Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Liban

Aoun critique "l'exploitation politique" du dossier des réfugiés syriens

Le président libanais Michel Aoun (au centre sur la photo) recevant une délégation de responsables égyptiens, présidée par le Premier ministre égyptien, Moustapha Moudbali, à Baabda, le 3 mai 2019. Photo Dalati et Nohra

Le président libanais Michel Aoun a appelé vendredi les pays arabes à coopérer pour éviter que la région ne se dégrade encore plus et critiqué "l'exploitation politique" faite par certaines parties qui visent à décourager tout retour des réfugiés syriens vers leur pays. 

"La situation actuelle dans les pays arabes est difficile, en raison des bouleversements passant de pays en pays", a affirmé M. Aoun, qui recevait au palais de Baabda le Premier ministre égyptien, Moustapha Madbouli, en visite officielle au Liban. Le chef de l’État a dès lors appelé à "une coopération rapide entre les pays arabes afin d'éviter toute dégradation supplémentaire" dans la région. 

Concernant les réfugiés syriens présents au Liban, il a souligné que le pays a "dû faire face aux répercussions de leur déplacement", appelant à ce que soit "facilité" leur retour maintenant que "la sécurité a été rétablie dans la plupart des régions du territoire syrien". Il a regretté que certains "incitent" les réfugiés à ne pas rentrer et "exploitent politiquement" ce dossier. 

Le Liban accueille près d’un million de réfugiés syriens, et la question de leur retour fait polémique sur la scène politique locale. Certains responsables, notamment le chef de l’État, appellent à organiser leur retour vers la Syrie, estimant que le pays quasi-entièrement reconquis par les forces du régime est désormais "sûr". A l'issue d'une réunion avec le président russe Vladimir Poutine, le président Aoun avait toutefois concédé qu'un rapatriement de grande envergure ne pourrait être accompli sans que des "conditions socio-économiques favorables" ne soient assurées en Syrie, notamment via la reconstruction du pays. En visite en Bulgarie, à la fin du mois de mars, le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, avait cependant refusé de lier le retour des réfugiés syriens dans leur pays à d'autres considérations.

Sur le plan de la coopération libano-égyptienne, le président Aoun a salué les investissements des institutions et sociétés égyptiennes au Liban et indiqué que les Libanais avaient, eux, investi pour un montant de près de 4 milliards de dollars en Égypte. 

Michel Aoun a par ailleurs félicité le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi pour "la confiance renouvelée que lui a accordée le peuple d’Égypte", à l'issue d'un référendum au cours duquel a été approuvée, à 88,83%, la prolongation de sa présidence d'Abdel Fattah al-Sissi et le renforcement de ses pouvoirs et de ceux de l'armée égyptienne. 

De son côté, M. Madbouli a assuré le président Aoun du soutien de l’Égypte au Liban "à tous les niveaux". Il a affirmé avoir eu une visite réussie à Beyrouth, annonçant avoir notamment signé des accords bilatéraux en matière de télécommunications et d'industrie. Il a annoncé que le Haut-Comité égypto-libanais devrait se réunir dans la soirée afin de signer des accords de coopération, notamment en matière d'énergie et d'échange d'expertises. 

S'exprimant plus tard dans la journée au sujet des réfugiés, M. Aoun, qui recevait le ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Borrell, a exprimé l'espoir d'un changement de la position européenne à propos du retour des réfugiés. "Nous souhaitons qu'un tel retour soit facilité par la communauté internationale", a-t-il indiqué, affirmant que le Liban "doit prendre des mesures pour organiser ce retour avec le gouvernement syrien". 

Plus tard dans la journée, M. Madbouli devait être reçu par le président de la Chambre, Nabih Berry. Ce dernier a souligné, lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion, que "tout le monde sait que le Liban a besoin d'investissements étrangers, surtout de la part des pays-frères comme l’Égypte". Le Premier ministre égyptien a, lui, affirmé que son pays est "entièrement disposé à offrir son soutien au Liban, notamment en ce qui concerne l'énergie et l'électricité". 


Le président libanais Michel Aoun a appelé vendredi les pays arabes à coopérer pour éviter que la région ne se dégrade encore plus et critiqué "l'exploitation politique" faite par certaines parties qui visent à décourager tout retour des réfugiés syriens vers leur pays. "La situation actuelle dans les pays arabes est difficile, en raison des bouleversements passant de pays en...