Neemat Frem : Perdre CEDRE à cause du retard du gouvernement est « inacceptable »

Le président de la commission parlementaire de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie, le député Neemat Frem, a jugé hier « inacceptable » le fait que le Liban puisse perdre les aides promises par ses soutiens lors de la conférence de Paris d’avril 2018 (la CEDRE) en raison du retard du gouvernement dans la mise en œuvre des réformes qu’il s’est engagé à mener en échange. Le député s’exprimait en marge d’une réunion de la commission avec une délégation de la Banque mondiale menée par son directeur régional pour le Moyen-Orient, Saroj Kumar Jha, et consacrée à certains volets du dossier.

La CEDRE est l’une des trois conférences organisées en 2018 – avec celles de Rome et Bruxelles – pour soutenir la stabilité du Liban dont l’économie tourne au ralenti depuis le début du conflit syrien et qui accueille encore aujourd’hui plus d’un million de réfugiés sur son territoire.

Lors de la CEDRE, les donateurs – parmi lesquels figure la Banque mondiale – ont réservé une enveloppe de plus de 11 milliards de dollars de prêts et dons pour financer des projets d’investissement dans les infrastructures présentés par les dirigeants libanais (et regroupés dans un document intitulé Capital Investment Plan). En échange, ces derniers se sont engagés à lancer plusieurs réformes de fond afin de notamment assainir les finances publiques et restructurer l’économie.

Mais ce chantier a pris beaucoup de retard, notamment en raison du blocage de la formation du gouvernement de mai 2018 à janvier dernier. Cela a contribué à fragiliser le pays et à susciter l’agacement d’une partie de ses soutiens, dont l’organisation de Bretton Woods, qui suit l’évolution du dossier, alors que le Conseil des ministres vient juste de démarrer l’examen du projet de budget pour 2019 (voir par ailleurs). Saroj Kumar Jha s’est d’ailleurs réuni lundi avec le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, pour aborder le sujet.