le gouvernement néerlandais en a pris l’initiative en contactant le gouvernement libanais.

L’avantage du thermodynamique par rapport au photovoltaïque, c’est qu’il est possible avec ce procédé de stocker la chaleur produite. Photo Reuters

Le PDG du Centre libanais pour la conservation de l’énergie (LCEC, rattaché au ministère de l’Énergie et de l’Eau) Pierre Khoury a confirmé à L’Orient-Le Jour que le gouvernement des Pays-Bas avait débloqué un don de 600 000 euros (668 000 dollars) pour financer une étude de faisabilité en vue de la construction d’une centrale solaire dans le Hermel (nord de la Békaa). L’information avait été relayée fin juillet dans un rapport bancaire.

D’une puissance oscillant entre 50 et 100 mégawatts (MW), il s’agira d’une centrale solaire thermodynamique, dont le fonctionnement diffère des centrales photovoltaïques. Alors que ces dernières transforment directement les rayons du soleil en électricité par l’intermédiaire d’un matériau semi-conducteur, les centrales solaires thermodynamiques les convertissent en chaleur qui peut ensuite servir à son tour à produire de l’électricité.

L’avantage, par rapport au photovoltaïque, c’est qu’il est possible avec ce procédé de stocker la chaleur produite, ce qui permet à l’installation de continuer à produire du courant même pendant les périodes sans ensoleillement. Il existe plusieurs grandes catégories de centrales solaires thermodynamiques, dont celles à miroirs cylindro-paraboliques (équipées de miroirs incurvés, ce sont les plus répandues dans le monde), celles à miroirs de Fresnel (moins utilisées, bien que moins chères), ou encore les tours solaires (combinant un champ d’héliostats permettant de suivre la course du soleil, ainsi qu’une tour d’une certaine hauteur), entre autres.


Cahier des charges en septembre
C’est le gouvernement néerlandais qui en a pris l’initiative en contactant le gouvernement libanais en amont. Lancée le 2 juillet, l’étude sera menée conjointement par le LCEC et l’agence D2B (Netherlands Enterprise Agency’s Develop to Build, attachée au ministère néerlandais de l’Économie), à travers laquelle le don a été débloqué. Le calendrier prévu pour finaliser l’étude n’a pas été communiqué, mais le « développement » de la centrale est programmé pour 2025. Cette dernière sera gérée par l’opérateur à qui la construction sera confiée le moment venu, qui revendra l’électricité produite au fournisseur d’État, Électricité du Liban (EDL), selon un procédé habituellement privilégié par le LCEC pour ce type de projet. Le coût du projet comme le prix de vente du courant seront déterminés par l’étude. Le cahier des charges pourrait être publié dès septembre.

Ce projet ne fait en outre pas partie de ceux déjà annoncés par le LCEC et le ministère de l’Énergie dans le domaine de l’énergie solaire, avec un appel d’offres en préparation portant sur la construction de trois parcs photovoltaïques d’une capacité de 100 mégawatts (MW) chacun – pour un total de 300 MW. Chacune des centrales sera équipée de capacités de stockage solaire de 70 mégawattheures (MWh). Le ministère est actuellement en train de préparer le cahier des charges de ce projet qui fait partie des objectifs fixés pour 2025, note M. Khoury. Les sites ainsi que le coût du projet seront déterminés ultérieurement par les sociétés intéressées, ajoute-t-il.

Le LCEC est aussi en train de finir son évaluation technique pour déterminer les coûts de 12 parcs solaires pour une capacité totale de 180 MW, soit 15 MW par parc. Ces centrales seront divisées sur quatre mohafazats dont le choix sera déterminé en fonction des paramètres identifiés par les sociétés intéressées. Après cette évaluation, le gouvernement devra accorder des permis de construction aux sociétés retenues pour pouvoir démarrer le projet.

