Wissam Breidy en compagnie de la fille de l’imam Sadr sur le plateau de « Metli Metlak », sous le portrait de l’imam diffusé sur le grand écran. Capture d’écran.
Dans un monde de moins en moins bienveillant, raciste et assoiffé de tolérance, ne mettant en avant que la perfection physique et la superficialité, vient se détacher un faisceau lumineux qui éclaircit la vie des moins bénis par la vie mais bizarrement les moins ingrats. Metle Metlak, une émission différente pour des personnes souffrant discrètement dans leur différence. Metle Metlak est un programme qui dépasse le social pour enlacer l’humain. Un programme présenté par Wissam Breidy, devenu par ailleurs très célèbre comme hôte de Dancing With the Stars, une personnalité qui a souffert de son côté sur le plan personnel, notamment avec la perte de son frère, l’acteur Issam Breidy, dans un accident de la route. Cette émission est servie avec une bonne dose d’empathie et un brin d’aménité, le tout sans se départir d’une sobriété digne des moments les plus forts et devant les expériences les plus accablantes qui seront passées en revue sur le plateau de l’émission.
Malvoyants ou malentendants, défavorisés d’une façon ou d’une autre, victimes d’injustice quelconque ou témoins d’une vie qui n’a rien d’ordinaire, tout le monde a sa place dans le siège en face de Wissam. Tout le monde est invité à venir s’exprimer et échanger avec le journaliste au regard indulgent afin de délivrer un message primordial à la société d’aujourd’hui : Metle Metlak ; nous sommes tous pareils. Des leçons de courage, d’humilité, de souffrance, de foi, de marginalisation, d’injustice sociale et surtout d’amour ont défilé tout au long des épisodes qui furent couronnés mercredi par un épisode exceptionnel sur le sujet de la disparition du leader chiite, l’imam Moussa Sadr. Ce dernier, homme religieux et éminent médiateur unificateur et pacifiste, farouche défenseur des causes des chiites, notamment ceux du Liban-Sud, disparaît dans des circonstances mystérieuses durant son voyage en Libye en 1978 et est présumé mort actuellement.
Cette issue est toutefois nuancée par ses différents disciples ainsi que par sa famille, notamment sa fille, Maliha Moussa Sadr, invitée sur le plateau de Metli Metlak mercredi dernier afin de raconter les coulisses familiales de cette disparition qui a élevé le dignitaire religieux, fondateur du mouvement Amal, au rang de héros parmi ses partisans. Héritant du regard serein et limpide de son père, la fille de l’imam, et par ailleurs directrice de l’ECIL (Early Child Intervention-Lebanon), association rattachée à la fondation Moussa Sadr, a formé avec Wissam Breidy un tandem unique en son genre quant à la qualité du dialogue et de l’intensité des échanges. Des détails sont dévoilés en exclusivité, des moments intimes partagés avec le public pour la première fois. Bref, les téléspectateurs ne se sont pas ennuyés en suivant l’une des émissions les plus accomplies pour cette saison. Partout sur les réseaux sociaux, les commentaires positifs louant l’émission se succèdent. Un bel échange et une belle histoire à raconter à la nouvelle génération qui est toujours dans l’obscurité totale concernant l’histoire contemporaine du Liban. Wissam Breidy a entièrement assuré son rôle d’interlocuteur, rivalisant même avec les journalistes politiques télévisés les plus rodés sur la scène, le tout avec une aisance et une assurance plaisantes et loin de toute prétention. Metle Metlak, chaque mercredi sur la MTV à 21h40.
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