Airbus a vu son bénéfice net dégringoler au premier trimestre en raison notamment du gel des exportations d’armes par l’Allemagne à l’Arabie saoudite, qui affecte très lourdement ses comptes.
Des « ajustements » ont fait fondre le bénéfice net à seulement 40 millions d’euros (soit 45 millions de dollars), 86 % de moins que sur la même période il y a un an, a indiqué hier l’avionneur. Ils comprennent en particulier « un impact négatif de -190 millions d’euros (soit -213 millions de dollars) induit par la suspension prolongée des licences d’exportation de matériels de défense à l’Arabie saoudite par le gouvernement allemand », précise-t-il. L’avionneur cite également 83 millions d’euros (soit 93 millions de dollars) liés à des effets comptables et « un impact négatif de -61 millions d’euros (soit -68,4 millions de dollars) induit par le coût du programme A380 », dont la fin de la production a été annoncée en février.
Décidé après l’assassinat du journaliste Jamal Kashoggi le 3 octobre, le gel des ventes d’armes à l’Arabie saoudite suscite des crispations avec les principaux alliés de Berlin, en première ligne la France et la Grande-Bretagne. Le gel allemand est également lié à l’implication de l’Arabie saoudite dans la guerre au Yémen qui a fait plus de 10 000 morts depuis 2015.