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Moyen Orient et Monde

Le milliard de dons fait débat dans la France des gilets jaunes

Devant l’afflux vertigineux des dons pour reconstruire Notre-Dame, des voix dénoncent une générosité sélective, dans une France secouée depuis des mois par la crise des gilets jaunes et où les dons aux plus démunis sont en baisse.

« S’ils sont capables de donner des dizaines de millions pour reconstruire Notre-Dame, qu’ils arrêtent de nous dire qu’il n’y a pas d’argent pour satisfaire l’urgence sociale », a ainsi dénoncé Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, l’un des principaux syndicats français. De grandes fortunes et des groupes se sont précipités au chevet de Notre-Dame depuis lundi : la famille Pinault a promis 100 millions d’euros, suivie par le groupe LVMH et la famille Arnault, première fortune de France, qui ont annoncé un don de 200 millions, puis la famille Bettencourt-Meyers et le groupe L’Oréal (200 millions). Total a annoncé 100 millions.

Ingrid Levavasseur, une des figures des gilets jaunes, acteurs d’une crise sociale inédite en France depuis novembre, a souhaité « qu’on revienne à la réalité » et a dénoncé « l’inertie des grands groupes face à la misère sociale, alors qu’ils prouvent leur capacité à mobiliser en une seule nuit un pognon de dingue pour Notre-Dame ». De fait, la générosité des donateurs est en partie payée par de l’argent public car une loi de 2003 prévoit que les entreprises qui investissent dans la culture peuvent déduire 60 % de leurs dépenses en faveur du mécénat.

Pour éteindre les critiques, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé hier une déduction de 75 % jusqu’à 1 000 euros (66 % au-delà) pour les dons des particuliers en faveur de la reconstruction. Et devant la polémique montante, François-Henri Pinault, patron du groupe de luxe Kering, a décidé de renoncer à cet avantage fiscal. De nombreuses voix soulignent aussi que l’élan de générosité pour Notre-Dame intervient à un moment où les associations de lutte contre la pauvreté font face à une baisse des dons. « 400 millions pour Notre-Dame, merci Kering, Total et LVMH pour votre générosité : nous sommes très attachés au lieu des funérailles de l’abbé Pierre, a twitté la Fondation Abbé Pierre. Mais nous sommes également très attachés à son combat. Si vous pouviez abonder 1 % pour les démunis, nous serions comblés. »

Devant l’afflux vertigineux des dons pour reconstruire Notre-Dame, des voix dénoncent une générosité sélective, dans une France secouée depuis des mois par la crise des gilets jaunes et où les dons aux plus démunis sont en baisse.« S’ils sont capables de donner des dizaines de millions pour reconstruire Notre-Dame, qu’ils arrêtent de nous dire qu’il n’y a pas d’argent...

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