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Liban - Archéologie

La tombe de deux guerriers cananéens découverte à Saïda

L’archéologue Claude Doumet Serhal, qui dirige les fouilles du British Museum sur le site de l’ancien American College, présente la toute dernière découverte réalisée dans la ville du Liban-Sud.

Un archéologue dégage les cranes de deux guerriers cananéens, dont la tombe a été découverte à Saïda. AFP / Mahmoud ZAYYAT

En 21 ans de fouille, 171 sépultures ont été découvertes, mais « jamais une tombe aussi bien conservée n’a été mise au jour ». C’est en ces termes que l’archéologue Claude Doumet Serhal, qui dirige les fouilles du British Museum sur le site de l’ancien American College à Saïda, présente la toute dernière découverte réalisée dans cette ville du Liban-Sud. Dans cette tombe reposent les corps, en position dorso-latérale droite dans une attitude fléchie, de deux guerriers du XIXe siècle avant J-C. À la hauteur de leurs crânes est placé un poignard en bronze à trois rivets. Une ceinture en bronze décorée de cercles concentriques, avec deux anneaux en guise de fermeture, est soigneusement posée près des corps. Des ossements de capridés ont été exhumés à hauteur des pieds. Ce sont les restes de l’offrande alimentaire, celle qui permettait aux défunts de faire le voyage dans l’au-delà.

L’archéologue fait observer que le poignard ne représente pas un équipement militaire en tant que tel, mais a une signification symbolique. « Il est associé au statut social d’une élite à laquelle appartenaient les défunts. Ce sont certainement deux personnes de très haut rang dans la société cananéenne. Ici, l’arme exprime le pouvoir et l’héroïsme. » Elle ajoute aussi que les tombes de guerriers étaient communes sur la côte levantine au début du IIe millénaire avant l’ère chrétienne.

Les contenants funéraires découverts sur le site au cours des deux dernières décennies étaient généralement des sépultures en jarre pour enfants, des tombes construites en pierre ou en brique crue, ainsi que des inhumations sans sépultures, à même la terre. On soulignera le cas unique d’une tombe de femme adulte déposée dans une jarre, une particularité qu’on ne retrouve sur aucun site de la côte levantine à l’exception de Saïda.

Les fouilles sur le site du collège sont menées en collaboration avec la Direction générale des antiquités (DGA) et sont financées par la Cimenterie nationale SAL et la Fondation Hariri. La ceinture et le poignard, ainsi que tous artefacts découverts au fil des années seront exposés dans le futur musée de Sidon, en construction sur le site.


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En 21 ans de fouille, 171 sépultures ont été découvertes, mais « jamais une tombe aussi bien conservée n’a été mise au jour ». C’est en ces termes que l’archéologue Claude Doumet Serhal, qui dirige les fouilles du British Museum sur le site de l’ancien American College à Saïda, présente la toute dernière découverte réalisée dans cette ville du Liban-Sud. Dans cette tombe...

commentaires (2)

Deux soldats dans une meme tombe? Pourquoi? y avait-il une pénurie de tombes?

Eddy

12 h 02, le 05 juillet 2019

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Commentaires (2)

  • Deux soldats dans une meme tombe? Pourquoi? y avait-il une pénurie de tombes?

    Eddy

    12 h 02, le 05 juillet 2019

  • Je me demande pourquoi on parle de cananéens et non pas de phéniciens mais c'est parfois utilisé comme synonyme, sur wikipedia on dit que certains trouvent que les cananéens sont comme l'ancêtre direct de la civilisation phénicienne.

    Stes David

    09 h 51, le 05 juillet 2019

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