Mini-B, le DJ libanais qui fera le prochain tube de l’été ?

On peut supposer que tous les hiboux de la capitale, amateurs de musique à la mode et noceurs invétérés, ont déjà dû, au moins une fois au cours d’une nuit festive, taper des mains en écoutant un set de Mini-B. Depuis presque 10 ans qu’il travaille à faire passer et fondre entre elles les musiques qui réjouissent le mieux son public, ce jeune homme à l’allure simple et décontractée, sacré en 2013 au Monaco International Clubbing Show (MICS) meilleur DJ libanais, a déjà fait une belle percée dans le monde de la « Nightlife ». « J’ai joué partout au Liban. Maintenant, je suis résident à AHM durant l’été et à Grand Factory en hiver. Il y a deux jours j’étais en Jordanie, il y a deux semaines j’étais à Abou Dhabi et dans un mois, je mixe à Rome », dit-il. Mais Bahjat Hindy ne se contente pas de faire danser les gens aux quatre coins de la Méditerranée : chaque fois qu’il se déplace quelque part, il observe « le marché » qui se présente à lui, scrute les gens et leur goût en matière de musique, le tout avec une idée bien précise : trouver la recette magique qui va faire un carton.

C’est que cet ancien étudiant en commerce de l’AUB (il y a fait des études en business et en marketing entre 2012 et 2015) a de véritables réflexes d’homme d’affaires. Depuis Madrid, où il suit un master en management à l’Instituto de Empresso spécialisé en digital business, il a composé sa première chanson intitulée The Globe, dont l’objectif est clairement assumé : devenir le tube de l’été. « Ma chanson vient de sortir sur Deezer, Spotify, et est en train d’être jouée sur NRJ Liban non stop. » La question est, dès lors : quelle est la recette pour créer le tube de l’été ? Et Mini-B de répondre, avec naturel : « Il y a une mode en ce moment : les voix doivent être catchy et simples, il faut aussi que la mélodie soit positive et joyeuse. Il suffit donc de suivre une mode, et en ce moment c’est The Chainsmokers et Diplo, les deux DJ que tout le monde adore. » De la simplicité, de la joie, un peu de conformisme, et le tour est (presque) joué !

D’un simple hobby à un vrai business
Dès l’âge de 13 ans, Bahjat Hindy se met au mixage en suivant une formation à Hamra. Doué, l’adolescent commence très rapidement à jouer dans des bars et des boîtes de nuit. Dès qu’il finit les cours du Grand Lycée franco-libanais de Beyrouth, il fonce dans tous les pubs du Liban pour aller jouer ses musiques préférées. Entre ses 15 et ses 19 ans, il fait quatre saisons à la plage Eddé Sands, puis enchaîne avec un stage à la radio NRJ au Liban, en 2015. « J’aidais NRJ à produire des événements avec des artistes superconnus comme Wiz Khalifa, Pitbull et plein d’autres », s’enthousiasme-t-il. Suite à ce stage, NRJ lui propose un show chaque samedi sur ses ondes. « Pendant quatre ans, parallèlement à mon travail à la radio, je mixais partout au Liban, à Paris, au Moyen-Orient... »

Mini-B ne connaît pas le solfège, il a bien gratté quelques cordes et joué du piano plusieurs mois, mais sans y donner suite. « Aujourd’hui, tout est tellement facile : il y a YouTube. On peut prendre des cours de production sur YouTube et tout apprendre. Avec un ordinateur, on peut composer ce que l’on veut. C’est le bon côté de la technologie... » Toutefois, tout n’est pas si simple dans la vie de DJ et il existe quelques difficultés, qui consistent essentiellement à suivre le développement de la technologie, logiciel et sono. « Parfois je vais à des soirées et je vois encore des DJ jouer avec des CD. Ça me choque. Aujourd’hui, on fait ça avec des clés USB », souligne-t-il.

Aujourd’hui, Mini-B ne porte plus le même regard sur cette activité qu’à ses débuts. « À l’origine, être DJ était un hobby pour moi. Aujourd’hui, je vois vraiment cette activité comme un travail, un business. Il y a une demande, un prix, un marché ; et beaucoup de compétition, il faut toujours être à jour, suivre ce que les autres sont en train de faire. Et il faut faire sa propre promotion… comme une entreprise ! »

« Le clubbing au Liban, c’est l’industrie qui marche le mieux. Peut-être qu’il y a une crise économique au Liban, mais pas dans le domaine de la vie nocturne, ça c’est sûr », dit-il encore avant de livrer son ambition, à plus long terme : revenir s’installer au Liban et créer sa propre boîte de nuit. « J’ai déjà le concept en tête, ce sera une boîte sublime », promet-il, rêveur.

La chanson « The Globe » est disponible sur Anghami, Spotify, Apple Music, Deezer et NRJ Lebanon 99.1 FM.

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