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Économie - Automobile

Dégringolade des profits de Nissan, intégration avec Renault prématurée

Sur l’exercice 2018-2019 clos fin mars, Nissan a écoulé 5,5 millions de véhicules. Behrouz Mehri/AFP

Nissan a fait état hier d’une dégringolade de ses profits annuels, de mauvais résultats qu’il a mis sur le compte de son ancien patron Carlos Ghosn, tout en jugeant qu’une intégration plus poussée avec Renault n’était pas à l’ordre du jour.

Sur l’exercice 2018-2019 clos fin mars, le constructeur japonais a dégagé un bénéfice net en baisse de 57 % sur un an, à 319 milliards de yens (soit 2,9 milliards de dollars), loin de son objectif initial.

Le patron de Nissan, Hiroto Saikawa, a reconnu des « résultats médiocres », mais « la plupart des problèmes que nous rencontrons sont l’héritage négatif de la précédente direction », a-t-il dit, en référence à l’ère Ghosn, qui a duré près de deux décennies. Lors d’une conférence de presse au siège du groupe à Yokohama (banlieue de Tokyo), celui qui a pris les commandes exécutives du constructeur en avril 2017 a ainsi blâmé « des investissements excessifs » et une artificielle course aux volumes qui a longtemps masqué le vieillissement des modèles. Il y a aussi eu l’impact de l’affaire Ghosn elle-même, que Nissan a largement contribué à déclencher. « Pour vous dire la vérité, il y a eu un moment où nous n’avons pas pu nous concentrer sur notre activité », juste après l’arrestation surprise de M. Ghosn le 19 novembre sur des soupçons de malversations, a souligné M. Saikawa.

L’enquête interne a mobilisé des centaines de personnes pendant des mois, tandis que plusieurs hauts dirigeants ont décidé de quitter le groupe en plein chaos.

Pas le moment

L’affaire a aussi déstabilisé l’alliance formée avec Renault et Mitsubishi Motors, première au monde (hors poids lourds). Après des semaines de discorde, une trêve avait été conclue, mais de récentes fuites dans la presse sur un projet de resserrement des liens ont rouvert les plaies.

M. Saikawa, farouchement opposé à une fusion, a tenté hier de calmer le jeu. Il a reconnu « des différences d’opinions » avec Renault sur l’avenir de l’alliance mais, selon lui, le président du groupe français juge lui aussi prématurées de telles négociations. « Le point sur lequel Jean-Dominique Senard et moi sommes d’accord, c’est que ce n’est pas le moment de discuter (des participations croisées) », a déclaré le dirigeant. « Nissan doit pleinement se concentrer sur son redressement », a-t-il insisté. Les réformes doivent être « drastiques et audacieuses », a lancé Hiroto Saikawa, évoquant un plan de relance du marché américain et la mise sur marché de nouveaux modèles.

Nissan n’avait pas connu de bénéfice net aussi bas depuis 2010-2011. À l’époque, il se remettait lentement de la crise financière mondiale et venait d’être touché par les effets industriels des terribles séisme et tsunami de mars 2011. « Ces résultats ne sont pas une bonne nouvelle pour l’alliance » et « renforcent le fait que des évolutions sont nécessaires », a réagi un porte-parole de Renault, jugeant au contraire une union plus nécessaire que jamais « face à une concurrence qui ne nous attend pas ».

« Oublier Ghosn »

Sur la période passée en revue, Nissan a écoulé 5,5 millions de véhicules, subissant de fortes baisses de ventes aux États-Unis et en Europe, et il ne prévoit pas de rebond rapide dans ces deux régions. Par conséquent, le résultat net devrait encore chuter de moitié cette année, a-t-il prévenu.

Le constructeur a entamé des restructurations en Europe et a viré de cap aux États-Unis, où il avait multiplié sous Ghosn les promotions commerciales au détriment de la rentabilité.

« C’est ce qui leur pose le plus problème. Ils veulent éviter les mesures incitatives, mais si vous avez des produits peu attractifs, revenir sur ces initiatives a forcément un impact sur les volumes de ventes », a commenté Christopher Richter, analyste de CLSA basé à Tokyo. Selon lui cependant, « on ne peut pas rejeter tout le blâme sur Carlos Ghosn. M. Saikawa est aux manettes depuis plus de deux ans, c’est la moitié d’un cycle de voiture ». « Ils doivent oublier Carlos Ghosn, il ne fait plus partie de la compagnie, c’est une distraction », insiste l’expert.

Source : AFP

Nissan a fait état hier d’une dégringolade de ses profits annuels, de mauvais résultats qu’il a mis sur le compte de son ancien patron Carlos Ghosn, tout en jugeant qu’une intégration plus poussée avec Renault n’était pas à l’ordre du jour.Sur l’exercice 2018-2019 clos fin mars, le constructeur japonais a dégagé un bénéfice net en baisse de 57 % sur un an, à 319...

commentaires (2)

QU,ILS FASSENT APPEL... LES JAPS... DE NOUVEAU A CARLOS GHOSN ! LA PUNITION DE LA TRAITRISE.

LA LIBRE EXPRESSION

16 h 10, le 15 mai 2019

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Commentaires (2)

  • QU,ILS FASSENT APPEL... LES JAPS... DE NOUVEAU A CARLOS GHOSN ! LA PUNITION DE LA TRAITRISE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 10, le 15 mai 2019

  • Pas grave, des voitures...on n'en manque point!

    Wlek Sanferlou

    13 h 44, le 15 mai 2019

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