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Économie - Rapport

L’accessibilité au marché de la Bourse de Beyrouth doit être améliorée, estime MSCI

L’agence américaine s’ « inquiète » de la situation politique « difficile » du Liban et des répercussions qu’elle engendre sur l’économie.

Le Liban est le seul parmi les pays où les investisseurs ont le droit de détenir des actions cotées à la Bourse de Beyrouth. Photo d’archives « L’OLJ »

Le fournisseur d’indices et d’analyses MSCI Inc. (anciennement Morgan Stanley Capital International), basé à New York, a maintenu le Liban dans la catégorie de marchés frontières (« Frontier Markets »), dans son dernier rapport annuel publié en juin sur l’accessibilité des marchés. Intitulé « MSCI 2019 Global Market Accessibility Review », ce rapport mesure l’accessibilité aux marchés financiers de 85 pays développés et émergents du Moyen-Orient (Israël, Égypte, Arabie saoudite), d’Asie (Japon, Chine), d’Europe (Irlande, Italie, Pologne), d’Afrique (Sénégal, Maroc) et des deux Amériques (États-Unis, Brésil, Canada).

Alors que les Bourses des pays émergents traditionnels perdent de leur attrait, les investisseurs se tournent vers d’autres sources de performance dans ce secteur. Ainsi, aux Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), s’ajoutent d’autres pays avec un énorme potentiel de capitalisation boursière, mais qui sont actuellement à un stade précoce de développement. Ces pays, baptisés « marchés frontières », incluent l’Argentine en Amérique du Sud, le Sri Lanka en Asie, le Nigeria en Afrique, la Jordanie au Moyen-Orient ou la Croatie en Europe. Le Liban figure dans cette catégorie depuis 2007.

Les résultats de MSCI ont été obtenus à travers cinq critères : la souplesse de la législation en matière d’accès à la propriété pour les étrangers ; le degré de liberté de circulation des capitaux ; l’efficacité du cadre opérationnel ; la disponibilité des instruments financiers ; et la stabilité institutionnelle. MSCI considère que ces critères sont généralement pris en compte par les institutions internationales lorsqu’elles choisissent les cibles de leurs investissements.

D’après MSCI, ces critères sont à même de satisfaire les demandes des institutions internationales, qui recherchent une égalité entre investisseurs et les libres entrée et sortie de capitaux.



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Égalité des droits de vote
Parmi les conclusions livrées par son rapport, MSCI souligne par exemple que le pays du Cèdre est un des pays où les investisseurs – à l’exception des Israéliens – ont le droit de détenir des actions cotées à la Bourse de Beyrouth (BSE). L’agence a cependant noté que le pays pourrait être plus attractif si les informations concernant les entreprises – financières ou autres – étaient systématiquement publiées en anglais, alors que beaucoup d’entre elles ne sont accessibles qu’en arabe. Une caractéristique qui pousse MSCI à placer le Liban dans la catégorie des pays frontières « sans issue majeure », côte à côte avec le Sri Lanka, là où les autres économies de cette catégorie ne rencontrent « aucune difficulté ». Le Liban est en revanche un des 22 marchés frontières à n’avoir « aucune difficulté » en termes d’égalité des droits de vote entre investisseurs libanais et étrangers. Il est également un des 22 pays sans « aucune difficulté » au niveau du Foreign Room Level, soit la part d’actions disponibles aux investisseurs étrangers.

De plus, le Liban figure parmi les 21 pays où l’investissement étranger n’est pas plafonné, et ce pour encourager les investissements étrangers. La Jordanie, par exemple, limite l’investissement étranger à 50 % des actions des entreprises locales. Cette restriction, qui vise à protéger la production nationale en diminuant la compétition, démotive tout investisseur à choisir le marché jordanien. Au Liban, par contre, d’après l’Agence pour le développement des investissements au Liban (IDAL), les investissements étrangers directs au pays du Cèdre ont atteint 2,62 milliards de dollars en 2017, une tendance contraire à celle des autres pays de la région, ce qui souligne la confiance des investisseurs dans l’économie libanaise, favorisée par l’absence de restrictions.

En ce qui concerne la fluidité des capitaux, MSCI a souligné dans son rapport l’importance de l’absence de restriction sur les flux à destination du Liban, ce qui encourage davantage les investissements étrangers. Mais l’agence a condamné les restrictions imposées aux investisseurs étrangers sur le marché de la Bourse. En effet, ceux-ci ne peuvent, en aucun cas, détenir des soldes en livres libanaises. De ce fait, le fournisseur d’indices a affirmé que le Liban doit prendre des mesures « nécessaires » pour « améliorer » son marché de devises.

Dans son rapport, MSCI remet en question l’efficacité du cadre opérationnel au Liban, et ce à cause des difficultés rencontrées par les investisseurs dans l’entrée au marché. La procédure de leur enregistrement peut durer jusqu’à 5 jours. De plus, les réglementations du marché ainsi que les informations boursières ne sont pas toutes disponibles en anglais. En conséquence, MSCI n’a pas trouvé « de difficultés majeures » au niveau des règles du marché et des flux d’information des compagnies.

Enfin, MSCI a dégradé la note de la stabilité institutionnelle libanaise de « pas de difficultés majeures » à « améliorations nécessaires », et ce en raison de la situation politique difficile du pays. Cependant, l’agence n’a pas noté la disponibilité des instruments financiers au Liban, sans donner d’explication. MSCI a en outre inclus 5 pays arabes, en plus du Liban, dans la catégorie de marchés frontières. Le Maroc, Oman, la Tunisie, Bahreïn et la Jordanie sont tous inscrits sur cette liste.



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