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Liban

Pour soutenir les femmes, la LADE dévoile une gigantesque peinture murale

L’Association libanaise pour des élections démocratiques (LADE) a présenté jeudi soir à Hamra une gigantesque peinture murale destinée à inciter les femmes à s’engager en politique, alors qu’elles peinent toujours à être représentées.

La fresque dévoilée jeudi à Hamra.

« Le rideau va bientôt se lever, soyez bien attentifs », avertit tout sourire Hanine Chabchoul, membre de la LADE et coordinatrice de l’événement. Fondée en 1996, l’ONG s’était illustrée lors des dernières élections législatives en déployant des centaines de bénévoles dans le but de garantir la probité du processus électoral. Un an après, la fresque dévoilée sur un immeuble à Hamra porte une tout autre ambition, et non des moindres : faire évoluer une société libanaise sclérosée, où les femmes sont continuellement reléguées au second plan, selon les organisateurs. « On voulait casser ce stéréotype de la femme qui se désintéresse de la politique, et ce de manière marquante », explique Mme Chabchoul, alors que le public attend fébrilement de pouvoir admirer l’œuvre réalisée en collaboration avec l’association Ahla Fawda. Silhouette élancée, mégaphone dans la main et regard ferme, la découverte de cette femme aux atours légers sur l’immeuble provoque instantanément l’effet escompté : aux applaudissements se mêlent cris de joie et paroles laudatives. « On a tellement besoin de figure féminine forte dans le pays, il faudrait que toutes les femmes soient comme celle-ci », déclare ainsi l’une des spectatrices, tandis que se font entendre les cliquetis des appareils. À travers cette démarche artistique, la LADE cherche à mettre en lumière le potentiel de « leader » de chaque femme, alors que la place des femmes est infime dans la sphère étatique : le Parlement ne compte en effet que six femmes élues sur 128 députés. Un nombre dérisoire quand on sait que celles-ci ont obtenu le droit de voter et de participer à la vie politique du pays en 1953.



(Pour mémoire : Qui sont les six femmes élues au Parlement libanais ?)



Une société aux stéréotypes genrés ancrés
Outre ces obstacles – symbolisés par des cônes de signalisation sur la fresque –, les femmes libanaises sont aussi soumises à des pressions d’ordre économique et culturel. « L’immixtion des partis religieux dans l’élaboration des lois en est l’un des facteurs notables », estime Ali Slim, membre de l’association, pour qui ces textes sont « toujours contraires à l’intérêt des femmes ». « Il y a certes des candidatures de femmes, mais elles sont bien trop peu nombreuses comparativement à celles des hommes », ajoute M. Slim, avant de préciser que « l’association a pour but de montrer aux femmes qu’elles sont des leaders nées, parce qu’elles subissent tous les jours des discriminations ». Quelles solutions s’offrent alors ? « Le quota, bien qu’il ait des limites et que nombre de partis s’y opposeront, apparaît comme une première piste pour faire évoluer les mentalités, même si en réalité une grande partie passe par l’éducation », conclut le bénévole, pendant que les visiteurs sont invités à écrire sur un mur des messages d’optimisme que la fresque leur inspire.

« La situation ne peut évoluer que si nous travaillons ensemble, femmes et hommes », déclare ainsi l’un d’entre eux. « Cela prendra le temps qu’il faut, mais on le fera », affirme quant à elle Hanine Chabchoul, les yeux pleins d’espoir. En attendant, celle-ci distribue des brochures afin qu’un jour peut-être d’autres femmes donnent à leur tour de la voix.



Pour mémoire
Femmes au Parlement libanais : soyons du bon côté de l’histoire !


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