Pour les quatre fondateurs de la start-up Hello Harold, il est inutile avant de lancer un projet d’attendre des années pour le tester et déterminer s’il répond aux demandes du marché.
Quatre compagnons, une même feuille de route, et surtout l’envie de créer quelque chose de différent dans le monde de la robotique : tel était le point de départ de Hello Harold, ce robot qui s’adresse à des milliers de consommateurs à travers un chatbot sur Facebook Messenger. « Grâce à son intelligence artificielle sur mesure et son traitement du langage naturel, qui rend une transaction optimale en quelques secondes pour chaque utilisateur, Harold répond aux milliers de questions qui concernent l’achat ou la vente de voitures usagées posées par les internautes, 24h sur 24h, explique Victor Schucair, cofondateur, avec Giovanni de Luca, Gorune Ohanessian et Sondos Atwi, de Hello Harold.
Ce robot scannera sur internet les millions de petites annonces sur les sites repérés et fournira au client, selon qu’il est acheteur ou vendeur, le prix équitable de la voiture usagée, les meilleures plateformes pour effectuer une transaction et le bon timing pour vendre ou acheter sa voiture.
« Il a fallu plus de deux mois de recherches pour réaliser ce robot qui aujourd’hui sert également les entreprises et les vendeurs de voitures, avec la naissance de “Harold for Business” », indique Victor Schucair. Convaincus que « c’est la demande et le marché qui définissent le produit », ces jeunes entrepreneurs affirment qu’il est « inutile d’attendre des années avant de lancer un projet pour le tester et voir s’il répond aux demandes du marché ». Et dans le cas où le projet ne répond pas aux buts fixés ? « Il faudra réagir vite, ne pas s’entêter sur son idée de base et rebondir en proposant d’autres alternatives, souligne le cofondateur de la start-up. Un projet si jeune peut mourir très vite. Il faut donc optimiser au maximum son temps, prendre rapidement des décisions et rester très motivé face à chaque difficulté. »
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Joanna Khoury, créatrice de Little Lulu : « Il faut se doter d’une très bonne équipe qui nous seconderait durant nos moments de doute et de faiblesse, pour bien avancer. »
Son idée est née de son envie d’encourager les enfants à lire, en leur proposant des histoires personnalisées, inspirées des grands noms du monde arabe et racontées de façon ludiques. « Comme j’ai toujours été très créative et que j’adore le monde des enfants, j’ai eu envie d’utiliser ma créativité pour faire passer un message culturel à ces petits et les aider à apprécier la lecture », explique la jeune femme, avouant qu’elle n’avait plus envie de travailler dans une entreprise où l’on avance difficilement.
Pendant un an, elle a travaillé son produit, s’est documentée, a étudié les demandes et les besoins du marché pour mieux positionner son produit auprès des consommateurs et des investisseurs, avant de se lancer « seule » à la recherche de fonds. « C’est cette attitude unilatérale qui est la gaffe à ne pas commettre, dit-elle en évoquant la première difficulté rencontrée.
Tous les partenaires investissent avant tout sur une équipe beaucoup plus que sur l’idée, en raison du fait que ce sont ses membres qui vont gérer et développer la structure de la compagnie. Or j’avais une équipe à temps partiel, ce qui n’était pas très bien considéré. De plus, je possédais un bagage en marketing, mais sans aucune notion en finance et création. Et c’est là qu’on se rend compte de la nécessité d’avoir une équipe qui se complète et qui surtout nous soutiendra durant nos moments de difficulté et de faiblesse. »
Une nouvelle liberté
« Gérer une compagnie n’est pas aussi simple que l’on croit, ajoute Joanna Khoury. Subitement, on se retrouve à gérer les finances, les clients, l’équipe et surtout son propre temps, avoue-t-elle. On est face à une nouvelle liberté, sans hiérarchie et sans compte à rendre à quelqu’un, ce qui est une pente très glissante. Il faut alors s’imposer une nouvelle discipline très stricte tant dans les horaires que dans le respect du travail, si l’on veut avancer et ne pas se laisser griser par cette liberté et apprendre à gérer les caprices des clients. »
Des difficultés et des doutes sur son produit, elle en a certes connu. « Il ne faut pas avoir peur de parler de ses difficultés autour de soi et de se faire aider par des proches ou des amis qui nous conseilleront toujours dans certains domaines, souligne Mme Khoury. Je suis certaine que si j’avais été entourée d’une bonne équipe avec qui j’avais construit mon projet, j’aurais avancé plus rapidement et supporté les difficultés plus facilement », admet-elle, avouant qu’il faut être très persévérant et ne pas baisser les bras devant les premières difficultés, car miraculeusement, on rebondit. Et c’est ça la plus belle réussite !
