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À La Une - contestation

Essoufflement confirmé pour les "gilets jaunes" en France

"Il y a de plus en plus de gens qui nous rejoignent et qui comprennent que le +gilet jaune+ c'est pas une idéologie politique ou terroriste et que les revendications qu'on apporte sont des revendications citoyennes", veut croire une des figures du mouvement.

Des manifestants du mouvement des gilets jaunes lors d'un rassemblement à Lyon, le 11 mai 2019. Photo AFP / JEAN-PHILIPPE KSIAZEK

A bientôt six mois de mobilisation, les "gilets jaunes" n'ont pas réussi à faire démentir l'essoufflement de leur mouvement au cours de leur 26e samedi de mobilisation.

Selon le ministère de l'Intérieur, ils étaient 18.600 personnes en France, dont 1.200 à Paris, soit la plus faible mobilisation depuis le début du mouvement le 17 novembre. Un décompte contesté par les "gilets jaunes" qui ont comptabilisé environ 37.500 manifestants.

Cet essoufflement du mouvement est depuis longtemps espéré par les autorités, tant la crise des "gilets jaunes" est la pire essuyée par Emmanuel Macron depuis son accession au pouvoir il y a deux ans et a coïncidé avec une baisse de sa popularité. Sa cote est cependant remontée à 32%, selon le dernier sondage en date, paru vendredi, à un peu plus d'un mois des élections européennes du 26 mai, pour lesquelles la liste de la majorité présidentielle est au coude-à-coude avec celle de l'extrême droite.

"On est là, on est là", assuraient cependant plusieurs centaines de "gilets" qui défilaient à Paris. L'accès aux Champs-Élysées était une nouvelle fois fermé, dans la crainte d'une répétition des violences qui émaillent régulièrement ces cortèges.

A Lyon (centre-est) ou Nantes (ouest), où les "gilets" avaient annoncé des manifestations "nationales", les cortèges ont réuni respectivement environ 2.000 personnes dans une ambiance qui s'est rapidement tendue.

A Nantes, une équipe de la Brigade anti-criminalité (BAC) a été la cible de jets de projectiles par des manifestants, conduisant à une intervention des forces de l'ordre et des tirs de LBD. Un journaliste reporter d'images (JRI) de la chaîne d'information CNews a dit avoir été touché par un tir de LBD au niveau du bas ventre, assurant toutefois aller "bien".

A Lyon, la gendarmerie mobile et les CRS, qui encadraient de très près la tête du cortège, étaient l'objet de jets de bouteilles, pierres ou pétards. Ils ripostaient par de nombreux tirs de gaz lacrymogène, a constaté un journaliste de l'AFP. Des heurts qui ont fait 10 blessés côté forces de l'ordre, au moins un côté manifestants selon l'AFP et ont conduit à 9 interpellations sur la journée.

A Bordeaux (sud-ouest) , ex-bastion du mouvement, la mobilisation a continué de baisser avec 700 "gilets jaunes", tandis qu'une centaine de "gilets jaunes" seulement ont défilé à Nice (sud-est).



(Pour mémoire : Après le 1er mai, la plus faible mobilisation des "gilets jaunes")



"Lassitude"
"Tant en nombre qu'en motivation, ça n'a rien à voir avec les manifs du début, ça a marché un temps mais il y a de la lassitude. Aussi, beaucoup de gens ont peur des violences policières", reconnaît Mo, 32 ans et militant La France Insoumise (gauche radicale).

"Je commence à penser que ça ne sert à rien", soupire à Paris Christine Sawicki, 51 ans, comptable, qui estime insuffisantes les récentes mesures en faveur du pouvoir d'achat du président Emmanuel Macron, faites à la sutie du "grand débat national" de deux mois destiné à écouter la fronde populaire.

D'autres "gilets" ne voulaient pas croire à un déclin. "Ça va, ça vient, ça dépend des jours", assure Laurence, 57 ans, à Paris.

"Il y a eu un bel éveil des consciences. Il y a de plus en plus de gens qui nous rejoignent et qui comprennent que le +gilet jaune+ c'est pas une idéologie politique ou terroriste et que en-dessous il y a des citoyens et que les revendications qu'on apporte sont des revendications citoyennes", veut croire Jérôme Rodrigues, figure du mouvement qui manifestait à Lyon. Appelant à "un vote anti-Macron" aux européennes, sans plus de précision, M. Rodrigues promet que, si le président "ne veut pas nous écouter, on continuera jusqu'à ce qu'il nous entende, quitte à lui foutre en l'air son quinquennat".

Pour Anaïs, auxiliaire de puériculture âgée de 26 ans et co-organisatrice de la manifestation de Douai (nord), la mobilisation va "stagner" d'ici les élections européennes, prévues le 26 mai en France. "On est un peu en attente", estime-t-elle, même si à titre personnel elle "ne va pas lâcher".



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