Adwan veut renforcer la lutte contre la corruption des juges

La commission de l’Administration et de la Justice, réunie hier sous la présidence du député Georges Adwan, a examiné les moyens d’optimiser la lutte contre la corruption dans le corps judiciaire, qui a déjà abouti à la suspension de trois juges sur décision du ministre de la Justice.

Le président de la commission plaide en force pour la purge du corps magistral : « Atténuer la sanction contre un magistrat donne un mauvais exemple à ses pairs », a-t-il tweeté hier en référence à la rétrogradation d’un juge pour corruption. C’est sur cette lancée qu’il a dénoncé, au siège du Parlement, ce qu’il estime être des cas de manquement de juges à leur devoir de justice.

Lors d’un point de presse, M. Adwan s’est désolé de la manière dont la justice militaire a suivi l’affaire des pots-de-vin versés à des intermédiaires pour obtenir une place à l’École militaire. Le président de la commission a sévèrement critiqué l’acte d’accusation récemment émis par le juge d’instruction militaire contre un officier accusé dans cette affaire, sans faire mention des pots-de-vin. « Les accusations sont en inadéquation avec l’affaire initiale et sa gravité », a relevé le député du Chouf, chef du groupe des Forces libanaises.

Il a en outre mis en garde contre le risque d’une démarche similaire dans l’affaire des carrières situées dans la région du Litani et dont les activités de dynamitage risquent d’ébranler la structure même du barrage de Qaraoun. L’instruction judiciaire faisant suite à une plainte de l’Office national du Litani « risque de conclure à l’inexistence d’activités de dynamitage malgré les photos et les témoignages d’habitants », a indiqué M. Adwan, à l’attention du ministre de la Justice, du parquet, de l’Inspection judiciaire et du Conseil de discipline. « Quand il s’agit d’appliquer la loi, il y a deux poids et deux mesures et cela ne saurait être pris à la légère », a-t-il ajouté.

Il a ainsi repris à son compte les craintes que le directeur de l’Office national du Litani, Sami Alaouiyé, a exprimées hier dans une lettre aux ministres de la Justice, de l’Intérieur, de l’Environnement et de l’Énergie, ainsi qu’au président de la commission de la Justice, demandant que « les mesures adéquates soient prises pour garantir la sécurité des inspecteurs de l’Office du Litani face aux enquêteurs qui s’emploient à brouiller les traces des explosions ».