Le président des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a rejeté hier l’idée que « la division verticale entre le 8 et le 14 Mars n’existe plus », décrivant cette division comme « un principe de la souveraineté et de l’indépendance du Liban ». M. Geagea a affirmé toutefois que « toutes les parties s’entendent à ne pas la traduire au niveau politique, parce que cela conduirait à la destruction du pays », mais qu’« au niveau populaire, les gens sont divisés entre le 8 et le 14 Mars, et ce positionnement se manifeste au sein du Conseil des ministres, lorsqu’un sujet sensible y est évoqué ».

Au sujet du recoupement de certaines positions observé ces derniers temps entre les FL et le Hezbollah, M. Geagea, qui s’exprimait dans le cadre d’un entretien au site web de son parti, a indiqué qu’il est favorisé par le fait que le parti chiite « s’implique désormais dans les dossiers liés à la vie quotidienne, alors qu’auparavant il ne portait pas attention à l’intérieur ». Il a indiqué à cet égard que « lorsqu’un dossier est présenté au Conseil des ministres par des alliés ou des non-alliés, il faut le traiter avec objectivité et l’approuver le cas échéant ».

Quant au poids actuel que représentent les FL, M. Geagea a indiqué que les élections législatives ont montré qu’« elles vivent leur âge d’or », soulignant qu’au point de vue gouvernemental, « elles constituent une force politique capable d’arrêter les marchés douteux, comme elles l’ont fait par exemple pour empêcher le marché des navires-centrales ou celui de la carte biométrique ou encore tout récemment l’arrangement de gré à gré entre le ministère du Tourisme et la société Visit Lebanon ».

Le chef des FL a par ailleurs estimé que « la présence au Parlement et au gouvernement de personnalités affiliées au régime syrien ne suscite pas de craintes, sachant que la Syrie n’est pas forte au Liban, pas plus que le régime syrien n’est fort dans son pays », ajoutant que « l’équilibre des pouvoirs au Liban est en faveur des forces du 14 Mars parce que la majorité du peuple libanais les soutient ».

Évoquant plus particulièrement la situation en Syrie, M. Geagea a jugé que « la Syrie est loin de se voir reconstruire et voir son régime restauré », indiquant que « quiconque attend que le régime syrien le fasse participer à la reconstruction doit attendre longtemps et à jamais, car bien que la phase militaire soit relativement achevée, la crise est toujours à son apogée ».