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Moyen Orient et Monde - Ukraine

Zelensky, président juif au « pays des pogroms »

Volodymyr Zelensky lors de l’élection présidentielle qui a eu lieu dimanche 21 avril 2019. Sergei Gapon/AFP

Dans une synagogue du centre de Kiev, le grand rabbin de l’Ukraine Moshe Reuven Azman a le sourire : « J’ai des amis en Russie, en Europe, en Israël qui me demandaient : que se passe-t-il chez vous, il y a des nazis partout ! Désormais, on n’a plus besoin d’expliquer quoi que ce soit », dit-il à l’AFP.

Après le triomphe électoral du comédien Volodymyr Zelensky, l’Ukraine va en effet être dirigée par un président juif non pratiquant, une évolution remarquée pour cette ex-république soviétique à l’histoire marquée par des massacres antisémites, parfois accusée de laxisme envers les groupes néonazis.

Acteur, humoriste et entrepreneur prospère du spectacle de 41 ans, Volodymyr Zelensky, qui s’est déclaré « juif mais ukrainien », a remporté dimanche 73 % des voix face au chef de l’État sortant Petro Porochenko. Après son investiture prévue d’ici à début juin, il rejoindra au sommet de l’État le Premier ministre Volodymyr Groïsman, lui aussi âgé de 41 ans et juif, qui reste en poste en attendant les législatives prévues en octobre. « L’Ukraine est le seul pays au monde, à part Israël, où le président et le Premier ministre sont juifs », s’est félicité sur Facebook Édouard Dolinsky, un des leaders de la communauté juive ukrainienne.

D’après des médias ukrainiens, Volodymyr Zelensky dit considérer la religion comme une affaire privée et a baptisé ses enfants selon le rite chrétien orthodoxe.

Non seulement sa victoire est massive, mais son ascendance juive n’a pas constitué un motif d’attaques, dans une campagne qui n’a pourtant pas manqué de coups bas. Cela est loin d’être anodin dans un pays où pendant la période soviétique, être juif était considéré non pas comme relevant de la foi, mais comme l’une des « nationalités » de l’URSS inscrite comme telle sur les papiers d’identité et qui pouvait valoir des problèmes de carrière, ce qui a poussé de nombreux juifs à adopter des prénoms slaves.

Le succès de M. Zelensky « est un miracle », se félicite Moshe Reuven Azman. « Cela dit beaucoup de la maturité du peuple ukrainien », ajoute-t-il, rappelant que « les Ukrainiens et les juifs n’ont pas toujours eu des relations faciles ».

Les premiers massacres de juifs sur le territoire de l’Ukraine actuelle remontent au VIIe siècle pendant un soulèvement antipolonais mené par le chef militaire cosaque Bogdan Khmelnytsky. Ils avaient fait des dizaines de milliers de morts. Au VIIIe siècle, une nouvelle révolte antipolonaise avait elle aussi causé la mort de milliers de juifs.

Les années 1917 à 1921, période de violents combats entre armées blanche, soviétique et nationaliste ukrainiennes, sont à leur tour marquées par une vague de pogroms meurtriers.

La Shoah, organisée par l’Allemagne nazie avec la participation de collaborateurs ukrainiens, décime la communauté juive du pays, alors partie de l’URSS. Rien qu’à Babi Yar, un ravin à Kiev, plus de 34 000 juifs furent fusillés par les nazis les 29 et 30 septembre 1941, l’un des pires carnages de la Seconde Guerre mondiale. Plus de 2 600 Ukrainiens ont cependant été reconnus « Justes parmi les nations » par le mémorial de la Shoah Yad Vashem de Jérusalem pour avoir mis leur vie en danger en sauvant des juifs.

« Paix avec le passé »

Désormais indépendante, l’Ukraine a de nouveau été accusée d’antisémitisme depuis l’arrivée au pouvoir à Kiev en 2014 d’autorités pro-occidentales, suivie de l’annexion par Moscou de la péninsule ukrainienne de Crimée et d’une guerre avec des séparatistes prorusses dans l’Est. Des groupes ultranationalistes ont joué un rôle actif sur les barricades du soulèvement du Maïdan, qui a porté au pouvoir les pro-occidentaux, et sur le front au début de la guerre, occasion saisie par Moscou pour dénoncer le « régime néonazi » et « fasciste » à Kiev.

