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Campus - Les conseils de l’expert

Comment transformer son rêve entrepreneurial en réalité

La création d’entreprise est une aventure extraordinaire, mais qui peut aussi s’avérer risquée si elle n’est pas bien étudiée. Le Dr Fouad Zmokhol, président du RDCL World, livre ses conseils.


Le Dr Fouad Zmokhol, président du Rassemblement de dirigeants et chefs d’entreprise libanais au monde (RDCL World).

Il n’existe pas de recette miracle ni de formule magique qui permettraient, à ceux qui voudraient créer une entreprise, de trouver à coup sûr l’idée géniale tant convoitée.

Avant de se lancer, il faut savoir que les dernières statistiques mondiales évaluent le taux moyen d’échec des entreprises qui se créent à 20 % la première année, 30 % pour les trois premières années et à 40-50 % pour les cinq premières années.

Il est donc crucial, d’une part, de bien connaître les facteurs-clés qui conditionnent les succès et d’agir ensuite sur chacun d’entre eux ; et, d’autre part, de bien évaluer les risques qui pourraient survenir, pour essayer de les réduire.

Les trois facteurs-clés sur lesquels il faudrait se focaliser sont : l’entrepreneur, puis son idée (l’existence d’un marché, la possibilité d’exploiter ce marché avec succès), et finalement la mise en œuvre du projet et son développement futur.

L’entrepreneur doit savoir réorienter ses projets en fonction de son tempérament, de ses points forts personnels, tout en tentant d’en percevoir les conséquences pour son entreprise. Ceux qui s’engagent dans la création sous l’influence d’une tendance, ceux qui veulent créer leur entreprise par simple rejet des grandes sociétés, ceux qui ne savent pas encore ce qui les anime dans la vie et pensent le découvrir grâce à l’entreprise qu’ils vont lancer n’arriveront probablement pas à destination, à moins qu’ils aient une chance insolente.

L’entrepreneur doit être conscient que, dès le départ, il devra surmonter de multiples difficultés et fera certainement face à la solitude, à l’insécurité, à la méfiance des autres, sans compter les sacrifices familiaux et financiers.



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Une idée sans marché ne présente aucun intérêt
En apprenant à observer le monde qui nous entoure, nous pouvons y trouver une multitude d’idées de création, mais une idée sans marché ne présente aucun intérêt. Il ne faut pas surestimer la fougue et l’impétuosité qui sont sans doute des qualités, mais aussi les pires ennemis d’un futur patron, car elles peuvent le conduire à ne pas se poser les questions cruciales comme : existe-t-il un marché solvable pour mon idée ? Quels sont les facteurs-clés de réussite sur ce marché? Comment ces facteurs-clés évolueront-ils dans l’avenir ? Quels sont mes atouts et mes faiblesses ? Comment pourrais-je réduire mes faiblesses et profiter au maximum de mes atouts ?

Toute idée, aussi modeste soit-elle, a probablement un marché, si elle répond à un besoin et s’il est possible de la commercialiser à un prix acceptable pour le client et rentable pour le créateur. Il est donc fortement conseillé de ne jamais créer une entreprise, sans avoir au préalable identifié les acheteurs potentiels et avoir obtenu des informations pertinentes sur les besoins et demandes de la future clientèle, tout en se gardant d’une tentation forte dangereuse qui consiste à vouloir trouver le produit ou le service totalement nouveau qui révolutionnera le monde.

Il est préférable d’éviter certains secteurs d’activité peu adaptés aux ressources disponibles et d’essayer de ne pas chercher la confrontation directe avec les grosses entreprises.

Il faut faire très attention à la confidentialité des idées et de la recherche, et ne point succomber à son orgueil, en affichant ses projets personnels sur la place publique, donnant ainsi des idées gratuites à ceux qui n’en possédaient pas.

Il est important de tenir compte des ressources disponibles dans le choix de son créneau, et surtout d’éviter certains secteurs d’activité, où pour se développer il sera indispensable de changer les comportements ou les goûts des clients. Une modification de ces comportements, et surtout de ces goûts, demandera certainement des délais et des ressources tels que les plus puissants qui viendront plus tard tireront les marrons du feu.



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Il est conseillé de se méfier tout autant des secteurs où, pour vendre, il est indispensable de constituer des stocks importants ou faire crédit à vos clients. Il faut faire attention aux créneaux où des relations privilégiées existent déjà entre les clients et les futurs concurrents.

Il est préférable d’opter pour des produits dont le cycle de fabrication est d’une durée réduite, et de ne pas pénétrer dans les secteurs où les stocks risquent d’être brutalement périmés.

Il est crucial de garder continuellement un esprit ouvert et de détecter les marchés porteurs d’avenir, tout en anticipant les besoins des consommateurs. Il est parfois préférable, pour un futur chef d’entreprise de s’installer dans une petite niche rentable au sein d’un secteur délaissé par les puissants, plutôt que de vouloir conquérir le monde. Mieux vaut parfois produire des pelles pour les chercheurs d’or que de partir soi-même à la quête d’un filon hypothétique. Mieux vaut créer dans un secteur traditionnel que de s’engager tête baissée dans de nouvelles technologies où le risque d’échec est considérable.

Il faut étudier le projet d’une manière détaillée et déterminer dès le départ toutes les ressources nécessaires à son lancement.

Il faut bien s’informer sur le plan juridique, social et fiscal avant de créer une entreprise. Pour réussir, soyez prudents mais audacieux. Travaillez énormément, mais gardez l’esprit libre. Veillez à tout, mais laissez à chacun sa responsabilité. Soyez économe, mais sachez aussi dépenser. Ayez de l’intelligence, mais que le voisin n’en soit pas écrasé. Soyez fort, mais ne faites peur à personne. Soyez droit et confiant, mais réalisez que le voisin ne l’est pas toujours. Si vous vous sentez capable de tout cela, essayez. Sinon essayez quand même, et si vous réussissez, tout le reste vous sera donné par surcroît.

Président du Rassemblement de dirigeants et chefs d’entreprise libanais au monde (RDCL World)




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