Présentant son bilan depuis son entrée au gouvernement Hariri fin janvier, la ministre de l’Énergie et de l’Eau a notamment indiqué avoir fixé à 30 % la part d’énergies renouvelables (solaire, éolienne, hydroélectrique, etc.) dans la production du pays à l’horizon 2030. Un seuil actualisé suite à une étude réalisée en coopération avec l’Agence internationale pour les énergies renouvelables, dont le Liban est devenu membre en 2009. Le pays vise en outre une part de 12 % d’énergies renouvelables d’ici à 2020, pour un seuil actuellement de 8 %, hors projets en cours, selon le LCEC, chauffe-eau solaires inclus. « Nous sommes sur la bonne voie pour réaliser les objectifs de 2020, ce qui nous a encouragés à passer à l’étape suivante », a assuré M. Khoury.

Adopté au printemps par le gouvernement, le plan de réforme de l’électricité – qui doit permettre de renforcer les capacité d’EDL tout en ajustant les tarifs qui n’ont plus bougé depuis 1994 – contient également un volet consacré aux énergies renouvelables, notamment dans l’axe portant sur la construction de nouvelles centrales.

Mais dans un rapport publié fin juillet, Greenpeace recommandait au ministère de renoncer à certains projets prévoyant la construction de nouvelles centrales conventionnelles pour accélérer davantage sa transition énergétique.


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commentaires (5)

Enfin ! Choisir le meilleur endroit (désert, sans nuisance,..). Beaucoup d entreprises dirigées par des franco libanais peuvent accompagner ce développement. J'en connais dont l entreprise Corse Solvertus, bien d'autres encore. Il faut surtout encourager les producteurs individuels (panneaux photovoltaiques mais pas seulement), limiter et transformer nos déchets en énergie, favoriser la création d un tram train sur le littorale du nord au sud du pays (restaurer toutes les lignes laissées par la France) avec création d'une piste cyclable juste à côté ... Bref faciliter la vie des Libanais en leur rendant leur territoire... Pour l'amour de Dieu.

Nicolas ZAHAR

10 h 18, le 06 août 2019

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Commentaires (5)

  • Enfin ! Choisir le meilleur endroit (désert, sans nuisance,..). Beaucoup d entreprises dirigées par des franco libanais peuvent accompagner ce développement. J'en connais dont l entreprise Corse Solvertus, bien d'autres encore. Il faut surtout encourager les producteurs individuels (panneaux photovoltaiques mais pas seulement), limiter et transformer nos déchets en énergie, favoriser la création d un tram train sur le littorale du nord au sud du pays (restaurer toutes les lignes laissées par la France) avec création d'une piste cyclable juste à côté ... Bref faciliter la vie des Libanais en leur rendant leur territoire... Pour l'amour de Dieu.

    Nicolas ZAHAR

    10 h 18, le 06 août 2019

  • BONNE INITIATIVE MAIS CE N,EST PAS LA SOLUTION ULTIME POUR LE LIBAN. ON POUVAIT LES INSTALLER SUR DES PENTES ENSOLEILLEES ET NON DANS LES CHAMPS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 33, le 05 août 2019

  • Bravo, mais il faut faire attention de ne pas les installer su des terrains agricoles, on en a grandement besoin.... Bravo encore une fois

    Joseph Zoghbi

    10 h 32, le 05 août 2019

  • Tout ça va trop vite. Nos chers "élus" ne savent pas encore comment ponctionner leur part avec toutes ces nouvelles technologies, alors ils freinent. Il faut les comprendre. 7aram.

    Gros Gnon

    08 h 29, le 05 août 2019

  • Bienvenue à toutes les initiatives qui tendent à nous sortir de cette humiliation que nous subissons depuis de longues années (barges et compagnie...) Un pays qui ne fabrique pas sa propre énergie électrique est voué à l'échec. Quelques centaines de MW par-ci, quelques autres centaines de MW par-là (fabriqués par nos propres centrales modernes) et nous y arriverons à nos 3 à 4 milles MW que nous avons besoin. Projet enthousiasmant. Bravo

    Sarkis Serge Tateossian

    00 h 42, le 05 août 2019

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