Un tableau aussi noir n’a rien à voir avec la réalité, assure le rabbin Moshe Reuven Azman : « Malheureusement, l’Ukraine est loin d’avoir été le seul pays des pogroms », souligne-t-il. « À ce jour, le niveau d’antisémitisme en Ukraine est plus faible qu’en Russie et en Europe, je le vois clairement », assure le rabbin.

Selon une étude publiée l’an dernier par l’institut américain Pew Research Centre, 5 % des adultes en Ukraine disent ne pas vouloir accepter les juifs comme concitoyens, chiffre parmi les plus bas en Europe de l’Est et bien plus faible que ses voisins : 14 % en Russie, 18 % en Pologne ou 22 % en Roumanie.

Pour le quotidien israélien Haaretz, la victoire de M. Zelensky ne signifie pas la fin de l’antisémitisme en Ukraine mais représente une « tentative d’articuler un nouveau sens de la nation ukrainienne », « plus en paix avec son passé troublé, ses minorités et ses voisins ».

Source : AFP

Dans une synagogue du centre de Kiev, le grand rabbin de l’Ukraine Moshe Reuven Azman a le sourire : « J’ai des amis en Russie, en Europe, en Israël qui me demandaient : que se passe-t-il chez vous, il y a des nazis partout ! Désormais, on n’a plus besoin d’expliquer quoi que ce soit », dit-il à l’AFP.Après le triomphe électoral du comédien Volodymyr...

commentaires (3)

Ça donne l'impression qu'il y'a eu un cadeau fait à Poutine pour un autre reçu par le criminel nathanmachintruc. Quel est la nature de ce cadeau ou quel sera t-il ? On nous annonce que Poutine va faciliter l'octroi de la nationalité dans la partie rebelle de l'Ukraine. Tout ce que l'article nous raconte au sujet des pogroms et autres c'est pour détourner l'attention de ce marchandage . Méthode de propagandiste .

FRIK-A-FRAK

16 h 05, le 24 avril 2019

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Commentaires (3)

  • Ça donne l'impression qu'il y'a eu un cadeau fait à Poutine pour un autre reçu par le criminel nathanmachintruc. Quel est la nature de ce cadeau ou quel sera t-il ? On nous annonce que Poutine va faciliter l'octroi de la nationalité dans la partie rebelle de l'Ukraine. Tout ce que l'article nous raconte au sujet des pogroms et autres c'est pour détourner l'attention de ce marchandage . Méthode de propagandiste .

    FRIK-A-FRAK

    16 h 05, le 24 avril 2019

  • QUAND ON PARLE DE PAYS DES POGROMS ET DES GENOCIDES ON PENSE IMMEDIATEMENT A LA TURQUIE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 09, le 24 avril 2019

  • ..."""Cela est loin d’être anodin dans un pays où pendant la période soviétique, être juif était considéré non pas comme relevant de la foi, mais comme l’une des « nationalités » de l’URSS inscrite comme telle sur les papiers d’identité et qui pouvait valoir des problèmes de carrière, ce qui a poussé de nombreux juifs à adopter des prénoms slaves.""" Et que pensent les communistes, qui ne sont jamais à court d’arguments, pour justifier cette situation, et que pensent les ultras, les gardes du corps de Joe Staline ? Vous reprenez vos sources de l’AFP, qui pour la plupart sont archi-connus, et l’origine juive du nouveau président (qui soit dit en passant a fait carrière en Russie) n’a pas été un obstacle, en passant sous silence les travaux d’hercule qui l’attendent, comme la corruption, les négociations avec la Russie pour la Crimée. Surtout la corruption. Peut-on espérer un jour sur la terre, dans une région que j’ai du mal à citer, vu le litige qui les oppose, un président Arabe, élu par une majorité non-arabe ? Je me pose cette question !

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    12 h 08, le 24 avril 2019

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