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Italie : Conte demande le départ d'un secrétaire d'Etat de la Ligue soupçonné de corruption

Le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte. REUTERS/Zoubeir Souissi

Le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, a réclamé jeudi le départ d'Armando Siri, un secrétaire d'Etat de la Ligue (extrême droite) soupçonné de corruption et objet de vives tensions avec le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème).

"J'inscrirai à l'ordre du jour du prochain conseil des ministres ma proposition de révoquer la nomination" de M. Siri, a annoncé M. Conte dans une déclaration devant la presse. La date de ce conseil, prévu pour la semaine prochaine, n'a pas encore été fixée.

"Mais cela ne veut pas dire que je pense qu'Armando Siri soit coupable", a-t-il insisté, appelant la Ligue à éviter "une réaction corporatiste" et le M5S à se garder de "revendiquer une victoire politique".

M. Siri, secrétaire d'Etat rattaché au ministère des Infrastructures et des Transports, proche de Matteo Salvini, le chef de la Ligue, est soupçonné d'avoir empoché 30.000 euros ou de s'être vu promettre de les obtenir, de la part d'un entrepreneur, Paolo Franco Arata, pour faire adopter des amendements législatifs favorables aux affaires de ce dernier dans l'énergie éolienne.

De plus, la justice soupçonne M. Arata d'être en affaires avec Vito Nicastri, un Sicilien dont le parquet de Palerme demande l'emprisonnement pour complicité mafieuse.

Au nom de l'"honnêteté" qui a longtemps été le principal slogan du M5S, son chef de file Luigi Di Maio, vice-Premier ministre, réclamait la démission de M. Siri.

Mais M. Salvini, lui aussi vice-Premier ministre, s'y opposait fermement, rappelant que jusqu'à preuve du contraire, ce secrétaire d'Etat était innocent.

Quelques minutes avant la déclaration de M. Conte, l'intéressé avait diffusé un communiqué de presse dans lequel il jurait à nouveau de son innocence et assurait que l'enquête pourrait être rapidement classée après son audition par les enquêteurs.

Il proposait de démissionner s'il n'était pas entendu à l'issue d'un délai de 15 jours.

"Nous devons être crédibles et responsables. Soit on démissionne, soit on ne démissionne pas", a commenté M. Conte en expliquant sa décision.

Plusieurs élus de l'opposition et commentateurs politiques ont estimé que le choix de M. Conte de se ranger derrière le M5S pourrait pousser M. Salvini à provoquer une crise, en particulier si les élections européennes du 26 mai confirment les sondages donnant la Ligue à plus de 30%.

"Je connais la Ligue et Matteo Salvini depuis 11 mois. Ce sont des gens intelligents et pleins de bon sens. Provoquer une crise gouvernementale pour un secrétaire d'Etat impliqué dans une enquête pour corruption ne donnerait pas une bonne image", a réagi M. Di Maio.

"Pour moi, tout me va du moment qu'on me l'explique", a déclaré M. Salvini de Hongrie, où il était en visite pour chercher une alliance avec le Premier ministre national-conservateur Viktor Orban.

Le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, a réclamé jeudi le départ d'Armando Siri, un secrétaire d'Etat de la Ligue (extrême droite) soupçonné de corruption et objet de vives tensions avec le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème). "J'inscrirai à l'ordre du jour du prochain conseil des ministres ma proposition de révoquer la nomination" de M. Siri, a annoncé M. Conte ...