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À La Une - Liban

La campagne des "mariées ensanglantées" récompensée par l'ONU

Intitulée "Une robe blanche ne couvre pas le viol", l'initiative de l'ONG libanaise Abaad récompensée pour avoir été "la campagne la plus percutante et innovante en matière de communication en vue de sensibiliser l'opinion publique au sujet du programme de développement durable" de l'ONU.

Des activistes de l'ONG libanaise Abaad, un centre de ressources pour l'égalité des sexes, habillées en mariées, des pansements ensanglantés sur le poignet, lors d'une manifestation dans le centre-ville de Beyrouth le 6 décembre 2016 contre l'article 522 du code pénal libanais. Photo d'archives AFP / PATRICK BAZ

Jeunes mariées vêtues de blanc et ensanglantées... une campagne-choc lancée en 2016 par l'ONG libanaise Abaad contre une loi prévoyant l'immunité pour un violeur qui épouse sa victime a été récompensée par l'ONU, lors d'une cérémonie qui s'est tenue jeudi à Bonn, en Allemagne.

Intitulée "Une robe blanche ne couvre pas le viol #undress_522", l'initiative d'Abaad a reçu le prix de la meilleure campagne dans la catégorie "militant" (après avoir été pré-sélectionnée aux côtés de deux autres campagnes) décerné par le Programme de développement durable (SDG) de l'ONU. Elle a été ainsi récompensée pour avoir été "la campagne la plus percutante et innovante en matière de communication en vue de sensibiliser l'opinion publique au sujet du programme de développement durable" de l'ONU.



Le 6 décembre 2016, douze femmes, toutes de blanc vêtues, des pansements ensanglantés au genou, au poignet ou à l'épaule, le visage caché par un voile de mariée en tulle, s'étaient rassemblées place Riad Solh à Beyrouth, a proximité du siège du Parlement libanais, afin de faire pression sur les députés pour obtenir l'abolition de l'article 522 du code pénal qui permettait à un violeur d'échapper à toute condamnation s'il épouse sa victime.
En août 2017, le Parlement avait abrogé l’article 522 qui disposait qu’un violeur pouvait échapper à la condamnation s’il reconnaissait son crime et épousait sa victime. Mais les effets de cet article sont malheureusement maintenus pour les cas de viols sur des filles âgées de 15 à 18 ans.

"La stratégie d'Abaad a combiné le plaidoyer, le lobbying auprès des parties concernées et la sensibilisation de l'opinion publique au sujet de la législation en place", explique l'ONU sur son site. Elle se félicite du fait que l'ONG a "jeté les bases du dialogue et des canaux de communication positifs avec les leaders, notamment religieux, des différentes communautés, ainsi qu'avec les responsables et les médias".

C'est Ghada Anani, fondatrice et directrice de l'ONG accréditée par le Conseil économique et social de l'ONU, qui a reçu le prix à Bonn. "Nous sommes fiers en tant qu'équipe à Abaad d'avoir obtenu ce prix qui honore d'abord les femmes qui ont survécu au viol et ont levé la voix aux côté de l'ONG afin de sensibiliser l'opinion publique (...) et donner la force à d'autres femmes d'aller de l'avant".

La campagne d'Abaad était en lice dans cette compétition aux côtés de plus de 2.000 autres issues de 142 pays.



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