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Les fondatrices de Mint Basil Market, Vanessa Zuabi et Lara Noujaim, soulignent, quant à elles : « Il faut vite lancer l’idée sur le marché pour s’assurer de son efficacité. »
Lorsque Vanessa Zuabi décide il y a deux ans de retourner travailler au Liban, elle ignorait les difficultés qu’elle rencontrerait concernant son problème alimentaire. « Un vrai cauchemar, avoue cette jeune Américaine diagnostiquée de la maladie cœliaque, qui impose un régime alimentaire très strict sans gluten. Il fallait faire plusieurs supermarchés pour trouver les aliments adéquats. » De ce besoin est née son idée de créer une plateforme de commerce électronique sur internet qui « regrouperait en un seul endroit toute une large gamme de produits sains, naturels, sans gluten, végétariens, ce qui faciliterait la vie aux gens ».
Bien penser son idée
C’est sa rencontre avec Lara Noujaim, une jeune entrepreneuse diplômée en commerce numérique, qui fut le point de départ de cette nouvelle aventure. À elles deux, elles se lancent dans la recherche des marques qui proposent différents produits alimentaires, s’assurent de leurs certifications, les classent par catégorie, fonction et besoins, selon chaque pathologie, et lancent trois mois plus tard sur les réseaux sociaux, à travers Instagram, Mint Basil Market. « Notre plateforme divisée en deux parties propose aujourd’hui plus de 16 marques et quelque 200 produits sains et naturels (sans gluten, véganes, bio…) aux consommateurs qui recherchent des ingrédients bio et naturels, ainsi que des produits cosmétiques et ménagers (détergents, dégraissants) et un blog qui offre des conseils et des astuces aux personnes à la recherche de solutions pour un mode de vie plus sain », souligne Lara.
« Personne ne peut réaliser un projet aussi bien que celui qui l’a conçu, pensé et créé, ajoute-t-elle en parlant de la peur de tous les entrepreneurs face à la concurrence. C’est pour cela qu’il faut bien penser son idée, la lancer rapidement en acceptant les risques qui certainement surgiront, mais surtout demander de l’aide et des conseils à autrui face à un échec. C’est le seul moyen de rebondir. Et c’est ça qui garantit la pérennité du projet. »
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Antoine Vincent Gébara et Priscilla Elora Sharuk, fondateurs de « Myki » : « Il est essentiel de s’adresser à des investisseurs qui ont un large réseau dans le domaine, pour bien mener le projet. »
Ce sont les problèmes que rencontrent les utilisateurs pour sauvegarder leurs données personnelles de manière sécurisée (noms d’utilisateur, mots de passe, notes personnelles…) qui ont été le moteur de cette start-up, créée et menée par ces deux jeunes entrepreneurs. En 2015, ils décident de lancer un produit qui « allierait le fonctionnel à l’esthétique » et créent Myki, un logiciel de gestion de mot de passe, accessible aux individus et aux entreprises. « Grâce à Myki, l’identité des utilisateurs et leurs données personnelles sont sauvegardées non plus sur le cloud, comme le sont actuellement toutes les informations, mais sur leurs appareils personnels (smartphone, ordinateur, tablette, smartwatch…), ce qui permet une décentralisation des informations », explique Antoine Gébara, ingénieur informaticien spécialisé en sécurité informatique, et cofondateur de Myki.
Si l’idée et le financement sont des atouts essentiels dans le lancement d’une entreprise, « l’équipe et le recrutement de personnes qualifiées qui croient dans le produit sont tout aussi importants », souligne de son côté Priscilla Elora Sharuk, qui ajoute que « l’essentiel dans la réussite d’un projet, c’est d’avoir une idée qui propose une solution unique qui n’existe pas et qui vous différencie des autres ». Et de conclure en affirmant qu’il faut avoir confiance dans le potentiel et le produit qu’on lance « pour motiver, convaincre et pousser les personnes autour de soi à le porter au plus haut ».