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Liban - Droits humains

Enfin sensibilisé, l’État débloque des fonds pour les associations sociales en difficulté

La décision a été finalisée lors d’un entretien téléphonique entre le président Michel Aoun et le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil.

En tournée à Achrafieh, le ministre des Affaires sociales, Richard Kouyoumjian, accompagné du député Imad Wakim, a fait une halte au siège du patriarcat arménien catholique, où il a été salué par le vicaire Georges Assadourian.

L’appel au secours des associations sociales s’occupant des enfants à besoins spéciaux a finalement été entendu. Une petite victoire a été enregistrée hier dans la longue bataille que mènent ces associations pour obtenir le paiement par l’État de leurs arriérés. L’État va verser « dans les deux jours » une partie des subventions qu’il leur doit, pour l’année 2018. Cette lueur d’espoir a brillé à l’issue d’une série de démarches initiées par ces associations, en particulier par Sesobel. Interpellé personnellement par cette association, le président Michel Aoun a pris contact avec le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, qui a enfin compris que sa politique de fuite et de silence ne pouvait plus durer.

Parallèlement au contact engagé par le président, et accompagnée par le député Neemat Frem, une délégation représentative des 103 institutions à vocation sociale opérant au Liban s’est rendue au Parlement, où elle a rencontré un certain nombre de députés et ministres, dont l’ancien ministre des Affaires sociales, Michel Moussa. La délégation était composée de cheikh Ismaïl Hadi, Moussa Charafeddine, Reem Mouawad (Step together) et Fadia Safi (Sesobel), et d’une représentante des parents, Ghada Henoud. Les conciliabules au Parlement ont été jugés « positifs » par Mme Safi. Une conférence de presse fera le point de la situation, ont décidé les institutions concernées. Elle se tiendra au Parlement, pour avoir le plus de retentissement possible.

Pour en revenir au ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, ce dernier a annoncé dans un communiqué qu’il allait débloquer les sommes dues par l’État aux institutions à vocation sociale, pour les deux derniers trimestres de 2018. Ces fonds leur seront versés « dans les deux jours, en fonction des liquidités disponibles, et en particulier à Sesobel », a-t-il promis dans le communiqué.

Attendons voir, a réagi hier Mme Safi, qui s’est vue promettre un premier versement de 240 000 dollars (environ 360 millions de livres), l’équivalent d’un trimestre d’impayés. La responsable de Sesobel s’est dit « soulagée » de pouvoir ainsi prolonger de trois mois la survie de son institution.

Les attendus du ministre

M. Khalil a tenu à préciser que, selon lui, « le principal problème dans l’exécution des contrats entre les associations et le ministère des Affaires sociales est qu’ils ont été signés à la fin de l’année 2018, alors qu’ils auraient dû l’être en début d’année pour que les versements soient effectués ».

Ali Hassan Khalil a reconnu la légitimité des revendications de ces institutions qui, a-t-il rappelé, « couvrent les besoins essentiels d’enfants à besoins spéciaux en l’absence de tout service spécialisé équivalent de la part de l’État ». Il a tout de même tenu à rappeler que le Conseil des ministres l’a chargé « d’identifier les associations qui manquent à leurs engagements et de résilier leurs contrats et leur subventionnement ». Et le ministre de conclure en soulignant l’importance de signer sans tarder les contrats de 2019 « afin que les difficultés ne se répètent pas ».

En gentilhomme, le ministre d’État pour les Affaires sociales, Richard Kouyoumjian, s’est félicité de la décision prise par son confrère des Finances, tout en affirmant le plus civilement possible que ces fonds auraient pu être payés « depuis des mois », même si les contrats avaient tardé à être signés.


Le reste du problème

Dans un entretien radiodiffusé, M. Kouyoumjian a rappelé, par ailleurs, que le paiement des arriérés ne règle pas tout le problème. Et de préciser que les subventions accordées aux associations se font sur la base de l’indice des prix de 2011 et qu’il faut donc impérativement les mettre à jour.

Le ministre s’est permis de lancer aux États et organismes internationaux, comme aux banques et aux grandes fortunes locales, un appel en faveur d’institutions qui forment une sorte de « filet social de sécurité » à l’ensemble des Libanais, en soulignant que ce groupe social, y compris ceux qui sont engagés à son service, est évalué à quelque 400 000 Libanais.

Par la suite, accompagné du député Imad Wakim et de responsables des Forces libanaises, le ministre a effectué une tournée à Achrafieh, Jeitaoui et Rmeil, et inauguré un centre social des FL à Rmeil, en présence du député Nadim Gemayel et de M. Hagop Terzian.

« Si nous permettons la fermeture des institutions sociales, nous aurons prouvé au monde que nous sommes un peuple indigne de vivre », a lancé le ministre Kouyoumjian, commentant l’affaire du jour, tout en soulignant que « le pays tout entier traverse une passe difficile » et que « la faute ne peut être attribuée au seul ministre des Finances ». M. Kouyoumjian a quand même tenu à marquer ses commentaires d’une note optimiste, en affirmant que les contrats de 2019 des institutions qui prennent en charge des enfants à handicap « ne font pas problème », et qu’il seront signés « dès que le budget 2019 sera voté ».



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L’appel au secours des associations sociales s’occupant des enfants à besoins spéciaux a finalement été entendu. Une petite victoire a été enregistrée hier dans la longue bataille que mènent ces associations pour obtenir le paiement par l’État de leurs arriérés. L’État va verser « dans les deux jours » une partie des subventions qu’il leur doit, pour l’année...

commentaires (2)

Enfin les groupes sociaux peuvent de nouveau continuer leur travail surtout Sesobel bravo .

Antoine Sabbagha

20 h 12, le 11 juin 2019

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Commentaires (2)

  • Enfin les groupes sociaux peuvent de nouveau continuer leur travail surtout Sesobel bravo .

    Antoine Sabbagha

    20 h 12, le 11 juin 2019

  • BONNE NOUVELLE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    01 h 05, le 11 juin 2019

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