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Moyen Orient et Monde - France

Arrêt des soins pour un patient en état végétatif, dans un climat passionnel

Une cousine de Vincent Lambert a annoncé avoir entamé une grève de la faim. Dans ses mains, un écriteau avec la mention « Grève de la faim pour Vincent » et le livre « Indignez-vous ! » de Stéphane Hessel. François Nascimbeni/AFP

Le pape François s’est invité hier dans la douloureuse affaire Lambert, appelant à « protéger la vie » au moment même où cessaient les traitements de ce patient français en état végétatif depuis plus de dix ans, une décision férocement combattue par les parents mais « conforme à la loi » selon le président Macron.

Pressé d’intervenir depuis deux jours par les opposants à l’interruption des soins, le président français a en effet estimé sur Facebook hier qu’il ne lui « appartenait pas de suspendre une décision qui relève de l’appréciation des médecins et qui est en conformité avec nos lois ».

Après des années de procédures, les médecins de l’hôpital Sébastopol de Reims (Nord-Est) ont commencé hier matin l’arrêt des traitements et plongé le patient de 42 ans dans une « sédation profonde et continue », pour une fin de vie qui pourrait prendre de quelques jours à une semaine.

« Dans cette période douloureuse, j’espère pour monsieur Vincent Lambert que chacun saura ouvrir une parenthèse et se rassembler auprès de lui, afin que ces moments soient le plus paisibles, intimes et personnels possible », a écrit le Dr Vincent Sanchez, chef du service où est hospitalisé le patient, dans un mail à la famille.

Mais loin de toute sérénité, « l’affaire » Lambert aura continué à cristalliser les passions, les parents dénonçant une « folie ». « C’est des monstres ! Des monstres ! C’est des nazis ! » a lancé depuis une voiture Viviane Lambert, la mère de Vincent, 73 ans, en passant devant le centre hospitalier de Reims.

Les parents ont multiplié jusqu’au bout les recours judiciaires de dernière minute. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a cependant rejeté leur requête hier, faute « d’élément nouveau », mais ils ont également saisi le Conseil d’État et la cour d’appel de Paris.

Et reçu le soutien moral du pape François, qui a appelé à protéger la vie « du début à la fin naturelle », une allusion transparente à l’affaire Lambert. « Prions pour ceux qui vivent dans un état de grave handicap. Protégeons toujours la vie, don de Dieu, du début à la fin naturelle. Ne cédons pas à la culture du déchet », a écrit le pape François dans un message publié sur tous ses comptes Twitter de différentes langues.

Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, Alessandro Gisotti, a été plus explicite en retweetant le message avec la mention en français : « Prions pour Vincent Lambert ».

Une famille déchirée

Validée fin avril par le tribunal administratif suprême, le Conseil d’État, l’interruption des soins prévoit l’arrêt des machines à hydrater et alimenter, une sédation « contrôlée, profonde et continue » de Vincent Lambert, ainsi qu’une prise d’analgésiques « par précaution ».

Le jeune homme avait été victime d’un accident de la route en 2008, et est depuis tétraplégique et plongé dans un état végétatif. Depuis six ans, quatre procédures judiciaires ont été menées, et la famille se déchire entre les parents, fervents catholiques, et la femme et le neveu de M. Lambert, qui dénoncent un acharnement thérapeutique et affirment que celui-ci aurait préféré mourir plutôt que de vivre dans cet état.

M. Lambert n’avait pas laissé de directives anticipées. Il est devenu, malgré lui, le symbole du débat en France sur la fin de vie, et son cas a été au cœur de débats moraux et religieux depuis des années.

Dans une tribune publiée hier par le quotidien Le Monde, des médecins spécialistes des soins palliatifs ont dénoncé « l’amalgame (...) injustifié, erroné et délétère » entretenu selon eux entre décision d’arrêt des traitements et euthanasie.

Dans une tribune distincte parue dans le même journal, d’autres médecins, dont deux proches des parents de Vincent Lambert, réaffirment à l’inverse que selon eux le patient « n’est pas en fin de vie » et que l’arrêt des traitements ne se justifie pas.

Source : AFP

Le pape François s’est invité hier dans la douloureuse affaire Lambert, appelant à « protéger la vie » au moment même où cessaient les traitements de ce patient français en état végétatif depuis plus de dix ans, une décision férocement combattue par les parents mais « conforme à la loi » selon le président Macron.Pressé d’intervenir depuis deux jours par...

commentaires (3)

"Et reçu le soutien moral du pape François, qui a appelé à protéger la vie « du début à la fin naturelle »," Mais c'est incroyable! En prolongeant artificiellement la vie d'une personne, on serait en train de prolonger cette vie jusqu'à sa fin "naturelle"? Non, votre Sainteté, sans la médecine et les médicaments, et sans l'alimentation artificielle, la fin "naturelle" de la majorité des êtres humains viendrait beaucoup plus tôt!

Georges MELKI

14 h 34, le 22 mai 2019

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Commentaires (3)

  • "Et reçu le soutien moral du pape François, qui a appelé à protéger la vie « du début à la fin naturelle »," Mais c'est incroyable! En prolongeant artificiellement la vie d'une personne, on serait en train de prolonger cette vie jusqu'à sa fin "naturelle"? Non, votre Sainteté, sans la médecine et les médicaments, et sans l'alimentation artificielle, la fin "naturelle" de la majorité des êtres humains viendrait beaucoup plus tôt!

    Georges MELKI

    14 h 34, le 22 mai 2019

  • DILEMME ! C,EST TOUT CE QU,ON PEUT DEDUIRE DANS CE CAS MALHEUREUX.

    LA LIBRE EXPRESSION, CENSUREE PARTI PRIS/ INTERET

    10 h 58, le 21 mai 2019

  • Contrairement à ce qui est répété sans cesse, il ne s'agit pas d'un "arrêt des soins" car Vincent Lambert n'est soumis à aucun traitement médical. Il s'agit d'un arrêt de l'alimentation et de l'hydratation. Autrement dit, d'une condamnation à mourir de faim et de soif! Cela rappelle le sinistre "bunker de la faim" d’Auschwitz. La peine de mort a été abolie en France pour les criminels. Elle demeure cependant, mais réservée aux malades incapables de s'exprimer, et aux enfants non encore nés!

    Yves Prevost

    07 h 13, le 21 mai 2019

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